Voilà quelques albums à découvrir, édités par Solo Musica, sortis cette année 2024
SINFONIETTA SCHAFFHAUSEN Paul K.Haug direction & Mi Zhou, violoncelle (SM 445)
Gabriel Fauré : Symphonie en fa op.20 (1874) – Élégie pour violoncelle et Orchestre op.24 (1880) – Victor Herbert : Suite pour violoncelle et Orchestre op.3 (1884)
Ces deux compositeurs représentés sur cet album ont un point commun, la mélancolie. Ni l’un ni l’autre n’ont eu une enfance sereine et tous deux sont décédés en 1924. Avec cet enregistrement, ces œuvres oubliées sont désormais rééditées. La Sinfonietta Schaffhausen a été fondée en 2004. Paul K. Haug est un des fondateurs. L’orchestre s’est forgé une excellente réputation et a enregistré plusieurs CD – concertos pour violon de Saint-Saëns et Glazounov avec le virtuose du violon Rudolf Koelman – Ici c’est la découverte de l’excellente et jeune violoncelliste Mi Zhou dans cette œuvre curieuse de Victor Herbert. Ce compositeur, irlandais, violoncelliste et chef d’orchestre, a écrit des opérettes dont certaines sont encore jouées, des opéras, et de nombreuses compositions pour violoncelle. Le disque se termine avec la belle et mélancolique Élégie op.24 de Fauré, une version pour violoncelle et orchestre, magnifiquement interprétée par cette artiste qui fait chanter son instrument avec une belle profondeur. Un album à découvrir.
ERINNERUNG (Mémoire)- Bruckner à Saint Florian – Commémoration du Choeur de Garçons de St.Florian (SM 450) Markus Stumpner, direction, Franz Farnberger, piano à queue Bruckner – Alois Mühlbacher, contre-ténor, Klaus Sonnleitner, orgue Bruckner
Créé en 1071, le Chœur de Garçons de Saint-Florian est l’un des plus anciens chœurs de garçons au monde. Il a vu débuter de nombreux musiciens célèbres dont Anton Bruckner, qui a été enterré sous son orgue dans le monastère de la cathédrale. Aujourd’hui encore, l’interprétation de la musique sacrée est l’une des principales fonctions du Chœur de Garçons. Ambassadeur musical de l’Autriche dans le monde. La discographie du Chœur de Garçons de Saint-Florian n’embrasse pas seulement la musique autrichienne traditionnelle, la musique folklorique ou les Christmas carols, mais comprend aussi la musique ancienne. En 2024, l’année Bruckner, le Chœur a interprété Locus iste. qui est depuis longtemps devenu l’hymne secret du chœur de garçons. Les autres grands motets comme Ave Maria , Os justi et Tota pulchra es WAB 46 font également partie du répertoire régulier des Florians. Un rôle particulier est joué par le piano à queue Bruckner récemment restauré, un Bösendorfer, construit en 1846, qui a accompagné l’œuvre de Bruckner de 1848 à 1896. Le directeur Franz Farnberger joue la pièce pour piano la plus célèbre de Bruckner, Erinnerung, et accompagne un autre ancien enfant de chœur, le contre-ténor de renommée internationale Alois Mühlbacher , dans deux chansons de Bruckner. Les garçons jouent Der 22 Psalm WAB 34 avec le pianiste. Un ensemble composé d’anciens chœurs de garçons, chantent deux chœurs d’hommes At Midnight et Herbstlied. Il y a aussi quelques raretés comme un chœur d’hommes, La classe du professeur, a été réarrangé par Franz Farnberger en une chanson humoristique alternée entre professeurs et élèves. Bien entendu, le célèbre orgue Bruckner – joué magistralement par l’organiste du monastère Klaus Sonnleitner – est bien présent. Voilà un disque superbe à écouter avec bonheur.
