13 rue du Perche 75003 Paris
Mercredi 13 juillet 2022, 20h
Ah la Covid et la Culture ! On ne sait plus à quels saints se vouer! Et ce ne sont pas Saint François – sculpté par le célèbre Germain PiIlon (1583-1585), ou Saint Denis des frères Marsy (1641) présents dans la Cathédrale qui ont pu faire un miracle ! Vassily Chmykov, le violoniste du quatuor a dû déclarer forfait pour cause de cette saloperie virale ! C’est toujours un drame pour un quatuor l’absence d’un de ses membres. Heureusement, Ilyes Boufadden-Adloff qui occupe le poste de hautbois solo à l’Orchestre de chambre de Paris a la chance de jouer avec Clémence de Forceville, super soliste de ce même orchestre. Elle a une brillante carrière de chambriste et elle est venue, l’archet sous le bras, remplacer le violoniste qui doit garder la chambre…. ! – avec le Trio Sōra Clémence de Forceville a enregistré les six grands trios de Beethoven en novembre 2020 qui a reçu le Choc Classica de l’année et élu album de l’année par The Times. Donc ces deux supers solistes étaient en phase pour reprendre le programme proposé. Hélas l’œuvre de Thea Musgrave qui demandait plusieurs répétitions n’a pas pu être interprétée. Qui dit quatuor dit quatre bien évidemment et les deux autres musiciens sont aussi importants et ils sont aussi talentueux. Paul Zientara est à l’alto – lauréat de plusieurs concours internationaux – et Hanna Salzenstein au violoncelle – baroqueuse, en 2019 elle a rejoint les Violoncelles français aux côtés d’Anne Gastinel, Raphael et Roland Pidoux et Xavier Philips – pas mal comme compagnie !
Le Quatuor Phantasy c’est une rencontre d’étudiants au CNSMD de Paris et sous l’impulsion d’Ilyes Boufadden, il est né en 2020. Ce mélange de la pureté du hautbois avec celui du trio à cordes a fait des étincelles dans la Cathédrale, au milieu des fidèles amateurs de Jeunes Talents, avec l’allegro d’un arrangement pour hautbois du Quatuor W.B 60 de Johan Christian Bach (1776). Ilyes Boufadden-Adloff – premier prix au concours international de Barbirolli,, premier prix au concours Européen Be the ONE oboist … –
a aussi dirigé de son hautbois avec virtuosité, précision, sensibilité, fraîcheur, le quatuor KV370 de Wolfgang Amadeus Mozart (1781) ;
puis a laissé sa place au trio à cordes, qui a réussi à trouver une entente pour interpréter cette composition inachevée D471 (1816) de Schubert ; une œuvre un peu répétitive, longuette, en phase avec les tableaux kitschissimes de la même époque qui ornent les murs de la Cathédrale.
Le clou de la soirée fut quand même Phantasy Quartet de Benjamin Britten (1932). Ce célèbre compositeur l’a écrite à l’âge de 18 ans ! Les sombres cordes s’opposent au timbre du hautbois plein de tendresse et à certains moments un peu pastorale (hélas un cliché difficile à supprimer).
Ce Phantasy était vraiment exceptionnellement interprété. C’est le morceau qu’adore souvent jouer le Quatuor. En final, les trois brillantes cordes ont accompagné le hautbois pour des arrangements d’airs extraits de La Flûte Enchantée.
C’était sympathique pour ceux qui connaissaient l’opéra de Mozart. Ils étaient nombreux ce mercredi soir car on a pu entendre des bravos au milieu des applaudissements fournis après l’air de la reine de la nuit…pour le bis l’éternel Summertime de Gershwin n’apporta pas grand-chose à la qualité sonore de cette belle soirée qu’a réussi à sauver une femme !
Soirée féministe donc, contrat sauvé ! Pas très jeune talent la violoniste ! On ne va pas lui en vouloir quand même non !
