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Non ce ne sont pas des tenniswomen comme pourrait le faire penser ce titre, ce sont de très bonnes musiciennes qui se sont associées pour offrir des albums originaux.
Sandrine Tilly à la flûte et Anne Le Bozec au piano ont enregistré de la musique russe. Ces deux magnifiques artistes se sont rencontrées au Conservatoire il y a pas mal d’années (soyons élégants) et c’est autour de la sonate de Serguei Prokofiev, qu’elles ont connue très jeune, que s’est conçu leur disque. On peut entendre alors, une sonate d’Edison Denisov, une de Paul Juon (op.78) et une de Yuri Kornakov. Denisov (1956-1993) est un nom qui sonne à nos oreilles. Il a composé cette sonate en 1960, elle est courte, 10 minutes, et c’est une de ses premières œuvres. Il était très influencé par le sérialisme. Juon (1872-1940) est d’origine suisse mais a étudié à Moscou. Il était surnommé le Brahms russe ! Il était condisciple de Rachmaninov, sa sonate date de 1924, romantique à souhait, Kornakov (1938 – 2006) est plutôt dans la lignée de Chostakovitch, très récompensé dans son pays, il a été peu enregistré. Sa sonate date de 1970. Voilà un disque qui nous plaît car il sort des sentiers battus et surtout il est fait avec beaucoup d’enthousiasme et cela se sent (Maguelone MAG358.437).
Avec le duo Estelle Revaz, violoncelle et Anaïs Crestin on est avec des compositeurs qui nous sont plus habituels. Elles ont intitulé leur album Inspiration Populaire (Solo Musica SM 390). Estelle Revaz est une superbe violoncelliste (voir sur le site un papier sur un de ses albums le 21 février 2021). Elle a rencontré Anaïs Crestin en 2012 au Festival international de Mendoza en Argentine. Ce disque est un voyage à partir de musiques d’inspiration populaire qui va de l’Espagne avec De Falla, en passant par la République Tchèque avec Janáček, la Hongrie avec Popper, l’Allemagne avec Schumann pour terminer de l’autre côté de l’Océan, en Argentine, avec Ginastera. C’est un disque joyeux, mélodieux, plein d’énergie, comme peuvent l’être ces musiques qui viennent des patrimoines culturels – peu connues – et qui nous touchent directement. L’entente entre ses deux musiciennes est absolument parfaite.
Avec ces doubles féminins, c’est sûr, elles ne font que des aces !