UA-159350346-1

[ENTRETIEN] : ESTELLE REVAZ

©DR

Nous l’avons découverte et appréciée à travers ses disques, puis nous avons eu la chance de l’entendre dans un mini récital à l’ambassade de Suisse, concernant son album Inspiration Populaire.

Ses albums nous en avons parlés sur le site. étant à Paris nous en avons profité pour avoir un entretien. Jeune femme très volontariste, sûr de son talent et de ses choix musicaux, elle a parlé sans ambages de sa carrière et de ses actions politiques. Vous avez dit quelle est Suisse comme c’est bizarre…

Sincère, éclairée, vivante, engagée, incisive, exigeante… Est-ce que vous vous reconnaissez dans ces adjectifs à votre encontre ?

(rire), ce sont des mots qui me décrivent un petit peu, en tout cas je suis, oui, exigeante et sincère aussi.

Je peux l’admettre, mais entre éclairée et incisive je n’arrive pas à saisir ce que cela veut dire..ce sont des mots d’un violoncelliste connu.

Je ne sais pas d’où vous sortez ces mots.

Ils sont sur votre site, vous les avez recopiés, vous les appréciez donc, ce sont des mots du violoncelliste Gautier Capuçon,…

Il faut lui demander alors..

Vous les avez mis quand même en exergue…

Beinh parce qu’il les a écrits, je pense que je suis une artiste sincère…

Et une violoncelliste profonde !!!! Vous êtes la violoncelliste mystère alors !

Moi, comment je me vois en tant que violoncelliste, certainement sincère et dans une démarche qui essaye de respecter le message des compositeurs.

Sûrement mais je pense que tout artiste à ce genre d’attitude non ?

Ce n’est pas seulement de restituer les notes, les nuances, la technique, c’est aussi de se plonger dans leur vie, dans leur intimité, je pense que tout le monde ne le fait pas, lorsque l’on joue du Schumann par exemple, si on lit sa correspondance avec Clara, ils se sont beaucoup écrits même s’ils étaient mari et femme, on se rend bien compte de la force des émotions, on s’imprègne de sa vie, comment il se sentait…

Excusez-moi lorsque l’on est une musicienne exigeante comme vous l’êtes, on va voir qui était le bonhomme non ? Où la compositrice.

Il y a une différence entre lire vite fait la biographie sur Wikipédia et s’imprégner de la vie de quelqu’un, du moment où il a écrit l’œuvre, des gens qu’il a rencontrés, d’essayer de se mettre dans sa peau…c’est là où je parle de sincérité ou d’authenticité, c’est une démarche où on ne sait pas si on est dans le vrai ou dans le faux, hélas on ne peut pas discuter avec le compositeur, mais par contre on peut mettre toute son énergie à essayer d’être presque lui, de s’imaginer qui il était au moment où il a écrit l’œuvre ; je pense que par exemple, l’amour de Schumann pour Clara, n’était pas celui de Brahms et pourtant ce sont deux compositeurs qui se sont bien connus, amoureux de cette même femme, mais d’une manière différente. Schumann a ce côté touchant et il n’a jamais fait de concession par rapport au style, par rapport à l’époque, par rapport à la technique instrumentale, il a écrit ce qui lui passait par le cœur, par la tête et par l’oreille intérieure. Lorsque l’on se penche sur son concerto pour violoncelle on se demande comment il a pu l’écrire, il n’y a pas de notes qui tombent sur une technique de violoncelliste, le concerto de Dvorak lui est écrit par un violoncelliste, tout est organisé autour de l’instrument, Schumann a écrit des mélodies que lui dictait l’ange ou le démon, et il a trouvé que le timbre du violoncelle était parfait pour traduire ce qu’il ressentait.

Êtes-vous en train de me dire qu’il est plus compliqué à jouer le concerto de Schumann que celui de Dvorak ?  

Oui parce qu’il n’y a pas le fil de l’instrument, Schumann est un artiste pur et sincère dans ce sens-là, c’est-à-dire qu’il ne sait jamais mis de barrière si cela allait choquer , les contrastes de nuances sont incroyables, il marie l’ange et le démon avec une brutalité étonnante, d’ailleurs les gens ne comprenaient pas sa musique…

Bon, vous n’allez pas parler de Schumann dans tout votre entretien quand même…

(rires).. J’ai l’impression que vous sortez d’avoir enregistré le concerto !

