10CD ODRCD Records 361
Combien d’intégrales de ces sonates nous pouvons écouter aujourd’hui ? Dans le désordre voici quelques pianistes (il y en manque pas mal) qui en ont enregistrées : Claudio Arrau, Alfred Brendel, Rudolf Buchbinder, Richard Goode, Stephen Kovacevich, Artur Schnabel, Michael Levinas, Jonathan Biss, Arthur Schoonderwoerd, Rudolph Serkin, Wilhelm Backhaus, Paul Badura Skoda, Jean Muller, Friedrich Gulda, Mélodie Zhao, Michael Levinas, Paul Lewis, Aquiles Delle Vigne, Wilhelm Kempff, Daniel Barenboim, Igor Levit, Konstantin Scherbakov, Aldo Ciccolini, Giovanni Bellucci, Louis Lortie, Maurizio Paciariello, Abdel Rahman El Bacha, Idil Biret, François-Frédéric Guy, Andras Schiff, Maria Grinberg, Vladimir Ashkenazy, Emil Gilels et d’autres encore et encore. Sur le site nous avons parlé en bien de celle de Jean-Nicolas Diatkine et de Pierre Réach. Alors comment cette pianiste pratiquement inconnue, professeure au Conservatoire de Venise parvient-elle à entrer dans la cour des grands ? «En jouant peu en public, j’ai plus de temps pour approfondir les choses, car je suis lente dans mon travail. Quelque part cela a été une chance » dit elle et elle continue :« Et le travail de professeure au Conservatoire de Venise aide car on est toujours en train de chercher des solutions, des stratégies pour résoudre des problématiques musicales. On apprend énormément quand on enseigne, …Mon professeure Maria Tipo, qui était bien plus en carrière que moi, a toujours enseigné et disait qu’elle avait beaucoup appris avec ses élèves. C’est vrai : on apprend beaucoup en enseignant.» Bon Venise et Beethoven n’ont pas grand chose en commun. Il serait facile de faire un mauvais jeu de mots en disant que cette artiste a creusé petit à petit son …sa route depuis sa jeunesse avec Beethoven. Elle l’avait d’ailleurs enregistrée précédemment. Une pause avec un extrait de la sonate n°17 op.31 n°2 la Tempête – Allegretto
Question : ces sonates Beethoven a mis toute sa vie à les penser, les écrires, alors comment en si peu de temps on peut les enregistrer ? Il faudrait toute une vie pour les assimiler non ? Chaque pianiste à sa conception de ces sonates malgré les mêmes partitions! Brendel, si ma mémoire est bonne, a enregistré trois intégrales ! Il n’est pas le seul à avoir fait ce genre d’exercice. Bigre est-ce à dire que les précédentes n’étaient pas bonnes ? On s’est fait avoir sur le produit ? Il est toujours amusant de lire les articles des spécialistes à ce sujet. Le vent change est ceux d’hier n’ont plus la faveur aujourd’hui! Ainsi Brendel est souvent considéré comme appliqué! Gilels lui manque de finesse, Ashkenazy, un comble, est prévisible dans son jeu ! Kempff lui suit trop la partition, trop académique ? Le lyrisme incroyablement engagé, vivant, de Gelber n’est pas suffisant ! Gilels, Richter, Backhaus, adulés à leur époque, ne sont plus à la mode. Claudio Arrau trouve encore grâce à leurs yeux plutôt à leurs oreilles formées au XXième siècle finissant. Le chouchou c’est Stephen Kovacevich. Il est magistral, indispensable ! Rendez-vous dans quelques années pour savoir s’il sera toujours autant aimé…Mais ces critiques seront à la retraite et les suivants n’auront sûrement pas la même écoute (c’est à partir de Spotify qu’ils se feront une idée des interprètes). Mais au fait qu’en pense Beethoven…heureusement qu’il était sourd ! …Revenons à cette superbe pianiste, à Muriel Chemin. Son intégrale si longtemps murie est brillante avec des parti pris surprenants, intéressants, et une qualité d’enregistrement remarquable. Cette intégrale est au niveau des meilleures mais qui sont les meilleures that is the question…À mon humble avis il n’y en a qu’une… celle de Stephen Kovacevich…! Je plaisante bien évidemment ! Combien de pianistes ont eu le choc, les étoiles, les clés de sol…Pour ma part (petite), j’aime la diversité dans le choix des interprètes de ces sonates. Cela va de kempff à Kovacevich en passant par Gelber, Gilels, Backaus, Gulda, Nat, Cortot…et aujourd’hui Muriel Chemin!….
