Un documentaire d’Alexe Liebert et Michel Slomka
sortie mercredi 19 juin 2024
L’HISTOIRE
En 2014, le groupe État islamique assiège la région de Sinjar, en Irak, berceau de la communauté yézidie, une minorité religieuse kurdophone. Leur génocide par les djihadistes fera plus de trois mille victimes. Entre 2016 et 2017, le photographe Michel Slomka et la réalisatrice Alexe Liebert sont partis à la rencontre des rescapés.
L’AVIS
Les Yésidis qui s’en souvient ? Cette communauté kurdophone de cinq cent mille âmes, qui pratique une religion syncrétique vieille de plus de quatre mille ans, s’est choisi le mont Sinjar, aux confins nord-ouest de l’Irak, pour patrie. Aujourd’hui plus de trois mille Yézidis sont toujours entre les mains de Daesh ou portés disparus. Les hommes et les vieillards remplissent les charniers laissés par Daech, Les femmes et les enfants, convertis de force, subissent l’esclavage sexuel. Les flancs de cette montagne renferment la mémoire du massacre qu’a perpétré contre elle l’organisation État islamique. Quelques mois après la libération de Sinjar, le 13 novembre 2015, le photographe Michel Slomka et la réalisatrice Alexe Liebert ont entamé ce projet documentaire Sinjar. Naissance des fantômes. Photographie et film s’imbriquent pour raconter le traumatisme des survivants et des survivantes yézidis. Le texte est lu en hors champs par l’actrice franco-iranienne Golshiftech Farahani. Ce documentaire est effrayant dans ce que disent les rescapé(e)s – pour combien de temps ? – On reste sans voix ! Il est utile dans le sens où il nous renvoie à tous ces conflits ethniques et religieux qui sont toujours bien présents dans le monde. Honte à nous !