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« AUDITORIUM DE RADIO FRANCE » :ANNE LE BOZEC – QUATUOR AKILONE – LA MAÎTRISE – SOFI JEANNIN :Ainsi Soient-Elles !

Auditorium de Radio France

116 Avenue du Président Kennedy 75016 Paris

Concert du 8 décembre 2020

Hidegard Von Bigen (1098-1179)

O quam mirabilis est

Lili Boulanger 1893-1918)

Les Sirènes (1911)

Roxanna Panufnik (1968 -)

Olivia (1996)

Cécile Chaminade (1857-1944)

Les Sylvains op.60 (1892)

Les Feux de la Saint Jean (1890)

Xu Yi (1963- )

Aquilone Lontano (2017)

Karia Saariaho (1952 -)

Horloge tais-toi ! (2005)

Caroline Shaw (1982 -)

Its motion keeps (2013)

Clara Schumann (1819-1896)

Trio avec piano en sol mineur op17 : andante (1846)

Lise Borel (1993 -)

Flores (2015-2020)

Piano : Anne Le Bozec

Quatuor Akilone

Maîtrise de Radio France

Direction Sofi Jeannin

Quel concert, plein de charme, émouvant, auquel j’ai eu la chance d’assister, voyeur incorrigible, grâce à la bienveillance du service de presse de Radio France. Les fauteuils étaient hélas quasiment inoccupés, covid oblige!

Jeunes chanteuses adolescentes, – quelques adolescents étaient éparpillés au milieu de ces jeunes filles – quatuor de jeunes musiciennes, femme dans la force de l’âge, toutes, tous, étaient aux ordres de la blonde suédoise infatigable directrice de cette maîtrise, mais aussi à ceux des ingénieurs qui enregistraient ce concert très privé. Quand le verrons-nous sur les réseaux ? Nul ne le sait encore ! Je me suis donc fait tout petit devant toutes ses femmes masquées, aux talents exceptionnels. Le virus était sûrement présent dans la salle, vu les mises en place insensées qu’on obligeait aux chanteuses, les allers retours visage/poche des masques et les distributions continuelles du remède miracle pour les mains. Comment ses jeunes pouvaient garder ainsi leur calme et se concentrer sur des œuvres, assez complexes, qu’elles avaient à interpréter ? Bravo mesdemoiselles et messieurs !

Le programme présenté était un voyage à travers le temps avec essentiellement des compositrices femmes. Entre deux chants, Anne Le Bozec qui accompagnait la maîtrise, a offert un solo de piano – Les Sylvains –  tout à fait délicieux, une œuvre de Cécile Chaminade, compositrice remise au goût du jour, un peu oubliée, car vu sa condition bourgeoise, à cette époque, elle ne pouvait être qu’une bonne épouse et mère. Anne caressa les touches du clavier avec élégance et perfection dans les détails qui nous emmena bien loin de cet espace si désolément inhabité. Avec la même grâce et en compagnie de Lucie Mercat au violoncelle et Emeline Conce au violon, c’est un extrait d’un trio avec piano de Clara Schumann qu’elle nous offrit. C’était très émouvant de voir les jeunes de la maîtrise, assis à même le sol de l’auditorium, écouter avec attention cette musique qui faisait du bien à l’âme. Non ce n’était pas un concert comme les autres, c’était une sorte de répétition, un filage, mais où tout était réglé au cordeau sous la houlette de Sofi Jeannin.

©Christophe Abramowitz

Alors bien sûr on a eu des surprises dans les œuvres choisies ou l’humour n’était pas absent et aussi beaucoup de légèreté (Karia Saariaho, Lili Boulanger, Cécile Chaminade, Lise Borel). Le quatuor Akilone a interprété la composition que lui a dédié Xu Yi, une œuvre qui nous a emmené, elle aussi, loin de ces moments si compliqués à supporter. Alors, pour revenir au début du concert où tout l’auditorium était dans le noir et quand la maîtrise a commencé à chanter O Quam Mirabilis est de Hildegard Von Bigen cette religieuse du 12ème siècle, je me suis mis à repenser à un verset de cette œuvre du Moyen Âge qui représente bien ce que j’ai vécu pendant plus d’une heure avec toutes ces femmes :

Quelle merveille est ce souffle

Qui a réveillé l’humanité !

Ainsi soient-elles !

 

 

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