UA-159350346-1

« DANIEL PROPPER » : FEUX ET TONNERRES !

Cercle Suédois, 242 rue de Rivoli – 75001 PARIS

vendredi 10 juin 2022 à 19 h

Comme aux temps des salons romantiques du XIXème, le pianiste Daniel Propper, pour le lancement de son nouvel album Feux et Tonnerres a offert un mini récital au Cercle Suédois, face aux Tuileries, devant un auditoire restreint, attentif et convaincu d’assister à un concert des plus originaux.  Les morceaux choisis étaient présentés par Olivier Feigner avec qui Propper avait déjà participé pour enregistrer des compositeurs de l’époque napoléonienne, dans l’Echo des Batailles (2012),

puis en 2019, Lamartine mis en musique par ses contemporains. C’était une vraie découverte et sous ses doigts experts, impressionnants de dextérités, de sensibilités, d’imagination il a interprété huit extraits de ce magnifique album.

Il a commencé avec un Rondeau parisien, le seul morceau qu’on ait retrouvé de Camille Moke !  Puis, il nous a impressionné avec la 7ème étude de Concert op.30 d’un dénommé Döhler avec un début seulement à la main gauche, puis la droite virevoltant tout le long du clavier et la gauche passant à droite, bref un incroyable délire pianistique ; le caprice de Morel avait des accents à la Chopin, sûrement que ces compositeurs avaient entendu Chopin, Liszt, dans des salons… Ritter a écrit une marche funèbre à la mémoire d’Hector Berlioz de belle facture avec des accents wagnériens, il a terminé avec une œuvre de Stephen Heller, Caprice symphonique op.28. Berlioz s’est exprimé sur cette œuvre – on sait qu’il n’était pas tendre vis-à-vis des pianistes – Il aurait dit qu’on n’avait rien écrit d’aussi beau depuis Beethoven ! Avec cette composition Daniel Propper a mis le feu à ce concert si délicieusement romantique ! Mais pourquoi ces compositeurs qui ont eu leurs heures de gloires n’ont plus droit au chapitre ? On nous inflige à longueur de récitals des compositeurs ennuyeux ou toujours les sempiternelles mêmes œuvres de Chopin, de Liszt, de Schumann et surtout de Mompou! Il y a là des compositeurs à découvrir. Le 20 novembre 2022 à la salle Cortot  Daniel Propper interprétera Feux et Tonnerres en direct! Voilà un pianiste d’exception qui va là où ne l’attend pas !

Bon…parlons maintenant de ce disque édité chez Forlane (FOR 16900). C’est un hommage pianistique à Berlioz. « « Mon père n’avait pas voulu me laisser entreprendre l’étude du piano. Sans cela il est probable que je fusse devenu un pianiste redoutable. » En dépit de rapports compliqués avec le piano et les pianistes, Berlioz a toujours été proche des maîtres du clavier romantique. Les onze pièces de l enregistrement de Daniel Propper brossent un panorama insolite du monde pianistique dans lequel a vécu Hector. Ces compositeurs, contemporains de Berlioz, sont pour la plupart oubliés.. Camille Moke, pianiste, a été fiancée à Berlioz avant de devenir la femme de Pleyel, Ferdinand Hiller était un ami très proche de Berlioz et de Mendelssohn et a écrit plusieurs opéras et oratorios, Théodore Döhler était un pianiste prodige élève de Czerny, Stephen Heller est un pianiste hongrois qui a vécu à Paris et dont sa méthode de piano est encore d’actualité, Auguste Morel, pianiste et critique musical, grand défenseur de la musique de Berlioz a surtout écrit de la musique de chambre, Charles Haslinger est un pianiste et compositeur autrichien élève de Czerny, Berthold Damcke, compositeur et chef d’orchestre allemand ami de Berlioz fut l’ exécuteur testamentaire de Berlioz, Juliette Dillon, pianiste, organiste à la cathédrale de Meaux, compositrice, journaliste, morte très jeune (32 ans) a composé dix œuvres pianistiques à partir des Contes fantastiques de Hoffmann, Emile Prudent est un pianiste, compositeur, professeur qui a fait de nombreuses variations sur des thèmes d’opéras, Théodore Ritter alias Toussaint Prévost a été un élève de Berlioz, baryton il a été aussi élève de Liszt, il a composé les versions pour piano de L’Enfance du Christ et de Roméo et Juliette de Berlioz, pour le disque Propper a choisi une Marche Funèbre à la mémoire d’Hector Berlioz (op.83). Bien sûr le disque devait se terminer par une transcription de Liszt d’une mélodie de Berlioz (on reconnaît la Symphonie Fantastique). Comme on a pu s’en apercevoir au mini récital, l’album est magnifique d’originalité et de haute tenue. En proposant un programme où se rencontrent des compositeurs de tous ces types, c’est le vaste monde du piano embrassé par Berlioz que Daniel Propper nous fait découvrir. Un disque à écouter, on ne s’en lasse jamais. Alors au 20 novembre 2022, mais avant on fera sûrement un entretien avec ce Français d’adoption.

pour savoir où il se produit dès ce soir : https://www.danielpropper.com/

Articles similaires

Laisser un commentaire