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Bon, crée en 1992, la Fondation Banque Populaire accorde une attention toute particulière aux jeunes instrumentistes et compositeurs et les aide à bâtir une carrière, se faire connaître du grand public. Cette année du 17 au 18 mai, Martine Tremblay, directrice de la Fondation BP – voir son entretien sur le site – avec Rodolphe Bruneau-Boulmier (Conseiller musique pour la Fondation BP, Directeur artistique des Musicales de Bagatelle) ont concocté un programme assez original avec un feu d’artifice, comme il se doit pour un final, former un petit orchestre totalement improvisé avec des jeunes en principe destinés à devenir des solistes.
Sous la direction énergique de Léo Margue ils ont emmené le public, nombreux et attentif, dans un voyage en Espagne.
C’était une première, et c’était assez étonnant de voir ces musiciens suivre les indications du talentueux chef dans des œuvres d’Albéniz, de Granados. C’était aussi une manière d’entendre deux jeunes compositeurs de la Fondation, l’Argentin Tomás Bordalejo – il a composé une introduction au concert avec les musiciens dans le parc entourant le fameux paon qu’on entendait souvent au cours des concerts. Il intitula sa composition le cri du paon ! Il fit des arrangements pour l’orchestre sur des œuvres de Granados.
Ulysse Le Beuze interpréta entre autres une de ses composition Baguala. Voilà un compositeur passionnant à suivre.
La très active compositrice Elisabeth Angot a elle aussi participé à un arrangement pour l’ensemble et on a pu entendre une de ses compositions intéressantes N36 pour violon, violoncelle, clarinette et piano.
Sotiris Athanasiou, un formidable guitariste avec la non moins talentueuse violoniste Manon Galy ont interprété une Danza de Granados endiablée. Le soleil faisait partie de l’ambiance, on était en Espagne ! Voyage, voyage…
L’après-midi avait commencé ce dimanche, pendant une heure, sur les Chemins de la Création, une façon de mettre à l’honneur des jeunes compositeurs qui sont aidés par la Fondation.
Vincent Lhermet, magnifique accordéoniste, que nous avions entendu l’année dernière à Bagatelle a interprété avec beaucoup de sensibilité une composition de l’Italien Matteo Franceschini – Marea –
et toujours à l’accordéon, une belle composition de Clara Oliveras – Le rayon, la mousse – Vincent très concentré a séduit le public avec ces morceaux de belles factures.
Le Trio Fauve est lui aussi composé d’un accordéon et c’est avec finesse qu’il a joué une œuvre – El Sol in Deciembre – d’Alex Nante un compositeur déjà bien introduit dans le monde musical.
De l’énergie on en a eu avec les études de Jean-Baptiste Robin. Elles ne manquaient pas d’humour et c’est avec brio que Romain Hervé et Véra Tsybakov ont joué 7 études sur les 12 op.45 Cities.
C’était un concert passionnant et surprenant.
Le suivant était beaucoup plus classique, une carte blanche à la magnifique pianiste Marie-Joseph Jude. Membre du jury de la Fondation, elle a invité un tout nouveau boursier qui a un immense talent, Vassily Chmykov.
Ils ont joué la sonate pour violon et piano de Claude Debussy puis une impressionnante version de Tzigane de Maurice Ravel. C’est sûr ce violoniste on en reparlera très bientôt.
Avec le quatuor Agate quatre garçons dans le vent, Marie-Joseph a interprété le Scherzo et le Final du Quintette de Johannes Brahms, là aussi on était dans l’excellence.
La veille, c’était France Musique et l’émission de Clément Rochefort qui s’était installée dans l’Orangerie pour, en direct, Génération France Musique une première là aussi ! Et donc des membres du jury accompagnaient un interprète qui a eu la bourse de la Fondation. C’est ainsi qu’on a entendu Lise Berthaud, alto et Théo Fouchenneret, piano dans Märchenbilder op. 113 de Schumann,
le Trio Nebelmeer dans une belle version du Trio avec piano en ré mineur op.49n°1 de Mendelssohn (Loan Fourmental , planqué sur la photo, est un impressionnant pianiste),
une émouvante version à donner des frissons du Trio avec piano op.8 de Chostakovitch par le Trio Parrhèsia et le Trio Philia dans Tweet une composition un peu paresseuse de Régis Campo.
On a retrouvé avec grand plaisir cet exceptionnel pianiste qu’est Gabriel Durliat qui a enchainé quatre pièces comme un jeu de bout ; Rameau, suivi bien sûr par Debussy et l’hommage à Rameau puis la plainte au loin du faune de Dukas et Messiaen avec la pièce pour le Tombeau de Dukas. 16 minutes de pur bonheur pianistique.
On a eu un autre moment magique avec les deux violes de Christine Plubeau et son élève Marion Martineau dans Sainte Colombe, Marin Marais et un inconnu Du Buisson. Voilà, c’était deux jours de grâce offert par de jeunes musiciens qui, nous espérons, deviendront des têtes d’affiche, puis professeurs dans les conservatoires, puis membres du jury à la Fondation. Seront-ils appréciés par le public? Le talent ils l’ont déjà. Comme les fleurs de Bagatelle ils sont en train d’éclore. Beinh tu tombes dans le romantisme de pacotille, hè, le Festival Chopin c’est le mois prochain ! C’est son 40ème anniversaire! L’année prochaine pour les Musicales cela sera son 18ème anniversaire…on n’est pas encore sérieux quand on a 18ans ! beinh elles seront toujours autant originales avec le tandem Martine/Rodolphe, on ne se fait pas de souci…soucis c’est une fleur non, y’en a à Bagatelle ?…