Auditorium de Radio France, Studio 104, 116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
11 février 2024
Ce dernier jour des compostions très célèbres de Steve Reich : Different Trains avec l’excellent quatuor Tana et Tehilim par le Philhar sous la direction de Lucie Leguay. Le succès est toujours au rendez-vous. Les autres œuvres proposées n’avaient pas le même niveau et pour certaines inintéressantes.
On ne s’attardera pas trop sur le show de Caroline Shaw qui n’est même pas du même niveau que de la pop singer Stacey Kent (accompagnée par le quatuor Ébène) ; on passera aussi sur la banale œuvre de Joséphine Stephenson.
Il faut dire que le concert avait commencé avec la composition exemplaire de Philippe Hersant : Trio sur les variations du célèbre thème de Marin Marais, Sonnerie de Sainte-Geneviève du Mont. Même si cette œuvre n’a rien à voir avec le courant minimaliste, elle est construite autour de trois notes inspirées des cloches de l’église parisienne. Cette commande interprétée superbement par le Trio d’I Giardini est une sorte de télescopage de styles d’écriture avec une partie virtuose au piano et un violoncelle qui chante de manière romantique le thème ? C’est magnifiquement composé et effectivement c’était dur dur pour les compositions suivantes d’avoir une telle qualité. Steve Reich a-t-il des héritiers intéressants ?
Ceux que nous avons entendus pendant le Festival ne nous ont pas convaincus. Mais, Gabriella Smith avec Carrot Revolution après Field Guide a prouvé qu’elle a beaucoup de talent en offrant une musique spirituelle, avec des accents de la renaissance, de la musique baroque et très contemporains. Elle n’a aucun complexe à mélanger les genres pour donner des compositions brillantes. On peut aussi citer le Quatuor n°1 en six mouvements d’Othman Louati. Percussionniste il connait bien les compositions de Reich, il a même interprété Drumming. Avec son quatuor il a essayé de trouver des concordances entre le processus de composition de Reich et la musique spectrale, elle, très occidentale. Ce qu’il propose est dans la grande tradition de la musique d’aujourd’hui. Avec son premier quatuor il est un poète du silence où l’on entend tout de même, un kaléidoscope de couleurs, de profondeurs de timbre. Mis entre Carrot Revolution et Different Trains,ce quatuor a eu du mal à exister. Il demanderait une nouvelle écoute pour l’apprécier pleinement. C’est le problème des programmations. Doit-on mettre dans quel sens le quatuor de Ravel et celui de Debussy au cours d’un même récital sans entracte ? That’s the question my friend ! Bon la grande idée du Festival c’est d’avoir proposé Steve Reich avec sa musique très facile d’écoute et qui fait toujours le plein des salles. Nous verrons si l’année prochaine la compositrice d’Olga Neuwirth aura le même engouement du public ?