Salle Pasteur – Le Corum, jeudi 10 juillet, 12h30
Duo Akane : Maÿlis Arrat, accordéon, Masaki Morishita, violon
Voilà un mariage peu conventionnel entre une toulousaine à l’accordéon et un japonais au violon. Il n’existe presque pas de composition pour ce genre de duo. Alors ils doivent faire des arrangements. C’est Maÿlis qui s’en charge. Ainsi la sonate pour violon et clavecin n°3 en la majeur HWV 361 de Georg Friedrich Haendel est devenue une sonate pour violon et accordéon, de même la sonate pour violon et piano n°21 K304 de Wolfgang Amadeus Mozart et Souvenir d’un lieu cher opus 42 de Piotr Ilyich Tchaïkovski. Duo Akane est-ce vraiment un duo ?
Masaki Morishita a été très présent pendant tout le récital. Il a un son et une puissance formidable qui écrase l’accordéon. Sa sonate pour violon seul n°4 en mi mineur d’Eugène Ysaÿe ou la version Souvenir d’un lieu de Tchaïkovski ont prouvé ses énormes qualités de violoniste.
Maÿlis Arrat est une bonne accordéoniste et malgré le peu d’intérêt de Beijing pour accordéon seul de Franck Angélis, elle avait des moments assez exceptionnels. En duo elle était très en dessous au niveau sonore dans son accompagnement, il y manque un équilibrage entre les deux instruments, dans la sonate de Mozart il y existait vraiment mais l’écriture de cette sonate donne un bel espace au piano, enfin à l’accordéon. C’est avec la Chaconne de Tomaso Antonio Vitali (est-elle de lui ?) que ce jeune duo prometteur a séduit totalement le public. Vitali est peu joué et c’est bien dommage ! Une belle fin de récital en apothéose bolonais ! Quelques réglages à ajuster mais ils sont jeunes et talentueux pour les faire ! Voilà un duo très sympathique qu’on a envie de revoir, de réentendre !
Opéra Comédie, jeudi 10 juillet, 18h
Brad Mehldau, Après Fauré
Brad Mehldau piano
Gabriel Fauré cette année a été sur toutes les scènes musicales (centenaire de sa mort) et une impressionnante discographie a été mise sur le marché. Les pianistes de jazz et les spécialistes de la musique improvisée se sont depuis pas mal de temps emparés des compositions classiques pour improviser ou carrément les interpréter ( Loussier, Corea, Jarret Davis, Sellim, Peirani, Terrasson …), Brad Mehldau fait partie de ceux-là et a joué pendant plus d’une heure et demie, des compositions de Fauré ( des nocturnes et l’adagio extrait du Quatuor avec piano n°2 en sol mineur op.45) des impros sur Fauré, sur Bach ( variations sur les variations Goldberg ahaha) et en ses propres compositions extraites de ses derniers disques. C’était un concert très sérieux, sérieux donc. Les improvisations avaient l’air de morceaux classiques et les compositions classiques des impros de Mehldau. Le public était un peu perdu et ne savait pas exactement à quoi s’attendre. Brad joue bien Fauré, Bach, Beethoven… ses morceaux étaient intelligemment composés. Fauré est beau à entendre c’est l’interprète qui a décontenancé l’auditoire, on peut le comprendre ! Brad Mehldau était ce soir-là un magnifique pianiste classique qui avait laissé son groove au vestiaire.