Dimanche 29 juin 2025, 15h, Lundi 30 juin 2025, 20h
Pour sa neuvième édition, ce dimanche 29, en pleine canicule, une rareté du Nord, le public s’est déplacé pour vibrer à la finale du Concours International de Violon de Cambrai. Sous la présidence d’honneur du célèbre chef d’orchestre danois Michael Schonwangt que les montpelliérains ont bien connu et apprécié et avec l’Orchestre Philharmonique de Hauts de France sous la direction de Jean-Pierre Wiart, trois candidats dans chaque catégories – Révélation, Espoir, Soliste – se sont présentés pour concourir.
De petits bouts de choux de 9 ans, aux jeunes gens de 19ans, ils ont joué des compositions obligatoires avec une belle énergie. Le jury a choisi dans la catégorie Révélation Ariana Brambila Massa 11 ans, en Espoir Mathilda Walter 17 ans
et en Soliste l’élégant violoniste Jules Sauvegrain, 19 ans dans le final du concerto pour violon de Tchaïkovski.
Nous avons apprécié la belle prestation de Areski Moreira qui a offert une version tragique de ce final. Et l’épreuve du Bach (sans jeu de mots pour ce mois de juin) était la mieux réussie avec des accents baroques intéressants. C’est sûr on le retrouvera. Bon mais que sait-on de ce jeune Jules Sauvegrain au bel avenir ? Parisien, c’est sa mère à l’âge de 3 ans, qui le guide avec la méthode Suzuki. Il travaille ensuite avec Dan Dery, professeur de violon à Genève. En 2021, Jules étudie pendant 1 an à Londres à la Purcell School for young musicians où il prend des cours avec Nathaniel Vallois. Il poursuit un Bachelor dans la prestigieuse classe de Julia Fischer à la Hochschule für Musik und Theater München de Munich. Il suit également des cours de musique de chambre avec le violoncelliste Raphaël Merlin et le pianiste Dirk Mommertz. Récemment, il a eu l’opportunité de prendre des cours de musique de chambre avec le pianiste Hyung-ki Joo. En 2022, il prend part à la Schloss Academy pour des masterclasses avec Boris Kushnir et en 2024, il participe à SIMA (Swiss International Music Academy) où il prend des cours de violon avec Andreas Janke et des cours de musique de chambre avec le violoncelliste Troels Svane. En 2023, il participe à l’Orchestre Français des Jeunes, ayant ainsi l’opportunité de jouer dans des lieux prestigieux tels que le Konzerthaus de Berlin ou la Philharmonie de Paris. Il obtient la même année le 1er prix au concours national français prodiges puis remporte aussi le 2ème prix au Concours International de Musique de Grunewald à Berlin. Aujourd’hui il est l’heureux vainqueur du concours de Cambrai. On le reverra l’année prochaine dans un concert qu’organisera le violoniste Frédéric Laroque.
C’est le Lundi 30 qu’on entendit, à la magnifique Abbaye de Vaucelles (XIème siècle), Frédéric Laroque, violon, avec le Quintette de l’opéra de Paris – Cédric Laroque, violon, Jonathan Nazet, alto, Clara Strauss, violoncelle, Aurélie Martin, contrebasse – et avec la présence de Léo Place-Desprez, violon, lauréat du Concours de violon de Cambrai de l’année dernière. Après une belle interprétation d’extraits du quintette pour contrebasse de Dvorák,
c’est avec l’impressionnante violoncelliste Clara Strauss que Léo joua le 1er mouvement du duo violon/violoncelle de Zoltán Kodály. Cet émouvant duo avait l’air d’un véritable chant d’amour entre ces deux instruments, une harmonieuse connivence s’était établie entre Clara et Léo. Frédéric Lacombe avait préparé pour ce concert un voyage musical folklorique dans les pays de l’Est (Dvorák, Kodály, Bartók) et les pays hispaniques (Espagne, Argentine). Certains des arrangements étaient du célèbre violoniste Kreisler (Tango d’Albeniz, danse espagnole de la vie brève de de Falla) d’autres de la main de Place-Desprez (danses roumaines de Bartók, Oblivion de Piazzolla…).
Ce quintette de grands instrumentistes et artistes a mis en valeur ce jeune violoniste, encore au CNSMDP dans la classe de la merveilleuse et talentueuse Sarah Nemtanu, avec beaucoup de sympathie et de bienveillance.
Frédérique avait souvent un regard paternel en l’accompagnant. Léo c’est donné à fond dans ce programme avec une belle énergie et surtout une, belle musicalité. En bis il a offert une curieuse pièce d’Alekey Igudesman, un musicien crossover comme on dit. Voilà c’était un concert émouvant, plein de bonnes ondes dans un lieu où l’acoustique est excellente. Le public était ravi, il n’y avait plus une place dans l’Abbaye! Mais ces bonnes ondes on les ressent dans tout ce qui se passe pendant ce Festival. Avec une équipe de bénévoles jeunes et efficaces Jean-Pierre Wiart sait donner un ton très spécial, très personnel à son festival qui est vraiment unique en France. Mais il n’est pas terminé ! Jeudi 03 juillet, 20H, Théâtre de Cambrai : Jukebox par Vincent Mussat, pianiste. Il réinvente le récital classique avec une partie transformée en jukebox où il improvisera à partir des propositions du public. Il faut y aller pour y croire…
Pour toutes informations, réservations musicales-cambrai.fr.