Un album de Tace Label (trace 060)
Bon, dès que l’on a en main ce neuvième album de Laurent Saïet – voir entretien sur site 17 août 2021 – la pochette très années cinquante, nous intrigue comme celle du précédent. Elle aussi est conçue par le musicien/ graphiste, Thierry Müller. L’ambiance est celle de la peur de la bombe atomique orchestrée par le cinéma de l’époque. Ce sont des collages hétéroclites de femmes offrant leurs corps nus, une bouche pulpeuse ouverte prête à tout…certains sont empruntés au cinéma hollywoodien comme Kelly, Hayworth, donc de vraies bombes pour nos phantasmes masculins.
Mais ces bombes féminines sont sur fond d’images de l’explosion de la bombe atomique, un registre autrement plus violent. Ainsi, avec ces images Laurent et ses amis chanteurs et musiciens nous proposent musicalement d’entrer dans un univers sombre, apocalyptique. La musique de film, vu les affinités de Saïet, est très présente dans ses compositions. Mais ce cd est plus rock. Dès les premiers morceaux, tous chantés, la rythmique inventive du batteur Paul Percheron nous entraîne dans un maëlstrom onirique. Quentin Rollet avec son saxo, improvise à la hauteur du climat et s’envole sur les interventions hallucinantes des guitares et claviers de Laurent – le mixage est incroyable de finesse -. Tout cela n’est que la base des scénari, car il y a bien sûr, comme dans tout film, des acteurs.
Et ici ce sont des chanteurs qui apportent sur les 12 titres de l’album leur individualité. Theo Hakola (Orchestre Rouge, Passion Fodder), Mélanie Menu, Mika Pusse (Lèche Moi, Pusse), Ben Riter (Begin Says), Damien Van Lede (Pepe Wismeer) donnent toute l’étrangeté de cet album très fin du monde – Ecoutez Far Away pour vous mettre la tête à l’envers – Angoissant? Non, jubilatoire ! Le titre de l’album il faut peut-être le prendre avec dérision ? Après After The Wave, Laurent Saïet sait avec talent nous entraîner dans ses phantasmes poétiques d’une grande qualité musicale…
Mais après la fin du monde y’aura-t-il une résurrection ? On espère bien que Laurent Saïet sera le seul survivant, et devant ses machines il nous concoctera The morning of the new man of the Earth ! Donc à écouter cet album puissant avant la fin du monde qu’aujourd’hui hélas on nous prédit !
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