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« DES RENDEZ-VOUS MANQUÉS ! » : Gaillard – Henry – Hirose….

La Musique peut rendre les hommes libres disait Bob Marley, hélas, elle est toujours confinée! La Culture en général et la musique en particulier est encore une fois considérée comme le parent pauvre de notre société alors que sans elle nous n’existons, nous n’existerions pas ! C’est elle qui rapporte le plus en terme économique à notre pays. Combien d’artistes nous ont aidés à supporter notre confinement et nous aide encore à le supporter. Ils ne peuvent s’exprimer que virtuellement ! 

Pour la musique dite classique, des concerts ont été annulés et la plupart des festivals petits et grands sont menacés cet été ou simplement annulés.

Ophélie Gaillard

Aux Invalides en mars, Ophélie Gaillard avec Pulcinella Orchestra devait nous faire découvrir son nouvel opus, un disque sur Vivaldi « I Colori Dell’Ombra » chez Aparte. On peut se le procurer enfin dans les bons magasins de disques, c’est là qu’il faut l’acheter!

La violoncelliste comme de nombreux violoncellistes avant elle s’est attelée à jouer quelques concertos pour violoncelle de Vivaldi. Ici c’est une dizaine de ses concertos, certains pour solo, d’autres à deux violoncelles ou avec d’autres instruments. Ophélie Gaillard nous offre deux arias avec violoncelle et soprano : « Di Verde Ulivo » (de Tito Manlio, RV. 738) avec la soprano Delphine Galou et « Sovvente il Sole » (d’Andromeda liberata, RV Anh. 117) avec la sublime mezzo Lucile Richardot. Elle nous fait aussi découvrir un inédit le concerto RV 788 « Per Teresa ». Avec Pulcinella Orchestra elle nous entraîne dans des envolées enragées (pour deux violons et deux violoncelles, RV 575 par exemple) ainsi que dans des moments de grande mélancolie (RV 409 pour violoncelle et basson). Comme toujours avec son violoncelle elle joue avec conviction, force, dynamisme, sincérité.

Cette énergie de jouer elle nous la communique tous les jours sur instagram en interprétant depuis chez elle, décontractée, des moments magiques qui vont de Bach à Dutilleux ! Vivement qu’on puisse la voir en chair et en os quelque part, car elle nous donne un pèche d’enfer ! Ce double album en est la preuve.

Yves Henry

Report du Nohant Festival Chopin en 2021 / Yves Henry, Président du Nohant Festival Chopin

A notre grand regret le Festival au sein du Domaine de George Sand, l’épidémie de Covid19 et les mesures de confinement édictées par les pouvoirs publics nous obligent à annuler la 54éme édition du Nohant Festival Chopin prévue initialement du 6 juin au 21 juillet 2020.

Sylviane Plantelin, Jean-Yves Clément, l’équipe du Festival et moi-même avons espéré jusqu’au bout pouvoir maintenir cette 54e édition mais, dans ce contexte,  notre  souci prioritaire est bien sûr de garantir la sécurité de tous. Restez également en contact avec le Festival au travers de notre site internet car nous travaillons malgré tout à reprogrammer certains jeunes pianistes sur la période fin août – début septembre avec l’espoir que ces jeunes talents puissent jouer à Nohant tout ou partie du programme qu’ils présenteront en octobre prochain au Concours Chopin de Varsovie. Puis nous nous retrouverons le 16 octobre pour notre traditionnelle « Nuit Chopin » au Château d’Ars. Plus que jamais nous comptons sur vous,  car vous comptez beaucoup pour nous  !

Si vous voulez revivre Chopin en rapport avec Nohant, écouter les deux merveilleux coffrets qu’a produits Soupir Editions (S226- S249) avec comme pianiste Yves Henry, Président du Nohant Festival Chopin

