Pour le Fêtes de fin d’année, soyez originaux et soutenez ceux qui aiment la musique classique, ces éditeurs qui prennent des risques.
LIGIA DIGITAL propose un disque au sommet : Dramatic Russian Legacy avec Mūza Rubackytè au piano et le Mettis String Quartet . Ils interprètent deux Quintettes celui en sol mineur op.57 de Dmitri Chostakovitch et celui en fa mineur op.18 de Mieczslaw Weinberg. C’était les 100 ans de la naissance de ce dernier le 8 décembre 1919. Pas assez important pour qu’on s’y attarde ! Sa vie serait un mauvais scénario de film tant l’antisémitisme par rapport à sa famille et pour lui-même a été extrêmement virulent. Il serait temps de mieux découvrir ce compositeur. Gidon Kremer est un ardent défenseur et pour Mūza Rubackytè la découverte de ce quintette a été énormément importante, une œuvre essentielle de la musique de chambre du XXème siècle. De nombreuses compositions sont enregistrées mais peu jouées. Son concerto pour violoncelle en ré mineur op.43 est souvent interprété ; Sol Gabetta et le Philhar sous la direction de Mikko Franck le 21 décembre 2018 à l’Auditorium de Radio France l’a joué. Ce quintette op.18 a été enregistré de nombreuses fois et par des interprètes talentueux. Avec ce disque on est aussi dans l’excellence. Sensibilité extrême, puissance sous les doigts de cette magnifique pianiste et une entente subtile avec les cordes du Mettis nous livrent une interprétation envoûtante. Comme souvent ce quintette est associé à celui de Chostakovitch, son ami, mais qui lui faisait de l’ombre. Mūza Rubackytè est très à l’aise dans le répertoire de ce compositeur, elle avait fait il y a quelques temps un superbe disque des 24 préludes op.87.
La découverte dans ce cd est plutôt celle de ce jeune quatuor lituanien fondé en 2012. Un plus de cet album est la présentation des artistes avec les photos de Dmitrijus Matvejevas. Elles donnent un air de magnifique cadeau.
LIGIA DIGITAL propose aussi un nouveau disque de Jean-Marc Andrieu avec son orchestre Baroque de Montauban : Les Passions. Il dirige le fameux Stabat Mater de Pergolesi, le Salve Regina d’Alessando Scarlatti ainsi que du même compositeur la Sinfonia à 4. On sait que Jean-Marc Andrieu est très précis dans ses recherches musicologiques et qu’il tente de retrouver la pensée des compositeurs, la substantifique moelle de leurs compositions. On connaît des chefs d’orchestre qui n’ont pas cette même honnêteté. Il offre donc un Stabat Mater plus intimiste avec des nuances qui sont assez différentes de celles que l’on peut entendre habituellement. Il a choisi pour les deux voix, Magali Léger, la jeune soprano qui ici a une voix très enfantine et le brillant contre-ténor Paulin Bündgen qui a enregistré de nombreux disques de tout le répertoire. Leurs duos sont magnifiques. Voilà un Stabat Mater plein de charme qui sort des sentiers battus. Alessandro Scarlatti, napolitain lui aussi, était une star à son époque et d’une grande importance dans l’histoire de la musique. Le Stabat Mater a de nombreuses similitudes à s’y méprendre avec ce Salve Regina. Sûrement que Pergolèse l’a entendu ? Le Salve Regina est une œuvre courte, attachante et a été souvent enregistrée. Andrieu en donne une version peu exubérante mais non dénuée d’émotion. Il trouve un parfait équilibre entre le drame, la dévotion, avec certaine touche de volupté. Il suffit d’écouter les paroles que chantent avec ferveur Magali Léger et Paulin Bündgen. La Sinfonia à 4, petite œuvre par la taille de l’orchestre (7 musiciens) est un peu ennuyeuse mais replace les deux œuvres essentielles dans leur contexte. Cette musique Jean-Marc Andrieu la défend avec enthousiasme et il ne peut que nous séduire. Voilà un autre beau cadeau en perspective.
Chez LA DOLCE VOLTA, de bien beaux cd en perspective à écouter et à offrir. On a pu voir des artistes en présenter des extraits pendant le Festival à Gaveau (voir l’article sur le site). La découverte des duos d’Offenbach par les deux violoncellistes d’exception que sont Anne Gastinel et Xavier Phillips, impressionnants…
Un autre grand violoncelliste, Raphaël Perraud avec le pianiste Geoffroy Couteau, le violoniste Amaury Coeytaux (du quatuor Modigliani) et le clarinettiste Nicolas Baldeyrou interprètent les Trios 1 à 3 et le trio pour clarinette de Brahms. Un disque à vous faire aimer la musique de chambre de ce compositeur.
Ce compositeur a tourné la tête à ce pianiste dément qu’est Geoffroy Couteau au point d’enregistrer l’intégrale de son œuvre pour piano! Un monument !
Si on veut offrir une autre intégrale c’est celle impressionnante de la pianiste Dana Ciocarlie qui a enregistré l’œuvre pour piano de Schumann ! Mais tout le catalogue de cette maison d’édition créée par Michael Addad et du plus haut niveau d’exigence et de qualité musicale peut, doit, se retrouver au pied du sapin le 25 décembre ou pour les mécréants…à côté du foie gras le 31 décembre !
Si vous aimez Bach, le violoniste Jean-Claude Bouveresse offre chez Suisa 6 sonates et partitas de belles tenues. Ce violoniste musicien fabuleux à géométrie variable aime par dessus tout la musique de chambre et le prouve avec le bel orchestre le Kammer Ensemble de Paris qui a enregistré quelques disques à découvrir.
Le label suisse Gallo CD rend hommage à son célèbre compatriote, l’organiste Richard-Anthelme Jeandin. Effectués de 1966 à 2001, les enregistrements balayent l’art du musicien dans les œuvres bien connues de Bach, Franck, Messiaen, Pachebel. Ce qui est le plus intéressant dans ce double disque ce sont les interprétations de compositeurs contemporains suisses tels que Vuataz, Chaix, Barblan, Montillet (Messe de Sainte Cécile) et de Grunewald (l’organiste de Saint Sulpice). Une rareté à découvrir.
À vos cartes de crédit ou de débit !
PS : les cd Beethoven, à se faire ou à offrir, nous en parlons dans le papier sur 2020 et l’anniversaire !