Le fondateur et directeur général de Solo Musica, Hubert Haas , décrit son label munichois comme le tailleur sur mesure parmi les labels classiques. Solo Musica est le foyer musical d’artistes solistes, d’ensembles et d’orchestres depuis maintenant 15 ans. Il nous offre aujourd’hui trois artistes femmes.
ANDREA KAUTEN
Promenade
Frédéric Chopin
Préludes op.28 n°1-24
Modeste Moussorgski
Tableaux d’Une Exposition -Mémoires de Viktor Hartmann
Solo Musica SM 354
Andrea Kauten a deux pays, la Suisse et la Hongrie. Elle commence à jouer le piano et les tournées de concours dès l’enfance avant d’intégrer le Conservatoire de Bâle, puis une bourse lui permet de suivre les cours du Conservatoire Franz Liszt de Budapest. Elle s’est produite aux États-Unis d’Amérique et dans divers pays européens et a enregistré une dizaine d’albums. Promenade réunit deux grands cycles pour piano emblématiques de l’œuvre de leurs créateurs. C’est avec une grande technicité qu’elle interprète ces deux cycles tant joués. Peut-être son engagement est un rien volontaire, expressif, mais dans les Tableaux on ne peut pas le lui reprocher. Ce sont ses Préludes qui nous paraissent manquer de nuance poétique. Son affirmation, son engagement total nous surprend, pas une once de romantisme ; mais Chopin n’est pas là pour nous contredire ! Voilà un disque qui ne demande qu’à être découvert.
SEUNG-YEUN HUH
Robert Schumann
Allegro Fûr Clavier h-moll op.8
4 Nachtstûcke op.23 N°2
Fantasie C-Dur Fûr Klavier op.17
Solo Musica SM 365
Seung-Yeun Huh, est née à Séoul, et a étudié en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. Elle a remporté plusieurs prix dans des concours internationaux et a depuis donné des concerts dans le monde entier. Elle a participé à plusieurs ensembles de chambre (Huh Trio, Trio AOIDE). En plus de ses activités de concert, Seung-Yeun Huh est vice-recteur à l’école de musique du Conservatoire de Zurich et gestionnaire culturelle de formation. Avec ce cd, elle s’est attachée à comprendre le langage musical très torturé, complexe, de Robert Schumann. Elle aborde cette musique avec beaucoup de respect et les œuvres qu’elle a choisies sont très contrastées. Son jeu est clair, précis, nécessaire pour plonger dans cette musique d’un romantisme à fleur de peau. On sent à l’écoute de ses interprétations que c’est une musique qui la fascine. Elle a sûrement des doutes sur la ligne musicale qu’elle a choisie mais elle nous y entraîne et on la suit. N’est pas le principal pour une artiste de nous convaincre dans ses choix ? Voila un beau disque et un bien beau Schumann. Son Allegro est enivrant.
EMIRA DARVAROVA & VASSILY LOBANOV
Chefs-D’Œuvres
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano N°3 en ré bémol op.108
César Franck : Sonate pour violon et piano
Clara Schumann : Deux Romances pour violon et piano Op.22
Vassily Lobanov : Sonate en 6 fragments pour violon et piano op.56 (premier enregistrement mondial)
Solo Musica SM 367
Elmira Darvarova violoniste de concert depuis l’âge de 4 ans, a fait sensation lorsqu’elle est devenue la première, et jusqu’à présent la seule, femme violon solo de l’histoire du Metropolitan Opera. Elle a reçu de nombreux prix, Grammy awards…Vassily Lobanov est né en 1947. Il est un des grands pianistes russes de sa génération, il a été partenaire du duo de pianos de Sviatoslav Richter. Il est aussi un compositeur de premier plan. Son professeur Schnittke disait : « Il y a des compositeurs talentueux et il y a des compositeurs talentueux pianistes, mais rarement ces deux talents se rencontrent dans une relation aussi brillante qu’avec Vassily Lobanov ». Sa Sonate qu’on trouve sur ce CD et dont c’est le premier enregistrement, est dédiée au grand violoniste Oleg Kagan (1946-1990) et ils l’ont interprétée, au le Festival de Glasgow en 1989. Inutile de dire que ce disque est une pure merveille. La qualité et des interprétations et de la sonorité de la violoniste y sont pour quelque chose. Ces Sonates sont connues et c’est avec un plaisir immense qu’on aime les entendre avec ce duo. La Sonate de Lobanov est passionnante et mérite à elle seule l’écoute de ce disque.
Voilà trois artistes, qui avec l’aide aussi d’Hubert Haas, nous démontrent qu’au piano seul le talent ne peut qu’exister et qu’importe s’il se nomme Elmira, Andrea ou Seung-Yeun