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« GERMAINE ACOGNY – L’ESSENCE DE LA DANCE» : L’ESPRIT DE RÉSISTANCE

Un film de Greta-Marie Becker avec Germaine Acogny

Sortie le 16 juillet 2025

L’HISTOIRE

En puisant son inspiration dans les danses traditionnelles ouest-africaines, Germaine Acogny s’est imposée, au fil de ses cinquante ans de carrière, comme l’une des figures majeures de la danse contemporaine mais également comme l’une des artistes les plus importantes du continent. À Dakar, où elle a fondé son École des Sables, elle s’applique quotidiennement, à plus de 80 ans, à former une nouvelle génération de danseurs venus de toute l’Afrique et appelée à prendre sa relève.

L’AVIS

Germaine Acogny a mis au monde la danse contemporaine africaine à l’instar de Martha Graham, Alvin Alley, sur le continent américain. La réalisatrice Greta-Marie Becker avec talent suit la carrière, de cette danseuse exceptionnelle, de sa naissance en 1944 au Bénin, pays qu’elle a quitté à l’âge de cinq ans pour suivre ses parents au Sénégal, sa rencontre avec le président poète Léopold Sédar Senghor, qui la nomme, sous le parrainage de Maurice Béjart, directrice de Mudra Afrique, première école panafricaine de formation professionnelle de danse, sa relation exceptionnelle avec Helmut Vogt, son inséparable époux et partenaire, avec lequel elle crée en 2004, après huit ans de travaux !, la fameuse École des Sables. Aujourd’hui âgée de plus de 80 ans, elle revient sur les étapes qui ont marqué sa vie de chorégraphe, son intérêt précoce pour le corps comme moyen d’expression. Ses nombreuses chorégraphies ont marqué les esprits et sa technique a changé le cours de l’histoire de son art, de la danse, l’importance de l’enracinement culturel, condition sine qua non pour aller à la rencontre de l’autre : « si tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens ! ». Ce précepte de l’enracinement s’étend jusque dans la technique qu’elle a développée et qui repose principalement sur le travail de la colonne vertébrale, représentant le serpent ou l’arbre de vie : ondulation, contraction, vibration / trémulation. Beaucoup de ces mouvements sont inspirés de la nature – animaux ou plantes – mais aussi de la vie quotidienne en Afrique. Des mouvements précis, clairement définis et profondément liés à la respiration. Située face à l’océan à Toubab Dialaw, un village de pêcheurs à quelques encâblures de Dakar, son école est devenue en quelques décennies une prestigieuse institution proposant à des stagiaires, danseurs et chorégraphes professionnels, semi-professionnels et amateurs venus du monde entier, de décoloniser leurs idées, leur corps, leur regard, pour inventer une nouvelle façon d’être à travers la technique mise au point par celle qu’ils appellent Maman Germaine, point de rencontre de soi et de l’autre, trait d’union fait de tolérance et d’ouverture entre tradition et modernité… Aujourd’hui, elle voit les pelleteuses éventrer la lagune où autrefois les oiseaux venaient s’abreuver, crevant la vue sur l’océan, draguant inlassablement les fonds. Ainsi se construit devant sa porte le plus grand port à container d’Afrique de l’Ouest. L’avenir est incertain mais Germaine se battra sans relâche, avec d’autres habitants de la région, afin de sauvegarder au moins un  poumon vert . L’esprit de résistance a toujours animé sa danse autant que son existence ! Un film passionnant, magique, puissant, joyeux, fort bien réalisé, où l’énergie de la terre africaine est source d’inspiration. Un film généreux à voir et revoir !

 

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