Vincenzo BELLINI (1801-1835)
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Enfant prodige, Vincenzo Bellini est issu d’une famille sicilienne modeste de musiciens professionnels. Il est formé par son père et surtout par son grand-père qui lui transmet son savoir et son métier de musicien. Il compose dès l’âge de 6 ans et se fait apprécier dans les salons de la noblesse. A 18 ans, il quitte son milieu natal et part à Naples, ville italienne la plus ouverte aux nouveaux courants français et allemands, perfectionner son talent d’écriture avec Zingarelli. Durant ces années de formation, il écrit pour tous les genres, musique de chambre, symphonique, vocale et religieuse, et étudie notamment Haydn, Weber et Mozart. Il a l’art de poser les voix sur un orchestre léger, qui accompagne délicatement la ligne vocale. Son domaine est la tragédie. Drame et musique se déploient autour de la femme, son héroïne principale. Le succès au San Carlo de Naples de son deuxième opéra Bianca et Fernando le conduit très vite à la Scala de Milan. Il reste à Milan plusieurs années et fait sa carrière dans les théâtres réputés des villes du nord de l’Italie (Gênes, Venise, Parme). Ses opéras sont défendus par les plus grands chanteurs de l’époque (La Pasta, La Grisi, Rubini ), et lui assurent le succès et la sécurité financière. Pourtant Norma reçut un accueil très mitigé ! Afin d’étendre ses horizons, il part pour Paris, la capitale artistique européenne. Il y fréquente Liszt, Chopin, Rossini, Cherubini et aussi Hugo, Musset, George Sand, Dumas père.
Beatrice di Tenda et Il Puritani sont les deux derniers opéras de ce compositeur trop tôt disparu
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Beatrice di Tenda (1833)
Sur un livret de Felice Romani a été créé à la Fenice le 16 mars 1833. L’œuvre écrite pour la grande cantatrice Giuditta Pasta fut un échec à sa création et entraîna une querelle entre Bellini et Romani. La première reprise moderne fut à Catane (lieu de naissance de Bellini) en 1935 pour le centenaire de la mort de compositeur. La réhabilitation de l’œuvre il faudra attendre 1961 avec Joan Sutherland à La Scala.
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L’action se passe dans le château de Binasco près de Milan en 1418. Beatrice est mariée par convenance à Filippo Visconti, duc de Milan, mais elle aime et est aimée d’Orombello, qui est aimé par Agnese, laquelle est la maîtresse de Filippo. Agnese dénonce Beatrice et Orombello, puis prise de remords elle implore en vain Filippo de les épargner. Beatrice est condamnée à mort pour adultère, alors que ses partisans allument une révolte contre son mari.
Opéra de Zürich 2002 – Edita Gruberova : Beatrice di Tenda, Michael Volle : Philippo Maria Visconti, Stefania Kaluza : Agnese del Maino, Raùl Hernández : Orombello, , Orchestre et des Chœurs de de l’Opéra de Zürich sous la direction de Marcello Viotti, mise en scène de Daniel Schmid.
I PURITANI (1835)
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Est un opéra en 3 actes sur un livret de Carlo Penoli basé sur un drame historique de Jacques-François Ancelot et Joseph Xavier Boniface, Têtes rondes et Cavaliers.
Bellini composa son dernier opéra en neuf mois, alors qu’il s’était installé en France, à Puteaux d’avril 1834 à janvier 1835 ; une gestation d’une pareille durée était extraordinairement longue pour l’époque. Durant cette période, la dramaturgie subit des transformations radicales, et le compositeur guida pas à pas le travail de l’inexpérimenté librettiste. Initialement structuré en deux actes, l’opéra fut subdivisé en trois actes peu avant la première représentation. À cette occasion, sur les conseils de Rossini, Bellini ajouta un duo entre Giorgio et Riccardo, comme final du nouveau second acte en remplacement d’un court récitatif. À la veille de la première représentation, la longueur excessive du spectacle imposa la coupure de 3 grands morceaux, aujourd’hui souvent repris à l’occasion d’une nouvelle mise en scène. La première représentation eut lieu au Théâtre Italien de Paris le 24 janvier 1835 où il reçut un accueil triomphal.
L’action se déroule près de Plymouth au cours du XVIIeme siècle, à l’époque d’Olivier Cromwell. L’histoire d’amour se noue lors d’une rencontre entre ennemis politiques, un partisan des Puritains et celui des Stuart après la décapitation du roi Charles Ier. Lord Walter Valton partisan de Cromwell, s’apprête à marier sa fille, Elvira. Le mariage va unir Elvira au royaliste Lord Arthur Talbot dont elle est éprise, au grand dam du jaloux Riccardo. On annonce l’arrivée d’Arturo et Elvira laisse éclater sa joie. Gualtiero frère de sir George Valton déclare qu’il ne pourra assister au mariage car il doit convoyer une prisonnière d’État. Arturo comprend qu’il s’agit de la reine Henriette d’Angleterre destinée à subir le sort de son époux, Charles Ier, récemment décapité. Arturo songe à la faire évader. Riccardo se dresse d’abord devant lui, mais, comprenant le parti qu’il peut tirer de la situation, laisse Arturo s’enfuir avec la prisonnière. Les Puritains maudissent la trahison d’Arturo. À la nouvelle que son promis s’est enfui avec une dame, Elvira perd la raison. Elvira paraît en pleine crise de délire, persuadée d’être attendue à l’église par son bien-aimé. À ce spectacle, Riccardo, bouleversé, jure la mort d’Arturo. L’occasion du règlement de comptes sera plutôt la bataille imminente entre Puritains et Stuarts. Près de la forteresse, Arturo rôde après avoir réussi à semer ses poursuivants. Arturo revient, il entend Elvira chanter leur chant d’amour. Arturo lui répond, comme au temps de leurs premiers amours. Attirée par son chant, Elvira s’approche de sa fenêtre et aperçoit son amant. Les deux amoureux se rejoignent. Ils sont cependant surpris par des soldats et se montrent prêts à mourir l’un auprès de l’autre. Soudain, des trompettes résonnent : les Stuarts ont été vaincus et Cromwell prononce une amnistie afin de rassembler les deux factions. Arturo et Elvira sont sauvés.
©DR Giovanni Battista Rubini dans le rôle d’Arturo, créateur du rôle
1985 Bregenzer – Elvira : Edita Gruberova, Lord Arturo Talbot : Salvatore Fisichella, Sir Riccardo Ford Oberst : Giorgio Zancanaro, Sir Giorgio Oberst : Dimitri Kavrakos, Enrichetta di Francia : Mariana Cioromila, Sir Bruno Robertson : Yordi Ramiro, Lord Gualtiero Valton : Carlo Del Bosco. Orchestre Symphonique de Vienne et le Chœur de l’Opéra de Vienne sous la direction de Gian-Franco Masini, mise en scène Gilbert Deflot.