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« FESTIVAL ALLERS-RETOURS » : 7ÈME ÉDITION (1)

du 31 janvier au 7 février 2025

Nous avons assisté jusqu’à hier soir aux films qu’a proposés ce festival assez unique en son genre. Pour l’ouverture au Musée Guimet Blue Sun Palace de Constance Tsang . Ce premier film, très intéressant, parle des relations de migrants de la communauté chinoise dans le quartier new yorkais le Queens. Relations tragiques, sensibles, sur la rencontre de deux solitudes. Il sortira sur les écrans le 12 mars. On se souviendra longtemps d’une scène de massage, tournée sur la longueur dans ce salon Blue Sun Palace et du long plan séquence sur le héros de film Lee Kang-sheng (le célèbre acteur taiwanais qu’on retrouva dans Stranger Eyes le 7 février) qui rêvait d’aller à la mer avec sa maîtresse ! Ce film, on en reparlera à sa sortie.

Au cinéma Les Fauvettes un long métrage en noir et blanc de Yan Xiaolin Carp Leaping Over Dragon’Gate sur la difficulté d’entrée à l’université le Gaokao, l’unique espoir de pouvoir monter dans la société pour les familles modestes et les trafics qui existent pour prendre cet ascenseur social. Un film poignant sur l’injustice sociale en Chine et les contradictions du système. Le scénario est magnifique et l’actrice Ling Hu impressionnante.

Ce même jour on a pu découvrir un curieux et étonnant documentaire réalisé par Lo Yi-ShanAfter the Snowmelt – . Après la mort de son meilleur ami (un transgenre), prisonnier des neiges au Népal avec son petit ami rescapé, Lo Yi-Shan décide de prendre une caméra pour revivre les derniers moments de la défunte, honorer la promesse posthume de faire la fin du récit qu’elle avait écrite pendant son agonie. C’est un film sans concession, à base d’interviewes, de longs plans sur les lieux où s’est passé la tragédie. Une manière étrange et hallucinante de faire le deuil. Le lendemain un autre documentaire tout aussi étrange Republic de Jin Jiang avec un certain Eryang qui mène avec ses amis une vie insouciante et déconnectée dans un espace réduit, une expérience sur des jeunes en quête de sens dans une Chine en perpétuelle mutation. Des discours sociaux économique, sociétaux entre deux (ou plus) tafs ! On se retrouve aux Us dans les années hippies des années soixante ! Un film psychédélique étrangement décalé aujourd’hui.

Mais on s’y retrouve aussi dans un docu fiction qui se passe à Shanghai All , Or Nothing At All de Jiajun Oscar Zhang. Deux tours aussi hautes que l’Empire State Building, deux complexes commerciaux où les gens y viennent comme s’ils allaient dans une église. Le réalisateur invite à vivre une expérience cinématographique miroir avec deux histoires d’amour dans cet espace totalement kitch. On vit deux expériences possibles All, et Nothing at all  deux destins incompatibles, deux variantes de rencontres qui éprouvent des sentiments différents.  Ce film est très expérimental et demande de se laisser immerger sans réfléchir.

Hier le 7 février deux expériences étonnantes sur le regard, n’est-ce pas le but du cinéma ; Un Stranger Eyes où la surveillance urbaine, les caméras sont partout et le où voisin regarde son voisin. Sur ce principe Yeo Siew Hua a construit une sorte de thriller, où il met le spectateur en position de voyeur comme dans Fenêtre sur cour de Hitchcock. Lee Kang-sheng est étonnant dans le rôle du voyeur. Un film sur la perception de l’autre et de soi-même.

Uu film totalement sur le regard de l’autre étonnant est le documentaire réalisé par deux jeunes femmes Lou Du Pontavice et Victoire Bonin Grais – Le Veilleur – sur une famille sdf qui s’est sacrifiée pour que leur fils unique puisse continuer à apprendre le cor au conservatoire de Tallinn (Estonie). Les deux réalisatrices ont filmé ce couple, leurs discussions sans en comprendre un seul mot, elles étaient accompagnées par un traducteur. Alors on vit des scènes étranges, touchantes, une sorte de cinéma-vérité. Un film magnifique pétrit de sensibilité mais loin de tout pathos, un grand moment de cinéma, fait dans la plus totale liberté ! Il reste encore deux jours pour assister à ce festival sympathique et qui donne à découvrir tout un pan du cinéma asiatique qui ne se trouve que rarement sur les circuits de distributions européens ! Allez-y !

 

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