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« CINÉMA ARLEQUIN » : FESTIVAL DU CINÉMA BRÉSILIEN N° 2

cinéma Arlequin 76 rue de Rennes 750O6 Paris

jusqu’au 5 avril 2022

Il reste encore trois jours pour découvrir le cinéma brésilien 2022. Ce festival a toutes les peines du monde à exister et c’est bien dommage. La culture n’est pas à l’ordre du jour dans ce pays qui a une histoire cinématographique importante. Après quatre jours on peut remarquer les thèmes qui intéressent les réalisateurs. Ce sont les mêmes que chez nous : films féministes, LGBT, le racisme. Ils sont plus ou moins bien réalisés avec des clichés assez énervants, la subtilité n’est pas de mise. La musique, la boîte de nuit et bien sûr le carnaval sont dans tous les scénarios, même dans les documentaires ! La musique et un de ses maîtres a fait l’ouverture du festival.

Pixinguiha raconte la vie et l’œuvre d’Alfredo da Rocha Vienna Filho (1897-1973). Il est le père de la musique populaire brésilienne et son influence n’a été reconnue que bien des années plus tard et cocorico grâce à la France dans les années folles, l’entre-deux guerre. Le film est réalisé par Denise Saraceni et Allan Fiterman. Ils ont incorporé dans cette biographie des images du musicien. Ce qui est impressionnant dans ce film, bien réalisé, ce sont les acteurs, tous afro-brésiliens de grandes qualités. La musique bien sûr a un rôle important et on entend Carinhoso chanson écrite par Alfredo qui est aujourd’hui comme l’hymne brésilien. Le festival commençait bien et on espère que ce film sera distribué en France. Passons sur certains films du vendredi – revu Rio 40° de 1955 film important pour ce qu’on a appelé le Cinéma Novo Brésilien. Nelson Pereira dos Santos n’est plus à présenter –

En fin de journée on a pu apprécier une comédie en musique avec encore que des acteurs afro-brésiliens exceptionnels :  O Pai da Rita (Le père de Rita) de Joel Zito Araujo. Du soleil pour nos nuits pluvieuses et froides parisiennes. L’ombre de Chico Buarque plane sur le film et elle menace d’effriter l’amitié de Roque et Pudim (deux acteurs formidables) compositeurs de la vieille garde de l’école de samba Vai-Vai. Ce genre de musique est présente pendant tout le film. On a pu revoir le lendemain le superbe film de Walter Salles, Central do Brasil. Le passé été aussi présent et intéressant avec La Mère de Toutes les Luttes de Susanna Lira, documentaire passionnant sur les femmes brésiliennes qui luttent pour la terre au Brésil. Après le féminisme c’était un autre documentaire sur le genre : Favela, c’est la Mode d’Emilio Domingos. Le féminisme on en a eu encore avec Irmā de Luciana Mazeo et Vinicius Lopes un film assez étrange dans sa forme et heureusement assez court, sur un sujet assez banal, la séparation d’un couple et leur fille qui veut choisir en tant que femme son destin. Les film de genre comme on le disait sont très présents au cours de ces quatre jours.  Après un documentaire assez foutoir sur des personnes aux troubles mentaux assez attachants par leur discours, on a pu voir le film le plus important du festival de par le scénario, la mise en scène et la direction d’acteurs.

Os Primeiros Soldados (Les Premiers Soldats) de Rodrigo de Oliveira. Le film raconte l’histoire de la première vague du Sida. En 1983 le biologiste Suzano sent son corps changer et son désespoir face à cette maladie qu’on appelait le cancer gay à l’époque et qui terrorisait la population. Avec le transsexuel Rose et le vidéaste Humberto, eux aussi atteints de ce mal épouvantable, il tente de survivre et ils se filment. Ce film est terrible, émouvant, on y sent l’influence de Hervé Guibert (Pudeur et impudeur entres autres).

Les acteurs sont très investis dans leur rôle et surtout Johnny Massaro dans le rôle de Suzano. Il est très impliqué dans les mouvements LGBT et bien sûr le film l’a tout de suite intéressé. Peut-être que ce film sera distribué en France, il le mériterait. Juste après, Deserto Particular de Aly Muritiba encore une histoire de genre, paraissait bien fade après Os Primeiros Soldados. Il n’aurait pas dû être projeté en dernière séance. Le scénario est d’une grande banalité, l’image est très très laide, rarement les acteurs sont aussi mal filmés et malgré la chaleur de la région où il se passe (42° à l’ombre) il ne nous a pas réchauffer ! Á oublier. Jusqu’à mardi, au programme il y a de bonnes surprises. Katia Adler se bat pour nous les faire découvrir avec des moyens qui sont de plus en plus limités ! Le cinéma brésilien est toujours aussi vivant, divers, et il sait prendre des risques, une belle leçon de cinéma ! L’Arlequin vous attend !

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