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« LE CORUM, SALLE PASTEUR – MUSÉE FABRE » : BERTOLINI – BALDEYROU

Place Charles de Gaulle, 34000 Montpellier,

Jeudi 11 juillet 2024, 12h30,

Emilia Bertolini, soprano

Alice Trocellier, viole de gambe

Lucie Chabard, clavecin

39 bvd Bonne Nouvelle, 34000 Montpellier

Jeudi 11 juillet 18h30

Nicolas Baldeyrou, clarinette

Bon, à Sainte-Croix des Arméniens à Paris, dans le cadre des Jeunes Talents, nous avions beaucoup apprécié ces deux jeunes femmes, Lucie Chabard au clavecin, Alice Trocellier à la viole de gambe qui accompagnaient une soprano,  dans un programme baroque franco/italien – article sur le site du 12 juillet 2022 –  Aujourd’hui, dans le cadre du Festival de Montpellier c’est en duo qu’elles accompagnent une soprano australienne, Emilia Bertolini (un nom italien) dans un répertorie franco/anglais. Ces deux jeunes artistes sont des anciennes étudiantes de la Royal Academy of Music de Londres, du CNSMD de Paris et du Mozarteum de Salzbourg. Leur magnifique concert s’intitulait : Il Viaggio dell’anima : dialogues franco-italiens. Salle Pasteur c’est Purcell, Blow, Croft, du côté des Anglais et Marais, Jacquet de la Guerre, D’Angelbert, Couperin, chez les Français. Happiness / Bonheur avec ce délicieux récital baroque sous l’égide de Dieu ! Purcell lui demande un matin de bonheur et une nuit tranquille, Blow la paix intérieure, Jacquet de la Guerre chante Esther qui veut sauver les juifs des griffes de son époux perse Assuérus, Couperin et ses leçons des ténèbres pour la semaine sainte. Alléluia Alléluia ! Chante la jolie et charmante voix de Bertolini. Bref un enchantement que ce concert.

En plus Trocellier qui ne voulait pas jouer que des continuos, a fait une démonstration de son vertigineux talent avec une pièce infernale de Marin Marais, un prélude et chaconne en rondeau et

Lucie Chabard un moment d’entracte délicieux avec une fugue de Jean Henry D’Angelbert. La voix de la Bertolini est fraîche, bien placée, et sa diction en anglais et surtout en français est parfaite. Voilà un beau programme pour commencer un jeudi ensoleillé…à suivre…mais à 18h30,

au Musée Fabre, virage à cent-quatre-vingt degrés avec Nicolas Baldeyrou, sa clarinette, son  talent, et son programme totalement à l’opposé du 12h30 ! Face à une toile de Soulages des compositions de Boulez, Zavaro, Demisov ! Bon le virage n’était pas tout à fait contemporain car Bach, l’éternel, était présent. Lui survole toutes les époques et se marie fort bien avec le noir c’est noir de Soulages.

Avec sa divine clarinette Baldeyrou a interprété l’Allemande de la partita n°2 BWV 1004 ainsi que le largo de la sonate n°3 BWV 1005. Boulez lui s’intègre bien avec le peintre il le connaissait bien. Domaines, une œuvre étrange, dont chaque partie peut être interprétée dans l’ordre que l’on désire, Baldeyrou la connait par cœur et l’a enregistrée, donc il s’est amusé à brouiller les pistes, Boulez c’était donc du Soulages en musique.

Zavaro, compositeur prolixe a offert une partition à Baldeyrou sous le thème des points cardinaux. Il l’a intitulé La Rose des Vents ; chaque mouvement est un signe cardinal. Ils sont intitulés en langue grecque : Boras, Apeliotes, Notos, Zephiros. Une composition très rythmée avec des chants de pygmées, des tourbillons de vents, des jeux d’instruments japonais, et une mélodie hivernale ! Et tout cela pour une seule clarinette ! Mais le talent fou de Nicolas Baldeyrou a permis à La Rose des Vents  de s’enfouir dans les sillages noirs, très noirs de l’immense tableau de Soulages ! En bonus il a offert au public conquis une sonate pour clarinette seule de Denisov !

Un beau début de soirée du Festival organisé par Michel Orier pour la deuxième année ! Beihn on devrait s’entretenir avec lui…

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