VENICE’S FRAGRANCE
Tommaso Traetta : Bella armonia vieni (aria di Le Feste d’Imeneo (1760)
Antonio Vivaldi :
Concerto pour deux mandolines en sol majeur RV 532
Concerto pour mandoline en do majeur RV 425
Baldassare Galuppi : Rosa et Lilio (aria di oratorio Jahel 1770)
Gennaro Manna : Se un core annodi( aria di Achille in Sciro 1745)
Francesco Bartolomeo Conti :
Dei colli nostri (aria di Il Trionfo dell’amicizia e delle amore 1711)
Finche spera che le rieda (aria di L’astarto 1718)
Carlo Arrigoni ; Sonata per mandolino e violino en mi mineur
Anonyme : Folias
Nuria Rial, soprano – Artemandoline
Sony (Deutsche Harmonia Mundi CAL 2078) 19439743812
Sortie prévue juin 2020
©Mercel Rial
©Andreas Lander
Par ces temps troublés, où les voyages sont réduits à 100 kilomètres autour de chez soi, voilà un disque qui par un bien curieux heureux hasard nous fait rêver, nous transporte, dans une ville, Venise, qui s’est endormie pour cause de pandémie ! La ville au trente millions de visiteurs, est aujourd’hui rendue à ses habitants. Qui se souvient que se sont les militaires français et allemands qui avaient amené la grande peste au XVIIème siècle pendant la guerre de trente ans ! La peste s’était répandue à cause du carnaval. Aujourd’hui ce sont d’autres masques qui ont pris la relève. Alors ce disque et son parfum XVIIIème siècle est le bienvenue pour nous évoquer cette ville éternelle, mutilée ces derniers temps, outre par un virus, par le flot d’étrangers, un fléau aussi pestilentiel, qui à bord de bateaux à bestiaux, vient se selfier devant le pont des soupirs ou sur la place Saint Marc. Ici, grâce à deux mandolines, une superbe voix, on refait ce voyage interdit. Artemandoline et Nuria Rialsuperbe soprano, nous font aussi découvrir des compositeurs peu connus. Charme et exubérance tels sont les maîtres mots du programme offert. Bien sûr on y retrouve aussi Vivaldi et ses fameux concertos, passage obligé pour tout mandoliniste qui se respecte. Artemandoline outre les deux mandolines – Juan Carlos Muñoz et Mari Fe Pavón est constitué de Girolama Bottiglieri, Maria Roca, violon, Elie Nimeroski, alto, Oleguer Aymani, violoncelle, Manuel Muñoz, guitare, Ulrick Gaston Larse, théorbe, Jean-Daniel Haro, double basse, Ralph Waldner, clavecin, Alla Tolkacheva, mandoline, Martin Zeller et Leonardo Bortolotto, baryton. Tous brilliants artistes baroques. Le dernier morceau du disque et le fameux Folias, dont on ne connaît pas l’origine et que de nombreux musiciens ont interprété. Oui on est en pleine folie mondialiste en ce moment et merci à Artemandoline de nous le rappeler. C’est inconsciemment certes, mais les poètes sont toujours dans la prémonition, donc voilà un disque indispensable…pauvres humains que nous sommes, et comme le chante Nurai Ria : « bella armonia vieni felice incantatrice a trionfar la voce mia fa che innamori fa che i fuori plachi del mar »