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« SOUL MESSENGER 2 » SAM COOKE – A CHANGE IS GONNA COME

SAM COOKE – A CHANGE IS GONNA COME

©Guy Peelleart

Sam Cooke est mystérieusement retrouvé mort le 11 décembre 1964 dans un motel californien. Il a été abattu par une balle et a une grande blessure dans sa poitrine. Le flou entourant le mobile du crime a largement encouragé la polémique autour d’une mort qui choqua profondément la communauté afro-américaine. Fin 1963, Sam Cooke est l’un des artistes noirs les plus populaires de tous les temps. Deux singles et un album sortent précipitamment durant le mois qui a suivi la mort du chanteur. Le single Shake atteint le top 10 des classements pop et R&B. La face B du disque intitulée A Change Is Gonna Come est désormais considérée comme un classique des chansons de protestation de l’époque du mouvement des droits civiques. L’album, également intitulé Shake, atteint la première place des albums R&B.

Samuel Cook est né le 22 janvier 1931 à Clarksdale dans le Mississipi et mort le 11 décembre 1964 à Los Angeles en Californie. Plus connu sous le nom de Sam Cooke il est un compositeur, chanteur de gospel et de R&B. Il incarne la fusion d’un gospel mystique et d’un Rhythm’n’blues profane comme le sera Ray Charles. Il a eu une carrière fulgurante interrompue par sa mort brutale à seulement 33 ans. Il est considéré comme le père spirituel de la soul.

©DR

Dans les premiers mois de 1963 Sam Cooke entend Blowind in the Wind de Bob Dylan qui n’a que 21 ans. La chanson s’inspire d’un air traditionnel d’esclave. Il est gêné par le fait que cela soit un blanc qui a écrit une chanson de protestation à propos de racisme et qu’il n’en n’a pas écrit une ! Il l’a mettra à son répertoire en espérant ne pas perdre son public blanc. Le 8 octobre 1963 en direction de Shreveport en Louisiane, Cooke appelle un Hollyday Inn pour réserver des chambres, pour lui, sa femme et son groupe. Mais lorsqu’ils arrivent, le concierge, en les voyant, leur explique nerveusement que l’hôtel est complet ! Cooke, furieux, demande à voir le directeur et refuse de partir. Sa femme tente de le calmer et lui dit qu’ils vont le tuer ! Ils ne le feront pas parce que je suis Sam Cooke répondit-il. Tout dégénère, les insultes fusent avec les musiciens, si bien que la police les arrête pour trouble de l’ordre public. Le New York Times fait sa manchette : Un chef de bande noir retenu à Shreveport. La communauté afro-africaine se sent outragée ! En 2019 le maire de Shreveport, Adrian Perkins, s’est excusé auprès de la famille de Sam Cooke de cet incident et lui a remis les clefs de la ville à titre posthume. Ces épisodes seraient à l’origine de la composition de A Change is Gonna Come .

A Change Is Gonna Come est enregistrée le 30 janvier 1964 au studio de RCA à Hollywood. Elle est sur l’album Ain’t That Good News qui marque clairement l’engagement de Sam Cooke dans la lutte pour les droits civiques. Elle devient rapidement un hymne dans la bataille dans laquelle sont engagés les militants.

Les paroles :

I was born by the river, in a little tent – Oh, and just like the river – I’ve been running ever since -It’s been a long – A long time coming – But I know a change gonna come – Oh, yes it will – It’s been too hard living – But I’m afraid to die – Cause I don’t know what’s up there – Beyond the sky – It’s been a long – A long time coming – But I know a change gonna come- Oh, yes it will – I go to the movie – And I go downtown – Somebody keep telling me – Don’t hang around – It’s been a long – A long time coming – But I know, a change gonna come – Oh, yes it will – Then I go to my brother – And I say, brother help me please – But somebody windw up knocking me – Back down on my knees –There been times that I thought I couldn’t last for long – But now I think I’m able to carry on – It’s been a long, a long time coming – But I know a change is gonna come, oh yes it will.

©DR

Après la victoire en 2008 de Barak Obama, ce dernier a fait allusion à cette chanson face à ses supporteurs à Chicago : « It’s been a long time coming, but tonight, change has come to America.». Bettye LaVette et Bon Jovi l’ont chanté en duo au Mémorial de Lincoln pour la célébration de la victoire de Barak Obama. Jamie Fox et Steve Carell les présentèrent. Au centre de Washington DC, les jours qui suivirent l’investiture de Barak Obama on pouvait entendre constamment la chanson.

En 2005 l’écrivain Peter Guralnick explique dans son livre que Sam Cooke aurait été victime d’un complot à cause de son activité dans les mouvements des droits civiques..