Un film de Guillermo Galoe avec Antonio Fernández Gabarre, Bilal Sedraiui, Fernández Silva
Sortie le 3 septembre 2025
L’HISTOIRE
Toni, un garçon Rom de 15 ans, vit dans le plus grand bidonville illégal d’Europe, en périphérie de Madrid. Fier d’appartenir à sa famille de ferrailleurs, il suit son grand-père partout. Mais à mesure que leur terrain devient la proie des démolisseurs, la famille se divise : lorsque certains choisissent de partir en ville, son grand-père, lui, refuse de quitter leurs terres. Au fil des nuits, Toni doit faire un choix : s’élancer vers un avenir incertain ou s’accrocher au monde de son enfance.
L’AVIS
Le film est très simple dans sa construction (sans jeu de mots) : c’est la démolition du plus grand bidonville d’Europe, méconnu, la Cañada Real, en banlieue madrilène (détruit pour des raisons de spéculation immobilière) et parallèlement la fin de l’enfance de Toni (Antonio Fernández Gabarre superbe). Une sorte de documentaire sur son quotidien avec sa relation avec son grand père (Fernández Silva étonnant ), droit dans ses bottes, contre toutes ingérences des machines à détruire son territoire, le système débrouille dans cette pseudo ville, la bande de copains, son meilleur ami Saïd (Bilal Sedraoui lui aussi formidable), le début du flirt, la course de lévriers et la passion pour les oiseaux. C’est un monde rêvé qui va s’écrouler ! Cette cité n’est pas le paradis mais c’est là où il a toujours vécu et aimé avec le bruit continuel des motos, des cris et des chants de ces gitans. La vie quoi. Le travail magnifique et inventif sur la lumière, sur les cadres (Rui Poças), – Toni filme avec son portable et voit son univers à travers des filtres – sur la direction d’acteurs (Guillermo Galoe, sait les diriger) fait que ce film – ce conte – est un objet cinématographique plein de poésie. Une vraie réussite. Ciudad sin sueño est reparti du Festival de Cannes auréolé du Prix SACD de la Semaine de la Critique et c’est amplement justifié !