L’un de ces coffrets concerne l’intégrale des Mazurkas sur un piano Pleyel 1837. Il n’existe actuellement pas d’intégrale de ces œuvres et aucune sur un piano d’époque – Cor de Groot en avait fait une sur un piano de 1847 ainsi qu’Alexander Brailowsky. Le Pleyel 5612 de Croissy, fabriqué fin 1836, début 1837, possède des caractéristiques uniques, particulièrement favorables à l’exploration de ces mondes poétiques et c’est sur celui-ci que sont joués les Mazurkas. Il faut se faire à la sonorité de l’instrument, d’ailleurs fort bien capté, dans sa dimension sonore un peu réduite mais on s’y habitue assez rapidement. Yves Henry, pianiste et professeur au CNSMDP, est un spécialiste de Chopin ; les mazurkas sont interprétées dans l’ordre chronologique. Deux grand mérites à cette parution : la possibilité de suivre l’évolution de l’écriture de Chopin sur 24 années (de 1825 à 1849) et le fait de bénéficier d’une présentation de chacune par le pianiste lui-même. Ces compositions d’un format court, montre la richesse d’invention, et des atmosphères distinctes. Chopin y donne libre cours à son inspiration du moment, sans obligation de développer chaque idée. Il excelle dans cet art de l’instant, ce qui explique que toute sa vie, il reviendra régulièrement à cette forme. Jusqu’à l’ultime Mazurka de 1849, restée inachevée, Chopin n’ayant plus la force de se mettre au clavier.
On est là plus que les Nocturnes ou Valses devant un journal intime qui permet de pénétrer au plus près des états d’âme du compositeur. Yves Henry par son talent essaye d’écrire ce journal intime plus que de l’interpréter. Il y a une sorte d’humilité de sa part. En les jouant il nous livre comment était la vie de Chopin à ce moment. Il y a quelque chose de l’ordre de la recherche, de l’ordre pour parvenir au plus près de l’instant de la création. Grâce à ce coffret on est à Nohant, on peut y rêver le festival.
On peut associer un autre coffret, le dernier concert à Paris de Frédéric Chopin le 16 février 1848. En compagnie de Gilles Henry au violon, Adrien Frasse-Sombet, violoncelle, Julie Fuchs, soprano et Xavier Marechal, ténor, c’est la reconstitution de ce concert. Chopin y joua du Mozart (Trio K.542, extrait de la Flûte enchantée), du Bellini, il adorait ce compositeur (airia d’I Capuleti ei Montecchi), du Meyerber (air de Robert le Diable) et bien sûr de ses compositions (Etudes, Préludes, sonate pour violoncelle et piano). L’enregistrement a été fait dans les lieux même où Chopin s’éteignit dans la nuit du 16 au 17 octobre 1849, 12 place Vendôme, actuellement la Maison Chaumet).

Yves Henry est l’héritier d’une double ascendance pianistique au travers de deux pianistes pédagogues d’exception Pierre Sancan et Aldo Ciccolini. Avec de tels maîtres dont la réputation d’exigence et de musicologie ont dépassé les frontières, n’ont pu qu’influencer ce pianiste d’une grande intégrité et d’un réel talent.

Etsuko Hirose

Il y a des disques qui passent inaperçus face aux mastodontes, il en est de même en littérature et il faut chercher dans les petites maisons d’édition pour trouver quelques pépites, en voici un chez Danacord. Etsuko Hirose est une pianiste japonaise, elle entre à l’Ecole Normale de Musique de Paris puis au CNSMDP avec comme professeurs Bruno Rigutto et Nicolas Angelich. En 1997, elle obtient le premier prix au concours Martha Argerich, prix qui marque le début de sa carrière de soliste. En 1999, elle se voit décerner le premier prix de piano à l’unanimité du CNSMDP et le prix Daniel Magne. Elle vit entre la France et le Japon. Danacord lui a fait enregistrer des œuvres de Moritz Moszkowski ( Dacocd 866). Paderewski disait à propos de ce compositeur qu’après Chopin c’était un des rares compositeurs qui savaient écrire pour le piano. Valse, Étude, Polonaise, improvisation sur La mort d’Isolde, de la barcarole des Contes d’Hoffmann, sur la Chanson Bohème de Carmen, à travers ces pièces Etsuko Hirose montre sa virtuosité, son intelligence d’interprétation et ses émotions face à ces œuvres de grandes difficultés d’interprétation. Cette musique est bien plus dans la tradition du XIXème siècle que du XXième (Moszkowski est tombé dans l’oubli au début du siècle).  Même si Moszkowski est daté, ce disque est une belle découverte surtout par les interprétations qu’en fait Etsuko Hirose.

Le Théâtre des Champs Elysées offre sur son site, des spectacles enregistrés sur sa scène en partenariat avec France Musique. A écouter. On peut les entendre pendant une semaine.

 

 Symphonie pour la Vie

C’est le titre de l’album qui vient de paraître chez Warner en digital et qui réunit un collectif d’artistes bénévoles, parmi les plus grands noms de la scène française. Les fonds de cette vente seront entièrement reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France. Sorti sur internet vendredi, l’album intitulé « Symphonie pour la vie » sera disponible en CD, chez les disquaires, à partir du 12 juin. Tous les bénéfices des ventes seront intégralement reversés à la fondation des Hôpitaux de Paris. C’est Plantu qui a illustré la pochette du disque. Parmi les musiciens qui ont participé à cet album, on retrouve entre autres, Lise Berthaud, Hugues Borsarello, Franck Braley, Gautier Capuçon, Yvan Cassar, Bertrand Chamayou, Nicolas Dautricourt, Karine Deshaye,s Natalie Dessay, Laure Favre-Kahn, Philippe Jaroussky, Mathieu Martin, David Moreau, Edgar Moreau, Laurent Naouri, Neima Naouri, Nemanja Radulovic, Alexandre Tharaud. Musiciens, auteurs, dessinateurs, ingénieurs du son, historiens, tous ont apporté leur contribution bénévole à cet album.

 

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