Un roman de Lidwine Van Lancker
Éditions Livres Agités, 224 pages
Quelque part, n’importe où. Une ville, coincée entre une forêt et des champs, enserrée par un périphérique. Un quartier populaire, composé de hauts immeubles, lointain appendice d’un centre-ville qui les surplombe. Entre les deux, la révolte gronde. La drogue y tue. Arthur a quinze ans, il étouffe. Il n’a que sa mère et son amour dévorant comme horizon. Pour exister, il s’invente une autre vie. Une vie où il prendrait la place de son meilleur ami, Côme, fils de Vincent, un chirurgien, l’employeur de sa mère, une vie où il vivrait une histoire d’amour avec Chloé, la sœur de Côme, une vie où il pourrait s’offrir tout ce qu’il désire, une vie où tout serait facile. Ce premier roman raconte l’histoire d’une amitié toxique entre adolescents, d’une emprise qui fera déraper le jeune Arthur. Fracture(s) est un drame social qui vire aux meurtres! Il est écrit comme un scénario de film, il serait parfait pour les réalisateurs en mal d’inspiration. Tous les ingrédients y sont: des adolescents perdus entre drogues et violences. décrépitude des cellules familiales, des amours impossibles, une grande bourgeoisie qui détourne les lois à son profit, des luttes sociales… C’est écrit au bistouri, sans fioriture, factuel. Les malheurs d’Arthur sont à chaque page et petit à petit ce sont des descentes en enfer qui s’ouvrent devant le lecteur. L’espoir est anéanti face à une société qui va de plus en plus mal. Alors, comment les adolescents, Arthur, peuvent-ils s’en sortir ? Lidwine Van Lancker est paraît-il observatrice des fragilités de santé mentale des adolescents et cela se sent pendant les 224 pages de ce roman. Fracture(s) commence dans le sang de Vincent ? Qui en veut autant à ce chirurgien patron cynique d’une clinique ? La réponse est au bout de ce roman qu’on ne lâche pas et qu’on lit d’une traite ! Alors moteur, action, clap de fin !