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« L’OMBRE DE STALINE (Mr. Jones) » : LES MENSONGES DE L’INFORMATION

L’OMBRE DE STALINE (Mr. Jones) 

Un film de Agnieszka Holland avec James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard.

Sortie le 22 juin 2020

L’HISTOIRE

Gareth Jones, jeune journaliste débutant, ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d’interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s’intéresser à l’Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable…

L’AVIS

Le film est librement inspiré de la découverte par le journaliste britannique Gareth Jones, de la famine ukrainienne de l’Holodomor (1933-34). Agnieszka Holland est une réalisatrice dont sa cinématographie est très éclectique et très brillante. Son premier film Acteurs Provinciaux avait remporté le prix de la critique au Festival de Cannes en 1979. On se souvient de son film terrible, Le Complot sur le meurtre du prêtre Jerzy Popieluszko, membre de Solidarność arrêté, torturé et assassiné par la police secrète communiste, le 19 octobre 1984. Ici on est aussi dans un drame inimaginable, une histoire sordide et réelle, où la lâcheté, les compromis, l’hypocrisie, le mensonge, prennent le pas sur le génocide de tout un peuple au détriment de la realpolitik. Pour mener jusqu’au bout son film Agnieszka Holland s’est entourée d’acteurs formidables. James Norton est un comédien qui commence à devenir célèbre et qui joue avec une justesse impressionnante ; à côté de lui il y a Peter Sasgaard qui interprète un journaliste américain abominable : Walter Duranty. Il a réellement existé, a été acheté par l’URSS (a eu le prix Pulitzer pour ses articles en URSS !), a falsifié la vérité dans ses articles pour le très sérieux New York Times, et a terminé sa vie en Floride, au soleil, sans aucun remord ! La mise en scène de Holland est efficace avec des réminiscences du cinéma soviétique de l’époque, sorte d’hommage à ce grand cinéma. On retiendra la photo monochrome de Tomasz Naumiuk et la musique d’Antoni Lazarkiewicz. Le film montre à quel point la désinformation est une arme efficace face à l’opinion mondiale et c‘est en cela que ce film est d’actualité donc qu’il faut voir après le déconfinement !

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