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[ENTRETIEN] : VINCENT DELERM – LA VIE TRES PRIVÉE DE M.SIM

Vincent Delerm au sujet du film de Michel Leclerc : La Vie Très Privée de M.Sim

C’est une adaptation d’un roman de Jonathan Coe, avec un Bacri en pleine forme dans le rôle d’un type qui ne sait plus où il en est et qui tombe amoureux de la voix de son GPS ! Michel Leclerc met en scène une comédie dramatique avec comme compositeur de sa musique le chanteur-compositeur-vidéaste Vincent Delerm. La musique est sympathique, elle est téléchargeable sur le site de Tôt ou Tard qui produit ce compositeur depuis ses débuts et le film qu’il réalise en ce moment. Pour en savoir un peu plus nous l’avons interviewé par téléphone.

Comment vous êtes-vous trouvé compositeur de la musique du film de Michel Leclerc ?

Michel Leclerc m’en avait parlé une fois. Le dernier disque que j’ai fait s’appelle Les Amants parallèles, il est très musique de film. Donc pour lui cela était évident. Je crois même qu’il a un peu hésité à utiliser certaines musiques de l’album dans un premier temps.

Comment l’avez-vous connu?

Il m’avait proposé de jouer dans le Nom des Gens. Il m’avait envoyé le scénario mais j’ai reçu rapidement un message pour me dire de ne pas le lire car Gamblin venait de dire oui ! C’est comme cela qu’on a fait connaissance !

Vous avez fait une maîtrise de lettres modernes et vous aviez fait un mémoire sur Truffaut. Le cinéma était donc déjà présent dans votre cursus…

Oui et j’ai toujours eu une grande affection pour Georges Delerue, son côté intimiste. Mais la chanson fonctionne aussi comme la musique de film, elle vient appuyer une émotion.

Quelles étaient vos musiques quand vous étiez môme ?

C’était les années de la musique du Grand Bleu, les années Eric Serra ; après j’avais un James Bond Tuer n’est pas Jouer ; après ado, c’était la musique de Western de Poirier. Il y avait aussi quand j’étais petit, la chanson de Souchon L’Amour en Fuite, elle me faisait de l’effet sans que je comprenne bien les paroles, ni ne connaisse Truffaut et Souchon.

Vous avez travaillé avec Ibrahim Maalouf qui écrit de la musique pour l’image : vous en parliez ?

On en a parlé fatalement puisqu’on a fait deux tournées ensemble dont une où on n’était que trois sur scène et qui tournait beaucoup autour du cinéma. Il y avait une chanson qui évoquait François de Roubaix. Il y avait beaucoup d’allusions au cinéma et dans des registres différents. Il y avait une chanson qui était très liée à Woody Allen et où avec sa trompette, Ibrahim jouait très music-hall New Yorkais. Ce que j’aime dans la musique de film c’est qu’elle donne le ton d’une époque. Lorsqu’on écoute de Roubaix, on voit Ventura, c’est à dire qu’on sait à quelle époque elle a été écrite, les années 50,60 ou 70. L’image mentale qu’on s’en fait aujourd’hui est très liée aux compositeurs.

Que vous a demandé Michel Leclerc ? Aviez-vous carte blanche ?

Il ne m’a pas demandé grand chose. Dès la lecture du scénario je lui ai proposé des mélodies et on a travaillé assez vite pour qu’il puisse avoir des morceaux pendant le tournage. Franchement c’était très ouvert, je n’ai pas souvenir de grandes problématiques. Pour le montage cela a été assez simple aussi. C’était une expérience très agréable, surtout que Michel est assez facile et moi je peux l’être aussi; donc tout a été assez aisé.

Est-ce que vous vous êtes rendu compte qu’on sort de la salle avec votre petite musique qui vous trotte dans la tête ?

Tant mieux parce que c’était l’objectif. On n’entend jamais la même orchestration. Mais c’est une chose qui compte parce que c’est une question qui se pose beaucoup quand on fait du spectacle. J’ai fait un spectacle à moitié théâtre moitié chanson, je n’ai joué que des chansons que les spectateurs ne connaissaient pas et je ne voulais pas faire un enregistrement de ce spectacle. Il n’y avait qu’une écoute et c’est souvent difficile de s’attacher aux choses que sur une seule écoute. C’est pourquoi je voulais dans le film que les gens s’attachent à la mélodie. Rémy Galichet qui a déjà travaillé avec moi sur mes albums, a aussi travaillé sur cette BO. Il y a trois thèmes différents. C’est l’image mentale que je me faisais de la musique de film : peu de mélodie mais qu’on entend différemment et qui résonne diversement. Lorsqu’on sort du film on les a en tête.

En ce moment vous êtes réalisateur : quelle est l’histoire ?

C’est un garçon et une fille qui se rencontrent dans un musée et c’est un prétexte pour qu’ils se racontent leur passé ou qu’ils s’imaginent être ensemble plus tard. Il y a une dimension un peu poétique. Le principe du musée permet de faire des allers-retours entre extérieur et intérieur et d’avoir un découpage du film proche de ce que je connais. On passe d’une pièce à une autre, c’est le principe d’écriture des chansons.

Serez-vous votre propre compositeur ou il n’y aura-t-il pas de musique ?

Si, il y en aura tant qu’on y est. J’ai déjà fait un stage sur le film de Michel. Je vais écrire la musique par facilité. Je crois beaucoup à l’idée d’imprimer quelque chose de personnel, peut-être maladroit mais qui vient d’une seule personne, plutôt que quelque chose de parfait mais plat. Ici c’est plus cohérent. J’ai le film en tête et je sais quel style de musique je veux. Et puis je ne travaille pas tout seul, il y a des arrangeurs qui font ce qu’il faut pour que cela soit plus parfait que ce que j’ai proposé.

Avoir un compositeur qui peut enrichir votre propos vous ne trouvez pas cela intéressant ?

Là tout est tout neuf pour moi, cela aurait été plus compliqué et j’ai plutôt cherché à simplifier les choses. Un film cela implique tellement de monde par rapport à un disque ou un spectacle, je n’ai pas voulu compliquer encore plus.

Qui joue dans votre film ?

Une comédienne qui joue dans une troupe qui s’appelle les Chiens de Navarre, une comédienne dont on ne connaît pas le visage pour mieux croire au personnage. Il y aura sûrement des apparitions mais c’est trop tôt pour en parler. Je pense que Jean Rochefort passera une tête. Tout est possible grâce à ce principe du Musée.

Et quel est son titre ?

Je ne sais pas si c’est tout le monde

C’est formidable d’être resté chez le même producteur Tôt ou Tard depuis vos débuts ?

C’est sympa que vous le remarquiez? C’est pareil avec ceux qui produisent mes spectacles : on est comme un couple. Je m’entends très bien avec Vincent Frerebeau. Paradoxalement c’est plus simple d’évoluer avec la même personne parce qu’elle a envie comme vous d’évoluer. Vincent m’accompagne et il est très précieux pour moi.

Alors à bientôt pour les Césars !

 

 

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