PORT AUTHORITY
Un film de Danielle Lessovitz avec Fionn Whitehead, Leyna Bloom, Mc Call Lombardi
Sortie le 25 septembre 2019
L’HISTOIRE
Paul, un jeune homme blanc que tout le monde prend pour un minable, tente de survivre dans un New York qui ne veut pas de lui. Il fait la rencontre d’une « famille » de danseurs noirs et queer de Harlem adeptes du « voguing ». Parmi eux, il y a Wye, une jeune fille superbe. Mais elle n’est pas qu’une simple fille superbe.
L’AVIS
Port Authority est le principal terminal de bus de Manhattan. C’est un lieu sans racine, où des gens de différentes cultures se croisent. C’est aussi un lieu de rassemblement pour la communauté LGBTQ. Les gens y viennent pour essayer d’avoir une vie meilleure. C’est là que Paul, un paumé provincial, va apercevoir une communauté faire cette danse un peu spécial le « voguing ». Apparue dans les années 70 dans les clubs gay essentiellement à New York c’est une façon de bouger inspirée de la pose-mannequin dans le magazine Vogue des années 60. Il y a toute une chorégraphie, des concours entre « maisons », tout est très structuré, une manière de sentir qu’on fait partie d’une famille. Le film sur cet aspect documentaire est intéressant. Sur le reste le scénario est assez faible et dès le départ on comprend la suite surtout qu’il n’y a aucune surprise, on sait qui est l’héroïne: Leyna Bloom. Mannequin professionnel depuis 2014, Leyna Bloom, transgenre d’une grande beauté a déjà défilé pour de nombreuses enseignes et elle est déjà entrée dans l’histoire en devenant en 2017, la première femme transgenre noire à apparaître dans les pages de Vogue India. Question : pourquoi faut-il dans une fiction prendre un ou une transgenre pour faire le rôle d’un ou une transgenre ? Pourquoi Leyna Bloom ne pourrait-elle pas faire Juliette, Ophélie, Alice, Carmen ou une femme mariée avec deux enfants et Ben Whishaw qui joue son amant ? Aujourd’hui on manque d’imagination et on entre dans une pseudo réalité. Que veut dire fiction? Un ou une comédien(ne) si elle a du talent peut se permettre de tout jouer ! Faut-il prendre un aveugle ou un sourd pour faire le rôle d’un aveugle ou d’un sourd ? Leyna Bloom est une belle femme, ok, alors doit-elle se cantonner au cinéma de revivre ce qu’elle a vécu ? Pourquoi accepter ce genre de rôle ? Aujourd’hui on mélange rien et paradoxalement tout !
Revenons au film qui est supposé être une fiction. Fionn Whitehead, le loser, paraît vraiment trop caricatural, il était bien plus convaincant dans My Lady ou dans Dunkerque. Mis à part la beauté de Leyna Bloom et une jolie scène d’amour très prude, le film doit être surtout vu pour le choix exemplaire des seconds rôles et leur justesse d’interprétation. Mc Call Lombardi est un fantastique acteur et interprète un personnage complexe, étrange, touchant même, on peut citer Eddie Plaza, Devon Carpenter et principalement Christopher Quarles qui fait mother McQueen, ils sont tous sont parfaits. Voilà pourquoi ce petit film doit être vu.
