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«MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE» : FESTIVAL PRÉSENCES 2023 – UNSUK CHIN

Auditorium Radio France, 116 Avenue du Président Kennedy 75016 Paris

Du 7 au 12 février 2023

Pour cette nouvelle édition de la création musicale de Radio France, la

33ème édition, c’est la compositrice coréenne Unsuk Chin qui est mise à l’honneur. Elle est née le 14 juillet 1961 à Séoul et vit à Berlin. Elle a étudié la composition à l’université national de Séoul puis à Hambourg avec György Ligeti qui a fortement influencé son style bien qu’elle pense que la musique coréenne est très présente dans ses œuvres. De nombreuses de ses compositions sont jouées durant cette semaine ainsi que des commandes. Des commandes c’est aussi le cas pour d’autres compositeurs (trices) qui sont interprétées durant ce festival.

Ce 7 février, la première est toujours un événement et tout ce qui compte de compositeurs établis, professionnels de la profession se congratulent, font semblant de ne pas se connaître, le cirque des premières parisiennes. C’est dans l’auditorium et la musique interprétée en fait et surtout le public (très nombreux, mais qu’une seule personne au Paradis, ahahah) qui est le véritable juge.

Le programme de cette ouverture du festival :

Chia-Ying Lin : Sky Blue

Unsuk Chin : Double concerto pour piano, percussion et ensemble – Cantatrix Sopranica, pour deux sopranos contreténor et ensemble

Bastien David : Chlorophyl synthesisi pour grand ensemble, maîtrise et métallophone

Samuel Favre, percussion

Dimitri Vassilakis, piano

Johanna Vargas, Susanne Leitz-Lorey, soprano

Andrew Watts, contreténor

Maîtrise de Radio France

Sofi Jeannin, cheffe de chœur

Les Insectes et le Métallophone

Maxime Echardour, Aurélien Gignoux, Élisa Humanes, Catherine Lenert, François Vallet, Morgane Laplace Mermoud, métallophone

Ensemble Contemporain

Tito Ceccherini, direction

Bon inutile de se cacher la face, le succès de la soirée a été l’œuvre étonnante, ahurissante, stupéfiante, inventive, celle du jeune compositeur (né en 1990) Bastien David. Déjà avec Urban Song il avait fait un grand effet à Présences en 2020, ici avec son instrument étonnant, son métallophone, sorte de hyper xylophone en fer à cheval où plusieurs musiciens jouent avec leurs maillets, Chlorophyl synthesisi va encore plus loin dans les profondeurs telluriques aux accents Ligetiens, mais le travail qu’il a demandé à la maîtrise, ces jeunes chanteurs (euses) et donc à Jeannin et époustouflant d’inventivité. Par leurs mouvements, leurs gestuelles de leurs bras, les sons, les chants qu’elle émet durant l’œuvre, puis avec des « pierres lumineuses ? » la Maîtrise créait de la musique (le déplacement de l’air) dans les gradins, pendant qu’en bas, à ras de terre, le métallophone et l’Ensemble Intercontemporain dispensaient une matière sonore incroyable. Musique à voir en plus qu’à écouter. Comment était faite la partition pour la Maîtrise et comment Sofi Jeannin a fait travailler ses jeunes chanteurs reste pour nous un mystère.  Inutile de dire le triomphe qu’ont eu ces jeunes ados et Bastien David. Cette commande était la réussite de la première de Présences. Bon c’était au cœur du concert qu’on a eu ce choc.

La première commande à une jeune compositrice, Chia-Ying Lin , était assez académique avec tous les trucs de la musique d’aujourd’hui, pas grand-chose à retenir. Assez amusant pour nous car elle s’est inspirée d’une œuvre de Kandinsky, Bleue du Ciel (1942) – Sky Blue –  et la veille nous étions à Pompidou pour aller admirer la superbe collection de ce peintre que possède ce musée. Allez donc voir les salles au musée et écouter la musique de ces tableaux…

Suivi une commande à l’artiste en 2002 par Radio France son double concerto, ce qui est curieux c’est comment certaines œuvres d’aujourd’hui deviennent rapidement  académiques, classiques et un brin démodées…

Le concert s’est terminé par une composition qui est toujours étonnante surtout par la travail sur les voix. Ici la recherche de couleur sonore, nouvelle, fonctionne bien. Le trio vocal est assez étonnant et c’est sûrement compliqué à produire ces sons, ces sortes d’airs. Une référence aux musiques d’extrême orient est ici fortement présent ainsi que Ligeti dans le côté humour. Le concert du premier soir s’est donc bien terminé, on attend de bonnes surprises dans les prochains jours.
Le programme de la semaine :

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