Un documentaire d’Albert Serra avec Andrés Roca Rey
Sortie le 26 mars 2025
L’HISTOIRE
A travers le portrait du jeune Andrés Roca Rey, star incontournable de la corrida contemporaine, Albert Serra dépeint la détermination et la solitude qui distinguent la vie d’un torero. Par cette expérience intime, le réalisateur de PACIFICTION livre une exploration spirituelle de la tauromachie, il en révèle autant la beauté éphémère et anachronique que la brutalité primitive. Quelle forme d’idéal peut amener un homme à poursuivre ce choc dangereux et inutile, plaçant cette lutte au-dessus de tout autre désir de possession ?
L’AVIS
Roca Rey a 28 ans il est originaire du Pérou, c’est aujourd’hui une star de la toromachie. Il est le seul à remplir les grandes arènes et de déclencher les passions du public. Il est réputé pour son courage et plus d’une fois on le voit dans le film, à chaque fois qu’il est blessé il retourne immédiatement dans l’arène. On comprend au cours du film qu’il accepte d’affronter un taureau qu’il juge indigne de lui ou trop dangereux qui croise plus l’homme que la muleta. Cinématographiquement cela renforce les images. Le film est époustouflant, hallucinant, les images inoubliables, on est dans un lieu sacrificiel, face aux dieux immortels ! Ceux que la vue du sang leur fait tourner de l’œil, hélas, oubliez-le ! On est constamment pendant deux heures en plans serrés sur le taureau seul face au toreo, exit le public. La bande son est impressionnante car on entend les peones, Roca Rey et en fond le public, ses cris, ses encouragements, ses invectives mais on ne le voit jamais. Après La Mort de Louis XIV, Pacification, Albert Serra offre un film totalement hypnotique, sur un homme seul dans une histoire entre éros et thanatos – les morts des taureaux sont ahurissantes – sur le narcissisme, et en même temps très sexuel. Pendant deux heures on est scotché face à cet opéra en sang et or. Lorsque Roca Rey est blessé on entend un de ses assistants crier : La vie ne pèse rien ! Tardes de Soledad nous met face à ce combat de vie et de mort ! N’est-ce pas aussi le sens du cinéma ? C’est du grand art qu’offre Albert Serra – la bande annonce ne donne pas la puissance du film – ! Longue vie à la corrida !