Ludwig van Beethoven nait en 1770 et meurt en 1827. Alors 2020-1770 = 250 ans ! Pourquoi fête-on les 250 ans de sa naissance? En 2027 remettrons cela pour les 200 ans de sa mort ? Les salles de concerts, les orchestres, vont rabâcher à l’infini les symphonies, les sonates, les quatuors, les concertos pour faire du pognon ?… Quel intérêt, quel plaisir d’entendre en « live », comme on dit en français, encore et encore la Cinquième ou le Clair de Lune ?
En 2020, il y aura 100 ans que naissaient Verchuren ou Charlie Parker…mais aussi Maderna ou Addison (le compositeur entre autres de Tom Jones, Torn Curtain, The Charge of the Light Brigade), et mourait Bruch ! Ça rapporterait moins c’est sûr d’en faire des fêtes que sur l’homme de l’Opus 111 ! Pour les 150 ans c’était le tour de Berlioz et combien de mauvaises versions de la Fantastique ou des Nuits d’Eté, en direct, pour faire anglais, on a subi ! Á croire qu’il n’avait écrit que cela !
Bon revenons à Beethoven et cette fête de sa naissance ! Les symphonies par Her Karajan sont encore sur le marché, sûrement la pochette va être refaite. Il y a tant d’intégrales, une centaine ? Plus ? Qui sont pour chacun(e) la référence absolue à y perdre son Ludwig van. En cette fin d’année, pour l’année prochaine donc, on a quand même une belle surprise, avec les 9 symphonies que propose Philippe Jordan et le Wiener Symphoniker chez Musikverein WS018. Il dirige ce fantastique orchestre depuis quelques années déjà. Vienne, la ville où elles ont été composées et jouées ! Jordan en 2020 est nommé à la tête de la Staatsoper. Ce chef d’orchestre, dixit, a voulu remettre l’homme au centre de ses compositions plutôt que le compositeur en tant que tel ; restituer le souci mélodique, la puissance de la cadence, et montrer l’importance qu’ont eu, pour Beethoven, Goethe bien sûr, mais aussi les écrits de Kant et sa fameuse « trompeuse apparence des prétentions de la raison ». En voilà un beau programme ! C’est une intégrale peut-être plus humaine que les précédentes ( ?) mais avec un niveau d’exigence qui n’ étonnera pas. Ce chef d’orchestre n’est-il pas d’origine suisse ! Et puis il y a la qualité des enregistrements qui fait aussi la différence avec celles d’avant guerre ou juste après avec des chefs prestigieux… Malgré tout le talent des chefs – ce sont souvent les éditeurs qui mettent ensemble des unitaires enregistrées en quelques années – Karajan en a fait une entière en 1963 -, j’avoue préférer quand même faire ma propre intégrale, avec le plaisir de la diversité et des chefs et des orchestres.
Une autre surprise et de taille, c’est ce que propose le boulimique pianiste Cyprien Katsaris chez Piano 21, sa propre maison d’édition : Ludwig van Beethoven, A Chronological Odyssey – Ce coffret de six cd présente chronologiquement des œuvres originales et des transcriptions rares. Il débute et se termine avec les toutes premières et dernières compositions. Outre 8 sonates dont la première et la dernière, on y trouve des pièces moins connus comme les 9 variations sur une marche de Dressler, écrites à l’âge de 10 ans, ou Alla Ingharese Quasi un Capricio, juste un rondo écrit vers 25 ans . Les 7 bagatelles op.33, la Fantasia op.77 et les deux préludes op.39 quant à elles, ont été énormément jouées, enregistrées, et par les plus grands…,
Ce pianiste atypique adore interpréter des transcriptions et en faire ; il ne s’en prive pas d’en jouer dans ce coffret. De Czerny à Wagner en passant par Moussorgski et Beethoven lui-même, c’est un quartet, un quintette, le concerto pour violon, la symphonie n°9 qui sont passés par l’imagination des compositeurs. Ces transcriptions sont peut-être la meilleure partie de ce coffret. Cyprien Katsaris est un pianiste qui sait mélanger vélocité, sensibilité et charme. Sa version Beethoven/Liszt de la Neuvième sous ces doigts est stupéfiante.
Un autre disque qui mérite une attention particulière à cause du 250ème, c’est la manière dont il joue le Cinquième concerto de Beethoven et l’arrangement qu’il en a fait . C’est un disque nostalgique, il date de 2014, car il a été le dernier enregistrement de Sir Neville Mariner.
Chez Solo Musica SM 320, ce sont Jörg Ulrich Krah au violoncelle et Bernhard Parz au piano qui fêtent Beethoven en jouant les 5 sonates pour piano et violoncelle. On les a réunies ensemble car la plupart ont été enregistrées entre 2017 et 2018. C’est un duo d’une grande qualité, le deux interprètes se connaissent bien. L’originalité du double album ce sont les 3 postscriptums de Georg Katzer (il est mort en 2019) qui sont mis entre les sonates. Parz est viennois et enseigne à la Wiener Musikseminar, avec Krah ils se connaissent bien et ce projet de disque ils le rêvent depuis longtemps. Associer ainsi Beethoven et Katzer est une manière de montrer la modernité de Beethoven, que les deux compositeurs sont des avant-gardistes. Musique d’hier, musique d’aujourd’hui à vous de choisir, les interprètes quant à eux sont bien vivants et on le sent dans leurs interprétations.
Chez La Dolce Volta un Beethoven, salué par la critique et au combien elle a raison, celui de Michel Dalberto qui interprète les cinq plus célèbres sonates – Pathétique, Clair de Lune, Appassionata, Marche Funèbre, l’Opus 111 – Un double album impressionnant dans une interprétation loin de celle qu’on a l’habitude d’entendre. Une vision moderne d’aujourd’hui …pour demain…éternelle ? On verra en 2027 ! Voilà quelques beaux disques pour la fin de l’année, merci Monsieur Beethoven d’être né il y a 250 ans!
alles Gute zum Geburtstag Ludwig !
Allez soyez le 4 798 709 spectateurs/auditeurs sur youtube pour regarder Rousseau, un illustre inconnu dans la version la plus visionnée d’une œuvre de Beethoven.
commentaire :
1st movement makes you fall asleep
2nd movement makes you to have good dreams
3rd movement is the alarm
réponse : lol !