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« FRANZ FANON » : L’ENGAGEMENT

Un Film d’Abdenour Zahzah avec Alexandre Desane, Nicolas Dromard, Gérard Dubouche, Omar Boulaakirba

L’HISTOIRE                                                                                                                                                    Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville au temps où le Docteur Franz Fanon était Chef de la cinquième division, entre l’an 1953 et 1956

L’AVIS                                                                                                                                                               Abdenour Zahzah s’attache qu’aux trois années, déterminantes, que Fanon a passé à l’hôpital psychiatrique algérien de Blida-JoinvilleEn se replongeant dans ces années le film met en lumière la genèse de l’engagement anti-colonial de l’auteur de Peaux noires, masques blancs. Né à Blida, ancien responsable de la cinémathèque de la ville, le réalisateur est fasciné par le psychiatre martiniquais. En 2002, il a déjà réalisé un premier documentaire sur lui. Cette fois-ci, il a travaillé à partir des notes cliniques laissées par Fanon. Il a aussi interviewé des infirmiers qui avaient travaillé avec lui. Zahzah souhaitait rendre hommage à l’un des plus grands personnages du XXème siècle, au chantre de la décolonisation. Il a compris mieux que les Algériens ce qu’il fallait faire. Il permet de se reconnecter avec la pensée de l’intellectuel, dont les idées, les concepts de colonisé, de post-colonisation sont toujours d’actualité. Contrairement au précédent film sur le même sujet, ici le propos, les acteurs, tout est plus sobre, moins caricatural et donc plus fort, plus intense. Pas de numéro de comédien, on n’est dans un docu-fiction qui frappe plus justement. Le film sans images spectaculaires et en noir et blanc. Je n’ai jamais vu Fanon en couleurs. Et la psychiatrie, comme la guerre, requiert la sobriété au cinéma, estime le réalisateur. Il s’agit surtout de relater ces affrontements idéologiques où l’on voit, chose inimaginable à l’époque, Fanon jouer avec ses malades. Et comme pour lui, un peuple colonisé est un peuple malade, c’est la raison pour laquelle il a rejoint, par la suite, la lutte des Algériens. Son engagement était profond et sincère. Dans le film, interrogé par un infirmier, Fanon développe clairement sa théorie. Pour lui, l’hôpital de jour est l’avenir de la psychiatrie. Il faut d’abord ouvrir les murs, les comportements, les caractères, les attitudes, les esprits, les idées enfin. L’hôpital n’est que le lieu où l’on accueille les personnes malades afin de leur prodiguer un maximum de soins dans un minimum de temps. L’objectif ultime étant que le malade se reconnecte avec la société. Un film passionnant !

 

 

 

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