Même pas, mais je l’ai dans mon cœur…

Vous ne l’avez jamais enregistré que je sache ?

C’est un concerto que j’ai vraiment en moi, très lié à mon histoire…

Quels rapports avec votre histoire ?

Je l’ai beaucoup étudié lorsque j’étais au CNSM et puis il y a un moment où je m’identifiais très fortement avec les émotions des compositeurs et forcément lorsqu’on est adolescente on vit de l’intérieur ces émotions.

C’est l’époque où vous aviez Pernoo comme professeur ?

Tout à fait, c’est le concerto que j’ai joué pour tous mes concours, je l’ai joué aussi plusieurs fois avec orchestre…

Seriez-vous une grande romantique ?

Oui quand même …(rires)

Vous le cachez bien…

Quand il faut être romantique je le suis. Lorsqu’il faut être plus rhétorique j’essaye de l’être…

Alors en numéro un le concerto de Schumann !

Dans les pièces qui me bouleversent profondément qui sont intimement liées à mon parcours oui. La première fois que je l’ai joué c’était avec l’Orchestre de la Suisse Romande et lorsque je suis arrivée sur scène j’ai vraiment pris la mesure que j’étais en train de réaliser un rêve, cela a pris le dessus sur l’enjeu, le stress, on n’avait répété qu’une demi-heure le matin, comme hélas souvent, c’était des conditions un peu extrêmes et pourtant c’était un rêve très profond et au moment où je salue le public, j’étais envahie par ce bonheur de vivre cet instant, je n’étais plus angoissée, j’ai adoré chaque seconde. Il y a ce magnifique solo avec le violoncelle solo de l’orchestre et nous nous sommes regardés pendant tout le concert et il y a eu cette communion où il me soutenait et où je me sentais complétement inspirée, c’est un concerto vraiment particulier.

Il y a une violoncelliste qui a laissé un enregistrement de référence.

Jacqueline Dupré ! Je trouve que c’est son meilleur concerto, on parle toujours du Elgar mais son Schumann est plus intérieur.

Quel sont vos rapporta avec Capuçon ?

Lequel parce que j’ai joué avec les deux.s

Le meilleur…

Je vous laisse juge…

Vous venez de répondre…

Je pense que vous vouliez parler de violoncelle. Avec Gautier on a joué ensemble, il y a une dizaine d’années, un concert d’ouverture du Luna Classics, un festival qui n’existe plus, qui était dans une petite bourgade, on avait joué le double concerto de Vivaldi et c’est là où j’ai mieux appris à le connaître.

Jouez-vous du baroque sur un violon moderne ?

Oui j’ai enregistré deux suites de Bach avec des cordes en métal et en 442

Et pourquoi ? Vous êtes contre le violon baroque ?

Je ne suis pas contre, je suis sortie de CNSM avec des règles stylistiques, du vrai, du faux, et lorsque je suis arrivée en Allemagne c’était un peu différent, concernant la musique allemande, les Brahms, ce qu’on m’avait dit en France passait dans le faux

Que voulez-vous dire avec le vrai, le faux

Par exemple si on prend le rapport au son dans Brahms et la manière de le jouer en France cela n’a rien à voir avec l’Allemagne. J’ai compris qu’il y a des traditions entre vrai et faux… Lorsque vous jouez la sonate de Poulenc on est bien content de s’être imprégnée du monde de Montmartre, de la vie parisienne et lorsque ça manque, ça manque. En tant que Français vous pouvez trouver que c’est bien joué mais il manque quelque chose. J’ai la même impression lorsque j’entends du Brahms joué avec un son français, pas timbré, qui n’a rien à voir avec la pâte sonore allemande, on voit cela dans la gastronomie, dans l’architecture, c’est toute une culture. Pour moi la musique française c’est beaucoup liée aux couleurs, à l’impressionnisme, sans la lier à un courant culturel, la musique allemande c’est plutôt dans la matière. Par rapport à Bach et la musique baroque, j’ai suivi des cours de danses baroques, j’ai lu tous les traités, on m’a tout expliqué en long en large, j’ai joué sur un violoncelle picolo, sur des violoncelles baroques avec des cordes en boyaux et des archets dans tous les sens !

