18 Bvd Arago 75013 Paris
Dimanche 11 mai 2025, 18h00
Quintette Grenade : Élodie Baert, cor, Ana Garric, clarinette, Althéa Inial, hautbois, Eugènie Loiseau, basson, Chloé Faucher, flûte traversière
C’est vers 18h10 que le Quintette Grenade a dégoupillé et fait éclater une musique originale par les œuvres choisies, hallucinante dans les mélanges des textures musicales, énorme dans la variété des sons, dans l’espace de ce Temple de Port Royal qui met l’art au cœur de son projet, un espoir pour une Église d’un nouveau type, plus adapté dans une époque où le christianisme est appelé, comme il l’a toujours fait, à se ré inventer. Le Quintette Grenade c’est aussi une belle aventure, une invention, avec ces mille grains, rubis brillants, de ce délicieux fruit et ces pépites composées par des artistes hélas peu joués ou tombés dans l’oubli. Ces cinq jeunes femmes au talent divers et exceptionnel, les ont fait découvrir à un public attentif et enthousiaste. C’est Pastorale pour quintette à vent op.151 d’Amy Beach ( 1867-1944), une compositrice qui ne pouvait pas signer ses œuvres et devait prendre le nom de son mari !, c’est un extrait d’une œuvre étonnante interprétée seulement par les embouchures des instruments – Thule Ultima – du compositeur de musique contemporaine Stephen Montague (1943 -), puis retour cent ans en arrière, comme le disait justement une des fondatrices du Quintette, Élodie Baert, en présentant cet étonnant compositeur du début du XIXème siècle Giuseppe Maria Cambini (1746-1825). Il a écrit une centaine de quintettes à cordes et trois quintettes pour instruments à vent. Ces dames nous ont impressionnés avec le troisième. Bon elles ont aussi joué parfaitement du Jean Français (1912-1997) – extraits du deuxième quintette à vent – ce compositeur est plus connu pour les musiques des films de Sacha Guitry que par ses abondantes créations. L’œuvre d’Elsa Barraine (1910-1999) – Ouvrage de Dame, thème et variations – écrite à une époque compliquée (1939) était bien plus intéressante du point de vue formel. Cette compositrice femme à eu une double vie, de musicienne et de résistante. Elle a eu une belle carrière mais hélas elle a été oubliée. Aujourd’hui on la remet à l’honneur et ce n’est que justice. Elle aussi a écrit pour le cinéma (L ’Amour d’une Femme de Jean Grémillon, Le Sabotier du Val de Loire de Jacques Demy, …). Ce concert passionnant et jubilatoire s’est terminé avec une composition d’Alexandre Ouzounoff (1955) avec un titre tahitien Apatoa (sud), un voyage musical de toute beauté et parsemé de belles idées de structures musicales. Ce sont ces jeunes femmes qui l’ont créé. C’est cette palette de couleurs sonores, qu’offre ces instruments qui font la richesse de cette œuvre, mais on pourrait en dire autant sur les quintettes qu’ont magnifiquement joués ces grenadines ! Eh, s’il vous plait, n’oubliez pas la paille pour mieux apprécier ce délicieux breuvage musical…Ce concert a eu lieu dans le cadre des musicales de Port Royal – www.lesmusicalesdeportroyal.fr – le prochain concert sera le dimanche 8 juin 2025 à 18h avec Jean de Spengler qui interprétera les suites pour violoncelle de Jean Sébastien Bach.
