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« AUDITORIUM DE RADIO FRANCE » : LE PHILHAR – CONCERT D’OUVERTURE 2019

Orchestre Philharmonique de Radio France

Hélène Collerette, violon solo

Mikko Franck, direction

Maîtrise de Radio France

Sofi Jeannin, chef de chœur

Vendredi 20 septembre 2019,

Igor Stravinsky : Quatre chants russes pour chœur de femmes et quatre cors : les soucoupes

Serge Prokofiev : Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol mineur op.16

Nikolai Lugansky, piano

Claude Debussy : La Damoiselle élue, poème lyrique d’après Dante-Gabriel Rossetti pour soprano, contralto, chœur de femmes et orchestre.

Melody Louledjian, soprano

Emanuela Pascu, mezzo-soprano

Ce concert d’ouverture est prometteur pour la suite de la saison. Le Philhar sous la baguette de Mikko Franck a de l’énergie à revendre et l’a prouvé en ce vendredi ! L’auditorium était plein à craquer et le public a applaudi à tout rompre, les jeunes de la maîtrise dans les chants de Stravinsky et dans la Damoiselle de Debussy. Assise au premier rang c’était émouvant de regarder Sofi Jeannin qui souriait en appréciant les nuances qu’elle avait dû faire répéter et répéter à ses petites chanteuses – il y avait un adolescent qui avait l’air perdu au milieu de ces filles derrière ses lunettes – La main de Sophie ne pouvait pas s’empêcher de diriger discrètement.

Le Boléro en final pour commencer la saison a soulevé l’enthousiasme de la salle et Franck était totalement joyeux, il s’est même tourné vers le public comme pour le diriger !

Les deux morceaux de la soirée étaient le concerto pour piano et la Damoiselle.

C’est habillé en pingouin que sont arrivés et les musiciens et Lugansky ! Quand arrêteront-ils de se déguiser ainsi au XXIème siècle ! Mikko Frank n’a pas la même attitude vestimentaire comme la plupart des chefs aujourd’hui.

Ce concerto de Prokofiev est vraiment mal foutu. Il commence comme du Rachmaninov, romantique à souhait,  puis le piano seul offre une sorte de sonate où l’interprète doit montrer toute sa virtuosité, mais pas que,  la cadence se termine par une entrée massive, boursouflée de l’orchestre. Le mouvement qui suit est une sorte de thème morbide, ironique comme Prokofiev aimait composer. Pour terminer, en bon Russe, sur un thème populaire, il construit un final qui demande là aussi une grande virtuosité de la part de l’interprète. Nikolai Lugansky est un très grand pianiste dont l’énergie, la virtuosité, sont sans égal. On est toujours plus fasciné à le voir qu’à l’écouter. Avec ce magnifique, élégant, pianiste on aimerait qu’il soit moins distant dans ses interprétations. Est-ce de la pudeur? Pourquoi se cacher derrière sa technique ? Richter, Bronfman, Debargue, Toradze, ont aussi la technique mais eux ils se lâchent. Curieux de la part d’un Russe, peut-être un peu trop intellectuel ? C’était impressionnant, Nikolai Lugansky a fait le boulot et il a eu son succès.

La Damoiselle est un petit chef d’œuvre. Les deux interprètes tout strass dehors,très élégantes, – « Pas de robe flottante ornée de fleurs brodées » –  étaient parfaites, même si de temps en temps, le beau chant de Melody Louledjian  était couvert par l’orchestre. Rarement on a vu Mikko Franck si radieux. Il aime le chant, la voix, et cela se sent. Avec cette partition il a emmené l’orchestre, les chanteuses et la maîtrise vers l’extase sans l’accompagnement des anges avec leurs guitares et leurs citoles !

On attend avec impatience ce qu’il va proposer avec le Groupe des Six début octobre !

pour plus d’informations maisondelaradio.fr

 

 

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