73 Av. des Gobelins, 75013 Paris
jusqu’au 10 juillet 2024
Si le Cinématographe s’est imposé à Paris à partir de décembre 1895, il en fut autrement pour les salles de cinéma, qui furent rares pendant la première décennie. Les Théâtres cinématographiques, lieux dédiés, se multiplient néanmoins à partir de 1906.
Pour autant, les salles de cinéma ne sont pas des théâtres, mais de nouvelles salles de spectacle amenées à recevoir un très large public. Appliquées dans un premier temps par Georges Malo, l’architecte de Pathé, contraintes par les mesures de sécurité, puis théorisées après la Première Guerre mondiale par Eugène Vergnes, les règles de construction de la salle de cinéma adoptent des principes qui leur sont propres.
Dans les années 1910 et 1920, Paris et de grandes villes européennes se dotent de temples du cinéma, épousant le style Art nouveau ou une grammaire plus classique. D’autres se distinguent par leur décor exotique. Les salles remarquables qui ont marqué les spectateurs par leur gigantisme, leur modernité, leur décoration, voire leur pérennité, sont pour la plupart repensées ou bâties à partir de la fin des années 1920.
Une pléiade d’architectes érige en France des palaces modernes, toujours plus beaux et majestueux. Installées sur des artères stratégiques, visibles de jour comme de nuit avec leur façade monumentale ornée de néons, les salles de cinéma modernes s’inscrivent pleinement dans la ville.
Architectures remarquables, l’exposition les ciné-palaces propose un regard sur quelques cinémas marquants, depuis 1906 jusqu’aux années 1960, période durant laquelle les palaces sont peu à peu supplantés par les complexes multisalles. Avec cette exposition on navigue dans un autre monde où le spectacle sur écran faisait encore rêver, aujourd’hui nous regardons de plus en plus sur des petits écrans…piètres progrès techniques. Une belle idée d’exposition qui s’inscrit parfaitement avec le cycle cinéma muet et architecture.
Elle s’accompagne avec une exposition de celui qui a construit la fondation : Renzo Piano.
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé fête ses 10 ans dans l’immeuble construit par cet architecte. En cinquante ans, l’agence Renzo Piano Building Workshop a inscrit dans le paysage francilien un immeuble d’habitation, une école, un tribunal, trois institutions culturelles- le centre Pompidou entre autres – un cinéma, un hôpital.
Toutes les maquettes de ces créations sont exposées au premier étage de la Fondation.
Le rez-de-chaussée est dédié aux processus de création, de réflexion, d’élaboration. Les dessins et croquis exécutés de la main de Renzo Piano proposent une entrée graphique dans l’imaginaire comme dans la réflexion de l’architecte.
Le parcours de cette exposition permet de comprendre la singularité de chaque édifice et de le situer dans le tissu urbain, dans son environnement, le paysage et son quartier.
Un film sur un écran géant offre une approche cinématographique et dynamique de ces différents projets.
On y voit aussi la maquette du futur complexe cinéma Pathé boulevard des Capucines qui s’ouvrira fin 2024. Cette exposition est visible jusqu’au 21 novembre 2024.