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« GABRIEL MIDON » : IMAGINARY STORIES – BON VOYAGE !

IMAGINARY STORIES

Gabriel Midon : double basse/compositions

Pierre Bernier : saxophone
Simon Martineau : guitare
Edouard Monnin : piano
Baptiste Castets : batterie (4, 8, 9, 10, 12)
Thomas Delor : batterie (2, 3, 5, 6, 7,8)
Ellinoa : Chant
Antoine Delprat : violon
Anne Darrieu : violon
Maria Zaharia : alto
Louise Leverd : violoncelle

Le 15 mai 2020, le contrebassiste et compositeur Gabriel Midon a présenté son disque Imaginary Stories – enregistré en juin 2019, Label : Soprane Records, Distribution : Absilone – Un disque pour confinement pour ceux qui ont pu se le procurer avant. Un voyage en chambre donc. Nous l’avons découvert le jour de la fête de la musique où par chance nous avons pu entendre Gabriel Midon à Des Vins à Vous – 223 rue Saint- Martin 75003 Paris – un bistrot où le jazz a le droit de citer et où une fois par mois on peut écouter entre autres le guitariste Benjamin Lopez et ses amis dont Gabriel Midon.

©DR

Sur son site on apprend, pour ceux qui ne le connaisse pas, qu’après des études de piano jazz au conservatoire de Strasbourg auprès de Stephan Oliva, Gabriel Midon devient saxophoniste avant de s’engager comme contrebassiste. Cet artiste pas plus grand que sa contrebasse, très apprécié, a joué, enregistré, aux côtés d’excellents musiciens, a participé à de nombreux festivals en France, en Europe, et a joué souvent dans des pays lointains (Afrique, Maroc, Mayotte ..). En tant que compositeur, en 2017, il enregistre Between Corridors avec son propre quartet – Romain Cuoq (saxophone), Clément Simon (piano) et Stéphane Adsuar (batterie) -. C’est lors d’une tournée au Yelewa Jazz Festival (Mayotte) avec le guitariste Simon Martineau et le batteur Thomas Delor, qu’il décide d’écrire pour un plus grand format et intègre le pianiste Edouard Monnin. Donc autour de lui en plus de ces jazzmen, il ajoute un quatuor à cordes, un saxo en la personne de Pierre Bernier et une voix. Ce sont treize histoires imaginaires qu’il propose. Comme dans un livre de contes, on peut en préférer certains et comme les enfants les relire donc les réécouter. Ce qui est intéressant dans cet album c’est la diversité, l’éclectisme, des compositions de Gabriel Midon. L’apport des cordes dans ce genre de musique n’est pas une nouveauté dans ce qu’on appelle encore jazz aujourd’hui. Chico Hamilton, Charlie Parker, Stan Getz, le MJQ, Ricardo Del Fra… et actuellement de nombreux jazzmen les font intervenir (Robert Glasper, Ambrose Akinmusire par exemple). Long Time Ago… avoir des cordes c’était s’approprier les instruments des blancs, une sorte de victoire sur un monde qui les ségrégationait. Á l’écoute de ce disque de musique actuelle je ne suis pas sûr que ces nappes de cordes apportent grand chose dans les excellentes petites histoires que nous raconte Gabriel Midon. Quant à la voix et les paroles pseudo poétiques (ce n’est pas hélas spécifique à cet album) on aurait pu s’en passer, juste des vocalises ou du scat auraient fait l’affaire. Mais ce qui fait la qualité de l’album et ce pourquoi on en parle et ce pourquoi on l’apprécie pleinement c’est la présence de musiciens hors pair dont leurs discours musicaux sont excellents. Thomas Delor apporte un soutien solide avec sa batterie, Simon Martineau joue avec une certaine douceur dans ses interventions, et la contrebasse de Midon accompagne tout son petit monde avec exigence et une musicalité, surtout dans un de nos morceaux préférés Song In Super Fuchsia.

Et quel plaisir quand le saxo de Pierre Bernier jaillit des cordes ! Écoutez-le en trio dans Après Halley, un morceau d’1minute 40  le tube de l’album !

Gabriel Midon propose ici, un disque concept, une musique aux accents cinématographiques en technicolor ; à nous de choisir dans les 12 courtes histoires, les images qu’on aime entendre; n’est-ce pas une manière des plus agréables pour entrer dans des univers musicaux qui nous font voyager. Capoï !

 

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