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« ALBERTO TOSCANO » : CAMARADE BALABANOFF

Vie et Luttes de la Grand-Mère du Socialisme

Editions Armand Colin, mai 2024, 220 pages.

Alberto Toscano, c’est une voix radiophonique, c’est une présence, bonhomme et érudite, sur les chaînes de télévision française mais c’est aussi plus qu’un journaliste, un écrivain.  Son nouveau livre sur cette militante le prouve.  Angelica Balabanoff, cette révolutionnaire romantique, a eu une vie hors norme. Idéaliste socialiste, elle a côtoyé, entre autres, Jaurés, Lénine (il l’appelait la moraliste incommode),  Mussolini (les pages sur le couple, les relations Mussolini/Balabanoff son digne d’un vrai roman) mais n’a pas été autant mise en avant que Rosa Luxembourg. Son parcours de vie est à tout point passionnant. Camarade Balabanoff se lit comme un roman d’aventure avec des épisodes hallucinants en présence de héros haut en couleur et pas très fréquentables ! Toscano écrit :  « Angelica meurt peu avant dix heures du matin, le 25 novembre 1965, à Rome… En cette fin novembre, la popularité d’Angelica Balabanoff est réchauffée par un extraordinaire feu de paille. Le Monde, The New York Times et toute la presse italienne redécouvrent une femme longtemps oubliée.  Le 28 novembre, le très populaire hebdo illustré Domenica del Corriere supplément du grand quotidien milanais Il Corriere della sera définit Angelica comme la pasionaria de la démocratie et comme la grand-mère du socialisme… » . Ce portrait, cette vie de femme, juive ukrainienne, insoumise, dans un univers politique honteusement machiste, (Il faudra en finir avec la notion ridicule qu’être aimée, être amante et mère, est synonyme d’être esclave ou subordonnée …la mesquinerie sépare, la générosité réunit..dit-elle), cette pacifiste dans une Europe qui chantait la guerre, avec ses désillusions, Alberto Toscano le dépeint avec des mots simples et une vision totalement moderne. À la fin de son roman sur cette vie extra-ordinaire, il cite un poème qu’elle venait d’écrire : Quando nell’ultimo giorno della mia vita : «  Vivre j’ai voulu/ Et j’ai vécu/Parce que lutter j’ai pu/Pour la vérité/ Pour la liberté/ Cet espoir/ a été le soleil radieux/ Qui par les chemins tortueux/ De la vie, m’a conduite/ C’était ma force/ C’était ma fierté./ Avec cet espoir/ Mourir je veux. (Con questa speranza/morire voglio).  Camarade ! Voilà un bel ouvrage à recommander à tout ceux et celles dont la mémoire fait défaut…et pas que !

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