NOCTURNE – Aurélie Noll, harpe, Maria Cristina Kiehr, soprano, Yolena Orea Sánchez, violoncelle (SM 427)
Ce CD est le résultat d’une série de différents moments musicaux de la rencontre entre la harpiste soliste de l’Orchestre Symphonique de Bâle Aurélie Noll et deux musiciennes extraordinaires María Cristina Kiehr, soprano, spécialiste de la musique ancienne et Yolena Orea-Sánchez,. Violoncelle, membre permanent de l’Orchestre symphonique de Bâle. Elles ont mis leur talent pour interpréter des œuvres de Reynaldo Hahn, Pijotr Ilitch Tchaïkovski, Manuel de Falla, Gabriel Fauré, Camille Saint Saëns, Robert Schumann, Hector Villa Lobos, Silvan Loher. Marina Wiendmer, flûte, Vi Fang Huang, violon, Olivier Carillier, alto, participent à cet album très original et d’une belle émotion.
NOTRE AMOUR – Isabel Gehweiler et Fiona Hengartner (SM 449)
Ce CD du Nouvel An 2024 rassemble des œuvres de six compositeurs, tous sauf un, nés et formés dans le monde francophone. Cependant, Paul Juon avait également des racines romanes, dont le grand-père a émigré des Grisons en Suisse vers la Russie vers 1830. De courtes pièces sont regroupées autour de la Sonate en la majeur de César Franck. Écrits entre 1880 et 1924, à l’exception des trois mouvements de chansons d’Ernest Bloch De la vie juive (1924), dont le ton judaïsant est devenu la marque de Bloch. Ils correspondent à l’image actuelle d’un son fin de siècle. La violoncelliste Isabel Gehweiler est lauréate de nombreux prix (Prix européen des jeunes artistes, Prix d’art de la Fondation artistique du Bade-Wurtemberg, Prix d’art Markgräfler) et elle est soutenue par de nombreux organistes(DAAD, Juilliard School of Music, Fondation Rotary, Fondation arteMusica, Fondation du patrimoine culturel de la Sarre, l’Association Richard Wagner, Covid-19 de la ville de Zurich, Notenstein La Roche Banque Privée, Banque Vontobel). Fiona Hengartner est membre du Quatuor Essor, a reçu de nombreux internationaux (Prix Pisler Prix Paderewski, Prix Longines, Fribourg, Astona, Festival du Jura …) professeur au conservatoire de Fribourg. Notre Amour offre une expérience musicale permettant de ressentir l’amour sous toutes ses formes à travers des compositions suisses et françaises de la Belle Époque. Une belle est émouvante idée à partager avec ces deux superbes artistes et à écouter sans modération.
HANS SCHÄEUBLE (1906-1988) SM 451
Concerto pour piano op.50 (1967) – Concertino op.44 pour hautbois (1959) – Serenade op.42 (1956)- Sinfonietta Rîga, Marc Niemann direction, Olivier Triendl piano, Kai Frömbgen, hautbois
Il n’existe que des témoignages anecdotiques sur la façon dont le compositeur Hans Schäuble a découvert la musique. Sur ses années lausannoises, il existe de nombreux récits de sa participation aux concerts de l’Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d’Ernest Ansermet, ce qui l’a amené à conclure qu’il devait lui-même être compositeur. De 1927 jusqu’à la fin de 1930, il étudie le piano avec Karl Adolf Martienssen et la composition avec Hermann Grabner au Landeskonservatorium de Leipzig. Schaeuble s’installe à Berlin, il est désormais compositeur indépendant et le reste jusqu’à la fin de sa vie. Le Concerto pour piano et orchestre à cordes op. 50 est son cinquième pour piano et orchestre. Le Concertino pour hautbois et orchestre à cordes op. 44 est le premier des trois concertos pour vent que Schaeuble composa successivement entre 1959 et 1962. Le 11 novembre 1956, il signe sa Sérénade en si bémol pour orchestre à cordes op. 42. C’est une intéressante et belle découverte, œuvres de force peu commune, dans la tradition d’Honegger, de Vaughn, d’Elgar
Voilà de belles idées d’albums de musiques, de compositeurs, d’artistes à découvrir et sortir des sentiers battus !
