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« CRAFT RECORDINGS » : HENDERSON – MONK – DAVIS

Voici quelques albums, réédition de chefs-d’œuvres de jazz qu’offrent ces mois-ci Craft Recordings

JOE HENDERSON : Multiple

Sortie le 7 mars 2025 – LP qualité audiophile / digital HD

Multiple de Joe Henderson est un album de jazz fusion sorti en 1973, où le saxophoniste explore des textures funky et électriques avec une maîtrise exemplaire. Henderson mêle complexité harmonique et grooves accrocheurs. Joseph Arthur Henderson, dit Joe Henderson, est né le 24 avril 1937 et mort le 30 juin 2001. Ce musicien virtuose originaire de l’Ohio a débuté sa carrière de quatre décennies à Détroit alors qu’il était étudiant, avant de s’installer à New York. Là, il s’est rapidement fait un nom en participant à des dizaines de sessions pour Blue Note Records, notamment avec des grands noms du hard Bop :  Herbie Hancock, Horace Silver, Andrew Hill, Kenny Dorham ou Lee Morgan. En tant que leader d’un groupe, Henderson se démarquait de ses pairs grâce à un son éclectique intégrant fréquemment des éléments d’avant-garde, de musique latine et de R&B. Cet esprit polyvalent et audacieux attira l’attention d’Orrin Keepnews, qui le fit signer chez Milestone Records. Sous ce label de jazz naissant, Henderson propulsa son style, sa carrière, au sommet grâce à des albums innovants comme The Kicker (1968), Power to the People (1969) et Black Is the Color (1972). À l’époque où il enregistrait Multiple, Henderson expérimentait avec une variété d’instruments électroniques, d’effets studio et d’overdubs, tout en insufflant une dimension sociale à sa musique. À l’image d’Henderson lui-même, l’album de 1973 est inclassable, car il montre le saxophoniste évoluer dans un espace sonore captivant, entre fusion et free jazz. Pour aider Henderson à imaginer cette magie, il s’appuie sur un panel de talents Jack DeJohnette (batterie), Dave Holland (basse électrique), Larry Blood Ulmer (guitare) Larry Willis (claviers) et le légendaire musicien de studio et arrangeur Arthur Jenkins aux percussions. Composée principalement de compositions originales de Henderson, la face A s’ouvre sur son classique Tress-Cum-Deo-La , un jam déjanté de dix minutes et demie, ponctué de vocalises, de joyeux claquements de mains et de solos impressionnants du saxophoniste. Le groupe calme l’ambiance avec Bwaata, une sélection discrètement grandiose de DeJohnette, où les musiciens (et particulièrement Henderson) montent progressivement en intensité pour une performance captivante tout au long de ce morceau de près de 11 minutes. La face B s’ouvre sur l’hypnotique Song for Sinners , avec une apparition du guitariste John Thomas et des chants atonaux envoûtants. Turned Around, une contribution entraînante et funk de Holland, suit. Henderson emmène ensuite les auditeurs dans un dernier voyage avec Among Others. Le morceau, qui s’appuie sur un paysage sonore dissonant, offre des performances exceptionnelles de Henderson et Willis, qui brille particulièrement au piano Rhodes.

THELONIOUS MONK

Thelonious Monk himself (Riverside – Original Jazz Classics)

Sortie le 28 mars 2025

Thelonious Himself (1957) est un album emblématique. Thelonious joue principalement en solo. Il y joue des standards à sa façon : April in Paris, A ghost of a Chance, All Alone, I’m getting sentimantal over you et trois morceaux de sa composition : ‘Round Midnight, Fictional, Monk’s Mood. Ce dernier morceau, est accompagné par John Coltrane au saxophone et Wilbur Ware à la contrebasse. Ce quatrième album pour Riverside Records met en lumière le style unique et la virtuosité de Monk.

Réédition audiophile dans la collection Original Jazz Classics

MILES DAVIS

The Musings of Miles Davis , Sortie le 18 avril 2025

LP qualité audiophile / digital HD

The Musings of Miles (1955) est le premier album 30 cm de Miles Davis, sorti chez Prestige Records. Enregistré au studio de Rudy Van Gelder, il réunit Red Garland (piano), Oscar Pettiford (contrebasse) et Philly Joe Jones (batterie), deux futurs membres de son premier grand quintet. Cet album capture l’élégance et la virtuosité de Davis, annonçant ses grandes œuvres à venir.

