« SALLE GAVEAU » : JEAN-NICOLAS DIATKINE, piano
Salle Gaveau, 45 Rue de la Boétie, 75008 Paris
, Le 16 juin 2021
Robert Schumann : Études Symphoniques op.13
Franz Liszt : Transcription de la mort d’Isolde de Richard Wagner
Ballade n°2 en si mineur
Ludwig Van Beethoven : Sonate n°28 en la majeur op.101
Lorsqu’on lit l’entretien que nous a accordé sur le site Jean-Nicolas Diatkine, on comprend sa démarche artistique et pianistique. Intelligence du texte, vision en profondeur des compositeurs, émotion à fleur de peau, phrasé aérien avec une belle énergie sans ostentation ; il nous fait oublier la technique instrumentale qu’il possède. IL en faut pourtant pour interpréter les Études de Schumann et cette Sonate op.101 de Beethoven. Diatkine est un amoureux inconditionnel de Beethoven (écoutez ses disques ). Cette sonate n’est pas comme les autres, on n’est pas dans le tragique, elle n’est pas dans l’exubérance, les coups d’éclats sont absents, elle demande moins de technique derrière laquelle on peut se cacher, mais plus d’imaginaire et c’est ce qu’a su recréer sous ses doigts Diatkine. J’avoue n’être pas un grand amateur de Schumann mais ses Études et peut-être aussi la manière dont elles ont été interprétées m’ont fascinées. On sait que Liszt et de nombreux pianistes à son époque aimaient faire des paraphrases d’opéras, de symphonies.
Les rapports Liszt-Wagner n’ont pas été un long fleuve tranquille. Liszt a tout fait pour que la musique de cet égocentrique Wagner soit entendue par un grand nombre malgré les échecs. Les relations du trio Richard-Cosima-Hans n’ont pas été du goût du pianiste, mais la musique de Wagner et son Parsifal ont fait chavirer le prêtre qui sommeillait en Liszt. La transcription de La Mort d’Amour d’Isolde qu’a interprétée Diatkine était bouleversant de simplicité et d’humanisme. Il se peut que Wagner est entendu la Ballade est qu’elle l’a influencé pour son Isolde. Alors comment se fait-il qu’aucun chef d’orchestre, organisateur, n’aient songé à proposer à ce magnifique pianiste pour jouer quelques concertos ? Un mystère qui n’est pas prêt d’être élucidé ? . L’heure et demie de récital sans entracte (couvre-feu oblige) nous a paru très court tant Jean-Nicolas Diatkine nous a transporté, mais cela n’est pas mystèrieux…