Et cela ne vous a pas plu !

Je pense que ce n’est pas déterminant. Si on prend une suite de Bach, c’est une suite de danses, on peut tout à fait en faire une interprétation convaincante sur des cordes en métal et en 442, en retirant le côté justement de ces danses, le côté sociale que cela avait à l’époque et on peut jouer avec un style éclairé mais on peut aussi jouer magnifiquement bien  avec des cordes en boyaux et en 415, moi cela m’hérisse un peu l’oreille, j’avoue que j’ai l’impression que tout est un peu faux ; je reconnais que cela peut-être hyper beau, j’ai entendu des versions sur instruments baroques qui m’ont bouleversées aussi.

Donc Kuijken, Harnoncourt à la poubelle !

(rires) Non mais ceci dit, je pense qu’il y a de magnifiques versions sur instruments anciens mais …

Ce qui est amusant vous cherchez à trouver une certaine authenticité chez les compositeurs romantiques mais avec le baroque cela ne vous intéresse pas !

Pour vous l’instrument n’a aucun rapport

Pour moi non …je dis que je n’ai pas besoin de jouer sur un violoncelle d’époque, je respecte la démarche de chacun..

Vous réfutez ce qu’a apporté le violoncelliste Harnoncourt qui s’emmerdait à jouer Bach avec le Vienne à la manière de Mahler et pensait que cette musique avait sûrement des qualités qu’on avait oubliées…

Ses versions ne sont pas celles qui me transportent le plus. On avait perdu le fil du contexte historique, de comment cela se jouait, lorsque l’on lit les traités il y a tout et son contraire…moi, honnêtement, je préfère jouer sur un violoncelle en 442 avec des cordes en métal que de jouer en 415 avec un violoncelle qui grince toutes les trois notes, c’est mon standard de ce que je cherche dans mon travail quotidien ; pour quelqu’un d’autre le problème d’émission ne sera pas une priorité absolue, ce sera la couleur du son avec les cordes en boyaux… Lorsque je joue du Bach on ne peut pas dire que je ne suis pas éclairée, j’ai lu tous les traités qui existaient au CNSM, j’ai appris la danse baroque pendant deux ans, je ne crois pas qu’il y en a eu énormément d’étudiants qui se sont astreints à faire ça…Lorsque je joue du Bach j’essaye de restituer le caractère dansé des pièces, j’essaye de restituer le côté rhétorique…

Mais tout cela c’est dû au mouvement des recherches des baroqueux non ?

Tout à fait, je pense qu’ils ont eu une action nécessaire et salutaire de remettre en cause une approche finalement qui était émotionnelle et je pense qu’il est aussi à la génération suivante d’en faire une synthèse, on a appris beaucoup d’eux et si on s’en éloigne un petit peu pour en faire une synthèse personnelle et bien pourquoi pas. Parfois j’entends des interprétations dans Bach qui sont extrêmement libres qui s’approchent plutôt de l’improvisation, je ne jouerai pas ainsi parce que le caractère rythmique n’est pas conforme à mon choix d’interprétation, par exemple une gigue qui était contraire à la bienséance, on devrait la jouer ultra vite, comme une espèce de tarentelle où on s’emmêle les pieds, et bien on ne vous l’apprend pas ainsi dans le respect des règles baroques…

Bon quittons Schumann, Bach, le baroque, pour vos enregistrements. Vous avez fait des disques avec des compositeurs suisses, ou peu connus

Pas que, mais chaque disque a son histoire. Ce qui est important pour moi c’est d’avoir un programme construit mais je fais pareil pour mes récitals, ce qui est important dans mes enregistrements c’est d’apporter une cohérence, il y a tellement de cd avec tous les gros concertos connus, cela n’apporte pas grand-chose à la discographie du marché et j’essaye toujours à travers le programme aussi de faire passer un message. Dans le premier disque que j’ai fait c’était Schelomo de Bloch, d’origine suisse, il y a une dizaine d’années, peu joué à l’époque, c’est un concerto que j’ai interprété lorsque j’étais encore à Boulogne, j’avais 14 ans, c’était une manière de construire le répertoire de demain.

