Bon grâce au film Il Boemo de Petr Václav, Josef Mysliveček est remis au goût du jour et c’est tant mieux. Il est né à Prague le 9 mars 1773 et meurt, du fait d’une grave maladie (syphilis ?), dans la misère et l’oubli à Rome le 4 février 1781. Il était un des compositeurs les plus prolifiques de l’opéra italien du XVIIIème siècle. Fils de meunier, il décide de quitter Prague et se tourne définitivement vers la musique. À 27 ans, il s’installe à Venise étudie la composition avec Giovanni Battista Pescetti. Il reste en Italie où sa renommée grandit au point qu’il est surnommé Il divino Boemo (le divin Tchèque) notamment grâce au succès de son premier opéra Semiramide en 1766. Il vit une liaison avec une femme importante de la cour, qui accélère sa carrière et lui attire une commande de Ferdinand IV, roi de Naples. Cet opéra, Il Bellerofonte, est un grand succès à la cour en 1767, puis à travers l’Italie. L’influence de Mysliveček sur Mozart semble avoir été importante à cette époque, et la ressemblance de leur style est assez éloquente. Son succès dure pendant près de douze ans, et le Tchèque est acclamé à travers toute l’Europe avec ses trente opéras. Disparu des salles de concerts, le film répare cette injustice – Salieri a été ressuscité par le film Amadeus –
La musique du film est sortie en cd avec des extraits de ses compositions, principalement des opéras Il Bellerofonte, L’Olimpiade, Romolo ed Ersilia, et Demetrio. Elles ont été enregistrées par l’orchestre baroque de Prague Collegium 1704 dirigé par Václav Luks avec des solistes internationaux, dont Philippe Jaroussky, Simona Šaturová, Raffaella Milanesi, Krystian Adam, Juan Sancho, et d’autres.
Il existe quelques enregistrements de ses œuvres : Adamo & Eva chez Pasacaille un oratorio magnifique interprété par Il Gardellino sous la direction de Peter Van Heyghen,
L’opéra L’Olimpiade avec l’orchestre de l’opéra de Bologne sous la direction de Olivier von Dohnányi, édition Bongiovani. Trois concertos pour violon et orchestre ; deux symphonies avec Leila Schayegh au violon, Ensemble 1704, dirigé par Václav Luks chez Accent,
sa musique complète pour clavier a été enregistrée avec Clare Hammond au piano et l’Orchestre de Chambre suédois sous la direction de Nicholas McGegan (SACD Bis), il n’y en a pas beaucoup d’enregistrement mais sûrement ils vont apparaitre sur les catalogues. C’est une musique très agréable à écouter, Il Boemo un plaisir garanti.
