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« FESTIVAL DU CINEMA ALLEMAND » : 2019 UN BON CRU?

24ème festival du cinéma Allemand

du 2-8 octobre 2019 à L’Arlequin, Paris

Le festival vient de se terminer et on peut se demander si on a vu le meilleur de la production allemande ? Le 23ème nous avez laissé un bon souvenir, la nostalgie d’hier peut-être. On ne sera pas surpris que le film 25Km/H de Markus Goller est obtenu le prix du public ; c’est la seule comédie qui a été offerte aux spectateurs et donc le seul film qui fasse oublier l’actualité. Ce film a été plusieurs fois récompensé dont déjà un prix du public. Ce qu’on retiendra sur ce festival est, comme chez nous, la problématique musulmane. Le problème de la femme, de la virilité, dans ce milieu on le trouve dans trois films – Juste Une FemmeAnother Reality et ce terrible et pervers film qu’est Oray du germano turc Mehmet Akif Büyükatalay. Voilà un film dangereux idéologiquement qui montre un ghetto islamique qui fait froid dans le dos et que le réalisateur filme avec une certaine bienveillance. A ne pas mettre dans toutes les mains, le réalisateur n’a pas été très clair sur le sens de son film pendant son intervention après la projection.

Les démons du passé sont toujours présents dans leur cinéma et ils ne sont pas prêts à l’oublier. La chute du mur, la réunification des deux Allemagnes, les actes des Nazis pendant la guerre sont au centre de plusieurs films. Fritzi, Histoire d’Une Révolution de Ralf Kukula et Matthias Bruhn un dessin animé sur ces sujets est très sympathique ; le pensum de trois heures – Heimat, Un Espace Dans le Temps – du réalisateur égocentrique Thomas Heise est insupportable de prétentions philosophiques à deux balles à la Heidegger – on se bouffe de la nature jusqu’à l’écœurement – il y a quand même quelques beaux plans de trains, une métaphore sur les trains de la Shoa ? De facture plus classique  de Marco Kreuzpainther mérite le détour – il sera sur les écrans en avril 2020, distribué par ARP – Il y a là un beau portrait d’un jeune avocat d’origine turc ,« assimilé », interprété par un acteur qui en général joue dans des comédies, Elyas M’Barek. Et puis il y a la présence muette de Django alias Franco Nero et son terrible secret. Film de genre réussi qui en dit plus, sans y toucher, sur le passé de cette Allemagne qui a osé par un tour de passe passe juridique de se laver de tous ses péchés mortels !

A la marge on a apprécié Benni de Nora Fingscheidt avec une très jeune actrice impressionnante qui joue une jeune fille de neuf ans totalement associable. Malgré des longueurs et une fin un peu tirée par les cheveux c’est un film coup de poing qui mérite d’être vu. On passera sur les films Tout Mon Amour de Edward Berger et L’Audition d’Ina Weisse qui sont la caricature du cinéma allemand qu’on nous inflige sur Arte ; on se dit que Cléo bluette berlinoise d’ Erik Schmitt, copie conforme à tous les niveaux d’Amélie Poulain de Jeunet a bien des atouts pour nous faire oublier « l’Hydre Islamique » qui rôdait cette semaine à deux pas du cinéma l’Arlequin ! Mais quand même, la scène principale du film se déroule à Teufelsberg, haut lieu du nazisme et oreilles des USA pendant la guerre froide ! Un documentaire récent sur l’espionnage Est-Ouest sur LCP relate l’histoire de cette colline. Et oui on n’a toujours du mal à exorciser son passé dans le cinéma allemand en ne roulant qu’à 25km/h. A l’année prochaine, Tschüss !

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