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« CASCAVELLE » : UNE MUSIQUE AUTRE

©Strong

vieillecarne.com ne suit pas toujours les chemins bien tracés en matière de musique classique. Nous aimons faire partager nos découvertes de compositeurs, de maisons de production qui enregistrent des oeuvres qu’on entend rarement dans les salles de concert, dommage, car il y a des artistes qui ont beaucoup de talents. Ainsi chez Cascavelle ces deux albums :

George Templeton Strong ( VEL 1708)

Quatre nocturnes, pour violon alto et piano – Une vie d’artiste, poème symphonique pour orchestre et violon obligé (transcription originale pour violon et piano) – Petite Rêverie et Scherzo pour trois violoncelles et contrebasse* – Cinq pièces dans le style du passé.

Klara Flieder, violon, Johannes Flieder, alto, Christophe Pantillon, violoncelle, Adalberto Maria Riva, piano – * Uta Korff-Strassl, violoncelle, Grégoire Federenko, violoncelle, Gerhard Muthspiel, contrebasse

George Templeton Strong naît à New-York le 26 avril 1856. Son père, éminent avocat et mélomane passionné, est l’auteur d’un journal intime qui demeure l’une des sources fondamentales pour l’étude de la vie musicale américaine au dix-neuvième siècle. Dès son enfance George étudie le hautbois et s’essaie à la composition à laquelle il souhaite bientôt se consacrer entièrement. Devant l’opposition paternelle, le jeune homme rompt avec sa famille et, en 1879, part pour l’Europe afin de parfaire sa formation. De 1886 à 1889 Strong vit à Wiesbaden, puis, en 1891, il est nommé professeur de composition à Boston. Il se lie avec diverses personnalités du monde intellectuel et musical suisse, notamment Ernest Ansermet qui, dès 1913, dirige ses œuvres à Montreux puis à Genève où Strong apparaît fréquemment aux programmes de l’Orchestre de la Suisse Romande. En 1911, le compositeur se fixe définitivement à Genève où il devient une figure aimée et respectée de la vie artistique. Il verra sa musique défendue par des interprètes tels que Joseph Szigeti, Wilhelm Mengelberg, Arturo Toscanini ou le Quatuor du Flonzaley. Fidèle à l’esthétique post-romantique, ressentant avec amertume le sentiment d’appartenir à une esthétique du passé, George Templeton Strong meurt à Genève le 27 juin 1948. Ce qui frappe à l’écoute de ses musiques c’est la qualité des timbres et la musicalité de ces œuvres, bon il ne révolutionne pas le paysage musical qui a son époque était en grande mutation mais aux Amériques on était moins obtus qu’en Europe.  Ce post-romantisme avait encore de belles heures devant lui. Grâce au talent de ces artistes qui ont interprété ses œuvres nous prenons un véritable plaisir à les écouter. La pochette de l’album est de très bon goût et ce sont des aquarelles du compositeur qui avait aussi ce talent. Une belle découverte et un beau voyage musical à faire, À ne pas passer à côté, ce serait dommage

Musique juive en Suisse (Vel 1697-1698)

Ernest Bloch: Baal Shem B. 47: II. NigunMax Ettinger: Suite for Violin and Piano – Isadore Freed: Passacaglia for Cello and Piano – Ernst Levy: Sonata for Cello and Piano – Daniel Schnyder: Ad Aeternam – Prelude in D – Fugue and Rondo – Blue – Habanera – Iron Tetrapod – Colossus of Sound. Aaron Yalom Three Eastern Dances for Viola and Piano. Boris Mersson: Sonata a tre Op. 43 – Frank Ezra Levy: Ten little Pieces for Cello and Piano – Trio for Viola, Cello and Piano

Sergei Ostrovsky, violon, Hana Gubenko, alto, Scott Ballantyne, violoncelle, Daniel Schnyder, saxophone , Timon Altwegg, piano

La création musicale juive en Suisse a été confrontée à plusieurs problèmes, et peut-être l’est-elle encore. Elle a toujours eu du mal à être reconnue, ce qui signifie qu’il n’y avait pas de dynamique propre sur laquelle les compositeurs juifs en Suisse pouvaient s’appuyer. Au XXème siècle, la dictature nazie, avec ses conséquences, a provoqué une rupture totale. Ces facteurs ont conduit à l’impossibilité pour un groupe de compositeurs juifs conscients de leur identité de se former en Suisse. Les précieuses contributions de compositeurs aussi indépendants qu’Ernest Bloch, Ernst et Frank Ezra Levy, Boris Mersson, Leo Nadelmann, Max Ettinger, Aaron Yalom et bien d’autres se sont donc dispersées dans de nombreux pays, de manière disparate. Dans cette série d’enregistrements, sur ce double album, sont pour la plupart des premières mondiales. Les compositions vont de 1923 – Enest Bloch – à 2019 Daniel Schnyder, saxophoniste qui joue certaines de ses oeuvres. Ces musiques de chambre sont passionnantes à écouter et montrent la diversité des courants musicaux de ces auteurs et leurs origines. Une courte histoire de la musique juive suisse. Important !

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