Qui a écrit pour vous ?

Andreas Pflüger, une œuvre, en sept mouvements, inspirée par des tableaux d’un peintre suisse, il y a eu des échanges hyper constructifs avec le compositeur. Mon deuxième disque c’était une histoire assez étrange qui est né d’un concert privé. Un jour un monsieur m’appelle et il désire organiser un concert privé pour l’anniversaire de sa femme, avec un violoncelle seul, mais avec de la musique contemporaine. Je lui demande qui est son cercle d’amis, ce n’était pas des mélomanes, un concert dehors sans acoustique et j’ai concocté ces mille feuilles avec un mouvement de Bach et une pièce contemporaine. J’ai cherché des pièces courtes, avec des compositeurs d’aujourd’hui qui tiennent la route, cela m’a pris deux ans, je les ai joué dans les concerts ; avec la gigue de Bach et le capriccio de Ligeti il y avait des parallèles, j’ai enregistré le disque en 2016, la première fois que j’ai joué ce programme j’étais choquée par la diversité des tonalités, pour le public je m’imagine tout à fait de ce qu’il pouvait ressentir, j’ai aussi commandé une œuvre à  Xavier Dayer , je dois soutenir le répertoire de mon pays,…

D’après la presse vous faites partie des cent personnes les plus importantes de votre pays ?

J’essaye d’être digne de cela,

Qu’est-ce que cela veut dire

Il faut avoir fait quelques trucs originaux, quelques actions, j’ai toujours essayé de faire passer des messages dans ma position artistique, il y a eu la pandémie et j’ai réussi à faire changer une loi au niveau national pour que les artistes soient indemnisés, franchement cela a été le plus gros combat de ma vie ! En Suisse, contrairement à la France il n’y a aucun système du style intermittents du spectacle, un artiste n’est pas reconnu chez nous ! Moi je suis 100% indépendante, je peux vous dire que c’est sans filet.

Il faut être dans un orchestre alors…

C’est très risqué en Suisse de faire ce que je fais, on considère les artistes comme non essentiel, ce n’est pas considéré comme un métier. Lorsque j’ai réussi à faire changer la loi, c’était une année après le premier confinement, ce n’est pas parce qu’on s’était réveillé tard, c’était parce qu’il n’y avait pas de majorité…

Comment avez-vous réussi à faire changer cette loi ?

Cela a été une grande aventure, je venais de sortir mon disque Journey to Genova , j’ai fait des actions en amont, on a créé un collectif, on a écrit un manifeste, j’ai appelé les parlementaires un par un, des commissions, des deux chambres, pour créer des majorités, pour créer un texte, j’étais très médiatisée avec le disque et puis j’en profitais chaque fois pour parler de la précarité des artistes, sur la situation que nous traversions, et j’ai eu un débat télévisé avec le Président de la Confédération, cela a eu son effet ; du coup les émissions politiques m’ont aussi invitée, j’ai été pro-active pour mettre la pression, cela prenait 20 heures sur 24 tous les jours et je suis tombée des nues lorsque j’ai compris que si je ne le faisais pas, personne ne le ferait ! Je ne dénigrais pas le travail des syndicats qui se sont donnés énormément de peine, mais ils faisaient un autre type de travail, d’informer sur le terrain, de recueillir des informations, l’état de la situation, mais leur job ce n’est pas d’aller au Parlement et de sensibiliser les parlementaires pour créer une majorité surtout dans une période de crise où les règles d’indemnisations changeaient toutes les six semaines, ils étaient débordés, il n’y avait pas de base sur quoi s’appuyer, il y a tellement de diversités selon les artistes concernés, chacun a des revendications bien précises. J’étais dans ce travail de sensibilisation la seule à le faire.

Si je comprends bien vos parlementaires ont découvert une violoncelliste.

Voilà

Une qui était suisse en plus…

Suisse en plus (rires) et ils ont découvert beaucoup de choses et j’ai moi aussi découvert comment fonctionnait leur monde. Le combat n’est pas terminé, ils ont voté une loi d’urgence mais on n’a toujours pas changé le problème de fond qui est que l’on n’a pas de couverture sociale dans le monde culturel.

