jusqu’au 27 novembre 2022
La Périchole : « Mon Dieu que les hommes sont bêtes »
Trio : « Les femmes, il n’y a que ça !/ Tant que la Terre tournera / Il n’y aura que ça ! »
Marc Minkowski | direction
Laurent Pelly | mise en scène et costumes
Agathe Mélinand | adaptation des dialogues
Chantal Thomas | scénographie
Michel Le Borgne| lumières
Jean-Jacques Delmotte | collaborateur aux costumes
Marina Viotti (14, 20, 23, 24 et 27 nov.) / Antoinette Dennefeld (13, 15, 18, 19 et 26 nov.) | La Périchole
Stanislas de Barbeyrac | Piquillo
Laurent Naouri (13, 15, 23, 24 et 26 nov.) / Alexandre Duhamel (14, 18, 19, 20 et 27 nov.) | Don Andrès de Ribeira
Rodolphe Briand | Le Comte Miguel de Panatellas
Lionel Lhote | Don Pedro de Hinoyosa
Chloé Briot | Guadalena / Manuelita
Alix Le Saux | Berginella / Ninetta
Eléonore Pancrazi | Mastrilla / Brambilla
Natalie Pérez | Frasquinella
Eddy Letexier | Le vieux prisonnier / Le Marquis de Tarapote (rôles parlés)
Mitesh Khatri | Le premier notaire (membre du chœur)
Jean-Philippe Fourcade | Le deuxième notaire (membre du chœur)
Figurants Valérie d’Antochine, José-Maria Mantilla Camacho, Wadih Cormier, Antoine Lafon, Yvon-Gérard Lesieur, Pascal Oumakhlouf, Xavier Perez, Clara Rozzi
Les Musiciens du Louvre
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux | direction Salvatore Caputo
Il y a 25 ans que le couple Minkowski / Pelly avait travaillé ensemble sur Orfée en Enfer et a offert d’autres Offenbach ensemble. Cette Périchole est tout à fait dans la même tradition. Énergie de Minkowski dans la direction des Musiciens du Louvre (40 ans d’existence !) et une mise en scène délirante de Pelly. La différence dans toutes les Périchole représentées tient aussi dans l’adaptation des dialogues. Agathe Mélinand a écrit des dialogues très contemporains. La politique y est absente comme l’avait fait Savary (une des plus intéressantes mises en scène de cet Opéra-bouffe). Chaque époque met cette comédie noire à sa sauce. Ici c’est un homme de pouvoir libidineux, un couple dans la pauvreté et une femme enlevée, droguée et sexuellement abusée (suivait mon regard). Laurent Pelly comme il l’avait fait dans ces autres Offenbach joue sur l’outrance pour le plaisir du spectateur. Il y a des idées de mise en scène en cinémascope ! Le plateau vocal est formidable. D’abord le chœur, celui de l’Opéra National de Bordeaux, il est exceptionnel ! Les hommes sont tous à la hauteur.
Le couple Rodolphe Briand / Lionel Lhote est d’une très grande qualité. Laurent Naouri Don Andrès de Ribeira, est toujours vocalement et dans le jeu parfait.
Celui qui survole toute la représentation est Stanislas de Barbeyrac en Piquillo. Un très grand ténor dans un rôle à la Belmondo ! Son aria (comme savait les écrire Offenbach) dans la prison à l’acte III montre toute l’étendue de son talent.
Dans les rôles des femmes on retiendra, Alix Le Saux – Eléonore Pancrazi – Natalie Pérez qui mènent avec une sacrée énergie leur rôle tout au long du spectacle. Antoinette Dennefeld, la Périchole, a une belle voix, bien placée, mais manque un peu de souffle pour le rôle. Mais ce n’est qu’ un détail. Le public a fait un triomphe à cette nouvelle production qui aurait dû être montée pour les fêtes de fin d’année. C’était un beau cadeau à mettre dans la hotte du Père Noël. Alors profitez de ce spectacle, il y a encore de la place pour passer une joyeuse soirée qu’ont concoctée Minkowky / Pelly, ce couple d’Enfer !
Photo : Vincent PONTET