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« CATHÉDRALE SAINTE-CROIX-DES-ARMÉNIENS » : THÉODORA

13 rue du Perche 75003 Paris

Mardi 12 juillet 2022, 20h

Bon…C’est dans le cadre du Festival Jeunes Talents, que Laurent Bureau proposait le seul concert baroque du festival avec un quatuor baroque de jeunes femmes et de haute tenue :  Théodora. Non leur nom n’a rien à voir avec l’opéra de Haendel, c’est en fait le prénom d’une de leur amie et ces jeunes musiciennes trouvaient que cela sonnait bien. Mariamielle Lamagat, soprano, Louise Ayrton, violoniste, Alice Trocellier, violiste de gambe, Lucie Chabard, claveciniste, se sont connues à Londres et ont formé leur ensemble en 2017 . Elles sont des anciennes et actuelles étudiantes de la Royal Academy of Music de Londres, du CNSMD de Paris et du Mozarteum de Salzbourg. Leur magnifique concert devant une église comble s’intitulait : Il Viaggio dell’anima : dialogues franco-italiens. Dialogues compliqués car compositeurs français et italiens n’avaient pas la même conception du style  à l’aube de ce XVIIIème siècle, si riche en matière de musique. ​Frescobaldi, Cavalli, Jacquet de la Guerre, Lorenzani, Gatti, Couperin, Bembo, Marais, Duval, Brossard, tels étaient les compositeurs que ces brillantes musiciennes ont interprétés tour à tour en quatuor, en trio, en duo ou seule. À chaque morceau, chacune est venue présenter l’œuvre qui allait être interprétée. Intelligence, fougue, passion c’est ce que l’on a entendu pendant une heure et demie de musique.

La jeune soprano Mariamielle Lamagat a pu montrer l’étendu de son talent vocal et nous a ému dans des extraits de l’Ercole Amante de Francesco Cavalli (1602-1676) œuvre qui était composée pour le mariage de Louis XIV, dans un air de Paolo Lorenzani (1640-1713), compositeur très peu connu,  qui ressemblait étonnement à du Purcell, d’un extrait d’une tragédie de Teobaldo di Gatti (1650-1727), Scylla, écrite en français, ainsi qu’un air italien.

Ce compositeur que Lully appréciait est tombé dans l’oubli. Heureusement elle fit un bis avec un air style sonnez trompettes ! de Sébastien Brossard (1655-1730) et nous révéla la puissance de son chant.

Mais chaque musicienne a eu son moment privilégié. Alice Trocellier avec une superbe pièce de viole de Marin Marais (1656-1728) remis au goût du jour par Jordi Savall,

Louise Ayrton avec une sonate de François Duval (1672-1728) qui demandait de l’agilité pour terminer en beauté le dernier mouvement de sa sonate en sol majeur, Les Cascades,

la claveciniste Lucie Chabard soutenait avec précision et musicalité, ses sœurs de scène, pendant tout le concert, mais comme souvent cet instrument si léger qu’est le clavecin, se perdait dans l’environnement trop large qu’est une cathédrale. Mais c’est dans la pièce de Marin Marais (1656-1728) et surtout dans celle d’Élisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729) qu’on a pu apprécier le jeu de cette élève d’Olivier Beaumont, excusez du peu. Vous aves compris le public était aux anges (sans jeu de mots) dans ce lieu saint !

La musique baroque était une bien belle idée et nous a permis d’oublier les sempiternels concerts avec les tubes de Beethoven, Schumann et autre Chopin…C’était un concert rafraîchissant par ces temps de canicule…Au fait il n’y avait pas d’eau bénite ???

 

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