Miles : « En juin j’ai amené un quartette en studio pour un nouveau disque avec Bob Weinstock. Voulant trouver un pianiste jouant comme Ahmad Jamal, j’ai décidé de faire appel à Red Garland, que Philly Joe m’avait présenté en 1953. Il savait que j’aimais Ahmad Jamal, que c’était le type de pianiste que je recherchais. Je lui ai demandé de m’apporter le son d’Ahmad : c’est quand il jouait ainsi que Red donnait le meilleur de lui-même. Dans cette séance, Philly Joe était à la batterie et Oscar Pettiford à la basse. C’a a été un gentil petit disque qui témoignait vraiment de l’infuence de Jamal sur moi à l’époque. A Gal in Calico et Will You Still Be Mine étaient des thèmes que Jamal jouait toujours. Red adoptant pour jouer le toucher et le feeling de Jamal, on s’est rapproché de ce que je voulais entendre.  »

Réédition audiophile dans la collection Original Jazz Classics

MILES DAVIS

Walkin’ , Sortie le 18 avril 2025

LP qualité audiophile / digital HD

Walkin’ (1957) est un album essentiel de Miles Davis, regroupant des morceaux enregistrés en 1954 avec son All-Star Sextet et Quintet. Enregistré au studio de Rudy Van Gelder, la session réunit Horace Silver, Lucky Thompson, J.J. Johnson, Percy Heath et Kenny Clarke aux côtés de Davis. Ce chef-d’œuvre, pierre angulaire du hard bop, est réédité dans la collection audiophile Original Jazz Classics. Walkin’ est le fruit de deux sessions d’enregistrement, à Hackensack les 3 et 29 avril 1954. Il s’agit d’un album tonique et singulier qui est le premier vrai succès discographique de Miles Davis. Les enregistrements se feront avec la même section rythmique et des souffleurs invités différents pour chaque séance: David Schildkraut (saxophone alto) lors de la première, et Lucky Thompson (saxophone ténor) et Jay Jay Johnson, (trombone) lors de la seconde. Dave Schildkraut, à la sonorité très parkerienne, est une figure du jazz aujourd’hui un peu oubliée dont le nom n’était pas mentionné avec ceux des autres musiciens sur la couverture originale du disque. Son bref solo sur Solar repousse encore les frontières du bebop et est considéré par certains comme la meilleure contribution individuelle de sa carrière. La séance du 29 avril constituait un retour sur disque pour Lucky Thompson. Il était prévu à l’origine que le sextet enregistre des morceaux qu’il avait arrangés, mais, en raison d’un manque de répétitions, le groupe fut contraint d’abandonner le projet alors qu’il était déjà en studio et d’opter pour deux sessions ayant produit Walkin’ et Blue ‘n Boogie. Ces deux titres, avec Solar deviendront des emblèmes du mouvement hard bop. Avant sa parution sur disque de format 30 cm en 1957, l’essentiel de la musique contenue sur Walkin’ était paru en 1954 sur deux disques de format 25 cm : Prestige 182, qui incluait Walkin’ et Blue ‘n’ Boogie; et Prestige 185, qui incluait Solar, You Don’t Know What Love Is et un quatrième titre enregistré lors de la session du 3 avril, I’ll Remember April. Ce dernier morceau fait maintenant partie de l’album Blue Haze . L’album définitif de 1957 est aujourd’hui considéré comme l’un des disques fondateurs du Hard bop. La musique que renferme Walkin’ peut être vue comme le retour en force de Miles Davis qui, pendant quelque temps, avait presque abandonné la musique à cause de sa dépendance à l’héroïne. Un sevrage drastique, en 1953, lui permit de s’en sortir. À l’époque, l’émergence de deux nouveaux trompettistes aux styles distinctifs, Chet Baker, et Clifford Brown menaçaient sérieusement sa réputation.

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