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« CALENDRIER DE L’AVENT 22» : UN ALPHABET POUR DES IDÉES DE CADEAUX – V COMME… VIVALDI

V COMME…VIVALDI Antonio

Antonio Lucio Vivaldi est né à Venise le 4 mars 1678 et mort le 28 juillet 1741 à Vienne. Il était prêtre de l’Église catholique, violoniste virtuose, compositeur reconnu en son temps puis totalement oublié jusqu’au début du XXième siècle ! Bach et ses arrangements ont permis à sa reconnaissance comme un grand compositeur. Pour les fêtes on vous propose plusieurs idées de disques par rapport à ce compositeur prolixe.

L’album d’Ophélie GaillardI Colori Dell’Ombra avec son ensemble Pulcinella Orchestra (voir le papier sur ce CD et même une ITV sur le site). Elle est magnifique, imprévisible, comme toujours, cette Ophélie avec son violoncelle magique (voir ce qu’elle entreprend sur Instagram !).

Un disque étonnant est celui d’Armoniosa interprétant les 12 concerti de L’Estro Armonico au plus près de la partition originale (déjà présent sur le site).

Á découvrir aussi une version très personnelle des Quatre Saisons par Camille et Julie Berthollet. Trois concertos de L’ Estro Armonico viennent clôturer l’album en beauté. En complément Camille et Julie proposent quatre chansons inédites librement inspirées des 4 Saisons.

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En son temps la version des Saisons par Fabio Biondi avait forte impression. Aujourd’hui c’est un opéra qu’il propose, c’est le deuxième qu’il dirige : Argippo (Naïve OP 7079) – Emőke Baráth, Marie Lys, Delphine Galou, Marianna Pizzolato, Luigi De Donato, Europa Galante sont sous la direction de Fabio Biondi

C’est seulement en 1713 — il avait trente-cinq ans — que Vivaldi aborda pour la première fois l’opéra, la grande affaire de tout compositeur de renom dans cette Italie du début du XVIIIème siècle. Le musicologue Marc Pincherle a chiffré à quatre cent trente-deux le nombre d’œuvres représentées à Venise entre 1700 et 1743. Comment un musicien de génie et ambitieux comme Vivaldi pouvait-il rester à l’écart de ce mouvement qui pouvait amener la célébrité et les plus grands succès ? Le livret du premier opéra de Vivaldi, Ottone in villa fut écrit par Domenico Lalli, en fait le pseudonyme de Sebastiano Biancardi, poète napolitain et escroc à ses heures qui, recherché par la police de Naples, était venu se réfugier à Venise. Les deux hommes s’étaient liés d’amitié. Après Ottone in villa, Vivaldi devait composer un ou plusieurs opéras presque chaque année jusqu’en 1739. Á l’en croire, il en aurait écrit 94. Cependant, le nombre de titres identifiés reste inférieur à 50 et moins de 20 ont été conservés, complètement ou partiellement en ce qui concerne la musique qui, contrairement aux livrets, n’était jamais imprimée. Le rythme effréné de la production d’opéras en Italie au XVIIIème siècle explique la perte de nombreuses partitions. Celles-ci n’étaient jamais imprimées, pour des raisons de coût, à la différence des livrets qui étaient vendus au public. Les habitudes prises à l’époque ne favorisaient guère la vraisemblance des livrets ou la logique de l’intrigue ; d’ailleurs, le public ne venait pas écouter une histoire, mais les prouesses vocales des prime donne et des castrats, sur les exigences desquelles étaient établis les opéras. C’est depuis une dizaine d’années un domaine que découvrent musiciens et amateurs d’opéra. Commencée timidement dans les années 1970, la discographie s’enrichit à présent chaque année. Chez Naïve cet opéra est le n°64 dans l’Édition Vivaldi . 450 ouvrages doivent être édités !

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Avec cette deuxième contribution à l’Édition Vivaldi, Fabio Biondi et son ensemble Europa Galante, signent ici l’enregistrement du vingtième opéra de la collection – un pasticcio comme il s’en faisait beaucoup à l’époque, dans lequel Vivaldi recycle des airs à succès extraits d’opéras de ses contemporains. L’ouvrage a, plus que tout autre, échappé de justesse à l’oubli. La partition originelle composée en 1730 pour Vienne et Prague étant perdue, un minutieux travail de reconstruction du manuscrit a été mené par le musicologue Bernardo Ticci. C’est la version de ce pasticcio qui est ici recréée et enregistrée. Rivalités amoureuses et conflits familiaux, accumulation de quiproquos, sentiments contrariés et émotions exacerbées sont une matière inépuisable pour Vivaldi. Le compositeur trouve dans le texte de Domenico Lalli, librettiste de plusieurs ouvrages lyriques inspirés de l’Empire moghol, tous les ressorts propices à une écriture contrastée et toujours rougeoyante aux feux de l’amour à mort. Allegros tapageurs et fougueux voire hallucinés, cantabile tendres ou angoissés, écriture galante… Virtuose tant dans sa vocalité que dans ses lignes instrumentales, cet opéra improbable porte le sceau d’un authentique pasticcio vivaldien. L’opéra n’était connu que grâce au livret conservé par la Bibliothèque Nationale de Prague. Or une partie importante a été retrouvée en 2006 à Regensburg, dans les archives privées de la famille Thurn und Taxis, au château St Emmeram, par le claveciniste et chef tchèque Ondrej Macek. Elle a été reconnue par la commission scientifique de l’Institut italien Antonio Vivaldi, et présentée en juin 2008 à des experts lors d’une conférence internationale. Le manuscrit de Regensburg représente plus des deux-tiers de l’opéra, qui ne dure que deux heures. Argippo est une succession d’airs tous plus exceptionnels les uns que les autres – il faut un plateau à la hauteur c’est ce que a réussi Biondi – Certains des ces arias ont été interprétés séparément par des stars de la musique baroque (Bartoli, DiDonato, en autres). Ici ce sont des artistes de haut vol qui nous entraînent dans cette histoire improbable. Qu’importe à la fin c’est Vivaldi / Biondi qui en sortent vainqueur !

 

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