Avez-Vous un ministre de la culture ?

Il est aussi celui de la santé, vous voyez les conflits d’intérêts ! Il s’est plus occupé des fermetures que des indemnisations des artistes…J’ai eu cette distinction bien avant, mais finalement c’était dans cette mouvance tournée vers l’avenir, vers les autres.

Revenons à votre métier, est-ce qu’il y a un artiste quel que soit son milieu qui vous a marqué ?

Chaque rencontre m’a apportée quelque chose de particulier, j’ai des souvenirs qui m’ont marquée, Nathalie Dessay dans Lucia à Bastille Deborah Polasky qui chantait Elektra à Bastille, Miró qui est mon peintre préféré, si je pense musique c’est Xavier Gagnepain, qui m’appris à travailler, avec le contexte global d’une partition, qui a fondé ma technique, c’est Maria Kliegelen, en Allemagne, parce qu’elle m’a formé comme violoncelliste, je suis restée six ans chez elle, après elle m’a suivie comme mentor et puis il a fallu que je coupe le cordon, il faut savoir s’émanciper, faire ses propres choix,  cela devient conflictuel parce que si on ne suit pas le conseil de son mentor, il y a désapprobation…

Alors, avec vos élèves comment faites-vous ?

J’ai beaucoup réfléchi sur comment ils peuvent trouver leur chemin artistique, je leur donne les outils pour qu’ils puissent faire leur propre synthèse. Ce que je trouve dommage, c’est ce que je disais dans l’entretien au début, au sujet du vrai et du faux dans l’interprétation, que c’est compliqué d’entrer dans le  milieu professionnel, et vivre de son art, et le côté de l’interprétation, on ne peut pas se contenter de répéter, ce qu’a dit le professeur, être confronté à des collègues qui ont des visions, des cultures, totalement différentes, il faut trouver des compromis sans se renier, avec mes élèves j’essaye de leur donner un maximum d’outils pour qu’ils soient éclairés, attiser leur curiosité, et faire des synthèses des traités où on trouve tout et son contraire, il y a le vrai dans l’instant puis le faux  l’instant d’après, cela me fait penser au tableau de Klint lorsqu’on tourne autour du tableau, l’éclairage change et les couleurs changent aussi, pour moi c’est ce qui se passe avec le chemin de vie, le chemin artistique… Tout le temps, je m’accommode du vrai dans l’instant, si je joue différemment dix ans après le disque, cela ne veut pas dire que le disque était nul, on était sincère, l’enregistrement fait partie aussi du processus de travail, on ne travaille jamais autant que pendant les séances d’enregistrement, on passe son temps à corriger des phrases, on essaye différentes choses.

Si je réécoute la sonate de Ginastera qui est sur le disque Inspiration Populaire, avec très peu de référence au disque qui permettent de nous faire une idée et bien lorsqu’ avec Anaïs Crestin, en concert, on s’est perdues dix fois, on ne connaissaient seulement la partition, depuis je l’ai jouée au moins 25 fois, avec cinq ou six pianistes différents, il y a une synthèse que j’ai faite depuis l’enregistrement, et c’est devenu moins compliqué de l’interpréter.

Vous allez souvent en Argentine ?

J’y suis allée souvent pour jouer, pour enseigner, vu grandir les élèves qui ont fait leur chemin et qui jouent maintenant dans des orchestres…

Vous avez dit un jour que votre compatriote Federer va chercher les étoiles, vous vous n’en avez pas besoin..

Moi j’essaye mais je ne les atteints pas…

Éh, avec le prénom que vous portez vous les atteignez…

Ah oui avec ce prénom j’étais prédestinée à les approcher, mais je dois quand même les chercher…

Mais avec votre nom vous le rêvez !

Voilà

Vous êtes donc une étoile qui rêve !

(rires) c’est cela

Eh bien on va terminer cet entretien sur cette belle fin.

Sinon, je vais vous raconter plein de trucs bizarres et lâcher prise…

Articles similaires

Laisser un commentaire