Au Max Linder samedi 9 décembre 2023
24 Boulevard Poissonnière 75009 Paris
C’est en allant sous la pluie et de bonne heure au Max Linder qu’on assista à la projection des courts-métrages français, ceux des futurs barges de ce cinéma de genre qu’on apprécie. Le PIFFF a sélectionné 8 courts et tous de très bonnes qualités tant sur le plan des scénarios que sur la réalisation. L’animation est très présente et impressionnante (Solstice -5 de Paul Chadeisson, Bubbleman Superstar Mission el Cobra de Alban Gily et Thierry Bonneau et dans le western Bloody Fury de Jordan Inconstant). On a revu le court de Louise Groult – Gertrude And Yvan Party Hard – dont on avait dit beaucoup de bien pendant les journées de l’Étrange Festival. Il y en a quatre qui ont plus attiré notre regard, celui de Jean-Sébastien Bernard – La Voix du Chamois – sur un cri déchirant à propos de la mort par balles d’un Chamois, un film à présenter dans les écoles élémentaires sur le problème de la chasse, de la nature, un film existentiel ;
Cultes de David Padilla se passe dans les années 70 dans une école catho où le réalisateur prend à la lettre la fameuse phrase de la communion ceci est mon corps et on le mange sous forme d’hostie ! C’est pour un jeune écolier (le réalisateur ?) le corps du premier zombie connu ! Film sans fioriture qui va trois au but, un hommage à Romero, drôle et angoissant sur ce qu’on doit avaler dans les religions quelle qu’elles soient ;
Cadaverik de Maxime Brunet et Remi Paquin, lui aussi a fait un film de zombies, enfin de jeunes amis morts qui essayent de se souvenir du pourquoi ils ont été tués et pourquoi un chasseur de leur âge les transportent dans une brouette ! Drôle, inventif, avec une fin…aquatique, bon on espère que vous pourrez le voir sur les plateformes, c’est un de nos favoris de ces huit courts.
Le dernier celui pour lequel on donnerait le prix de Erik Sémashkin – Inside You – est vraiment dégueu, parfait, pour le PIFFF, mais après tout il nous concerne tous, il parle de notre intimité, la plus intime, cette usine qu’on a en nous, de la langue jusqu’aux intestins, tous ces éléments qui font que nous puissons vivre. C’est une vision en gros plan abominable, qu’a réalisé avec talent Sémashkin, le voyage d’un raisin au sein de notre propre corps, un film gore, bien crade, insupportable, mais qui démontre que vu de l’intérieur, nous sommes tous fait pareil ! Belle leçon du vivre ensemble ! On espère que le public et le jury (hélas un jury totalement féminin, curieux non ?), réagira comme nous ! Réponse mardi ! Quant aux longs métrages, un délicieux, un étonnant et un autre totalement raté.
En Boucle est celui de Junta Yamaguchi. Il aime les problèmes de décalage temporel et là il offre une comédie amusante dans le style du Jour de la Marmotte avec des scènes cocasses qui se passent dans une auberge. C’est un film jubilatoire fait par un réalisateur talentueux, avec de beaux mouvements de caméra, subtils, et qui servent le propos. Les acteurs sont tous excellents.
Le film des frères Cairnes – Late Night The Devil – est une charge des émissions anglo-saxones de la télévision des années 70-80. On se sent moins concerné par le propos mais grâce aux acteurs ( David Dastmalchian, Lara Gordon, Ian Bliss, Fayssal Bazzi) ce film, à la croisée du mockumentaire et du foundfootage, nous tient en haleine jusqu’à une fin hallucinante ! C’est toujours intéressant de voir l’envers du décor, le thème est toujours d’actualité, ah les problèmes d’audiences, c’est une drôle de diablerie ! On a pu revoir À l’Intérieur avec l’hystérique Béatrice Dalle,
mais la grande déception ( ce qui est rare au PIFFF) c’est le film de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, Wake Up. Est-ce parce qu’ils sont trop nombreux à la réalisation qu’on ne comprend pas où ils veulent aller avec une mise en scène très médiocre de surcroît. Bon c’est une chasse à l’homme dans un magasin style Ikéa qui participe à la déforestation. Alors, ces jeunes défenseurs de la nature ne sont que des grands enfants immatures ? Et la sécurité n’est tenue que par des alcoolos plus débiles qu’eux, même psychopathes ? Bon ça saigne, le tueur fou va arriver à ses fins, on rigole bien car on s’en fout totalement à ce qui arrive à ces ados attardés qui s’amusent à jouer au paintball après avoir écrit sur les meubles des slogans écolos. De plus, comme si on ne comprenait rien à ce qui se passe, le compositeur a écrit une musique mickey mousing (tout ce que ne fait pas un bon compositeur de musique de film qui se respecte) pour renforcer ce qu’on voit à l’écran, la soi-disant tension des scènes. On en a assez dit, ils meurent tous, tant pis pour eux, on c’est quand même bien amusé avec ce nanard ! Même pas peur ! Beinh c’est ce que voulaient les réalisateurs non? Ah bon ! Ce dimanche il y a des courts, de bonnes surprises au PIFFF…Allez venez au Max Linder…À suivre