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« DUO NERIA » : IMPRESSIONS ROMANTIQUES

Hedwige Chrétien (1859-1944) : Lied (Soir d’Automne),  Trois pièces pour violoncelle et piano – premier enregistrement mondial

Marie Jaëll (1846-1925) : Sonate en la mineur

Louise Héritte-Viardot (1841-1018) : Sonate en sol mineur op.40  – premier enregistrement mondial

Natacha Colmez, violoncelle – Camille Belin, piano

Bon on avait fini par croire que le romantisme musical c’était conjuguer au masculin ! Schumann, Brahms, Chopin, Liszt… et les autres poilus du clavier. Mais voilà que débarque le duo Neira – Natacha Colmez, violoncelle et Camille Belin, piano – pour remettre quelques pendules à l’heure… féminine.. Le titre de leur album, Impressions romantiques, aurait pu sentir la naphtaline ou le marketing flou, mais non : c’est un manifeste doux. Un programme raffiné, entièrement consacré à des compositrices du XIXème (et un peu au-delà), dont on feint trop souvent d’ignorer l’existence, ou qu’on relègue au rayon curiosités historiques. Marie Jaëll, Louise Héritte Viardot, Hedwige  Chrétien, des noms qu’on croise plus souvent dans les marges des programmes que sur les affiches. Ici, rien de militant lourd, juste de la musique. De la belle. De la sensible. De la poignante. Écrite par des femmes. Et jouée par deux musiciennes qui savent parfaitement ce qu’elles font. Le violoncelle de Colmez est tout en délicatesse, jamais minaudant. Le son est rond sans être gras, chaud sans être sucré. On sent qu’elle a écouté les anciens. Le piano de Camille Belin est une épaule solide, lyrique sans se prendre pour Liszt. Il y a chez elles une intelligence de la respiration, de la forme, du phrasé le duo fonctionne à merveille. Ça joue ensemble, pas côte à côte. Une écoute attentive des compositions révèle des merveilles d’écriture : une modulation inattendue chez Jaëll, un lyrisme contenu chez Viardot, une tension retenue chez Chrétien. Ce ne sont pas des vignettes d’époque, ce sont de vraies pages de musique, injustement négligées. Alors pas besoin de rajouter des artifices ; le duo Neira joue droit, sobre, et ça suffit à tout dire. Ce disque n’est pas un plaidoyer féministe, c’est un antidote à l’ignorance. Beinh si vous pensez encore que les femmes n’ont rien composé avant Kaija Saariaho écoutez Impressions Romantiques (Présence Compositrices, PC 005). Il vous murmure : et si vous écoutiez enfin ce qu’on ne vous a jamais montré ? Bon, sortir un disque comme ça en 2025 c’est presque un acte de résistance non ? Euh on se réécoute Sérénité de Chrétien…

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