Place Georges-Pompidou, 75004 Paris
jusqu’au 5 septembre 2022
Cette grande exposition pluridisciplinaire permet d’embrasser l’art et la culture dans l’Allemagne de la République de Weimar (1918-19
Outre la peinture et la photographie, le projet réunit l’architecture, le design, le cinéma, le théâtre, la littérature et la musique. Cette appellation a été inventée en 1925, à l’occasion d’une exposition très médiatisée et qualifiée de post-expressionniste, qui s’est tenue à la Kunsthalle de Mannheim.
Les principaux artistes sont Max Beckmann, Otto Dix, George Grosz, Alexandre Kanoldt, Georg Schrimpf, Niklaus Stoecklin
Beaucoup de grands artistes et intellectuels provenant souvent du mouvement dadaïste ont pris conscience de leur responsabilité politique et de leur devoir contestataire.
Il exista un clivage politique entre une branche dit de droite, avec un retour au classicisme harmonieux et intemporel et une branche plus de gauche centrée principalement à Berlin dit la rouge avec une vision froide et cynique de la société. Après les débordements expressionnistes, ils reviennent au réel et au quotidien sans fard.
Formellement le mouvement se caractérise par l’emploi d’un dessin précis plus que de l’utilisation de couleurs, contrairement à l’expressionnisme. Ce mouvement sera pointé du doigt comme art dégénéré par le régime Nazi.
Il touchera tous les arts, de la peinture au cinéma – Georg Wilhelm Pabst, Ernő Metzner, Berthold Viertel, Gerhard Lamprecht – en passant par la photographie – Bernd et Hilda Becher, August Sander – et la littérature – Bertolt Brecht – .
Avec l’arrivé d’Hitler au pouvoir il disparaîtra vers 1933 et de nombreux artistes s’exileront. Angela Lampe et Florian Ebner proposent une très importante, dense, exposition sur ces quelques années importantes sur la culture. C’est en douze mini-salles qu’elle se présente.
Au centre de l’exposition, donc, le grand œuvre d’August Sander, Hommes du 20e siècle, particulièrement influent dans l’histoire de la photographie, reflète les bouleversements et les distorsions de l’histoire et la société allemande. August Sander (1876-1964) a photographié de manière totalement objective la société allemande qu’il répartit en sept groupes et une quarantaine de portfolios.
Il décrit ainsi une figure cyclique de civilisation qui part du paysan et de l’artisan, traverse les classes sociales (compositeurs, politiciens…), et professions diverses pour arriver à la grande ville, un modèle de progrès et de déclin.
Il photographie aussi des femmes et des laissés pour compte avec une froideur toute objective.
Autour de ce centre on suit un parcours qui va de la genèse du mouvement jusqu’au retournement, l’arrivée du national-socialisme.
Voilà une exposition qui demande une deuxième visite tant elle est extraordinairement riche en informations de tous ordres.