121 rue de Lille, Paris 75007
jusqu’au 8 janvier 2023
Quarante après l’unique rétrospective qui lui avait été consacrée outre-Atlantique, la Fondation Custodia a organisé une importante exposition dédiée à Léon Bonvin (1834-1866) un artiste rare, il ne connut pas la même notoriété que son demi-frère François (1817-1887) qui était un peintre réaliste estimé au XIXème siècle.
On a peu d’épisode sur sa courte vie. Il ne participait pas à la vie artistique et culturelle de l’époque . L’aquarelliste Frédéric Hennet (1826-1918) raconte dans ses souvenirs qu’en allant se restaurer dans l’auberge de la famille Bovin il rencontra Léon qui lui fit voir ses aquarelles : « Je ne me lassais pas de feuilleter le carton ; c’était tantôt un arbre découpé avec la précision d’une silhouette sur un ciel d’un bleu profond ; tantôt un chardon, un bouillon blanc étudié avec la précision d’un botaniste, tantôt une tendre fleurette émergeant, toute fraîche et odorante, de son lit de mousses et de graminées ; tantôt quelques objets de ménage empruntés au vulgaire mobilier du cabaret ; toujours des choses vues, longtemps regardées, prises dans l’étroit rayon de sa vie de tous les jours. Tout cela avait l’intimité d’une confidence ; on y sentait l’effort solitaire, concentré, d’une âme contemplative ».
Se consacrant à la peinture, Léon démarcha des galeristes mais, n’ayant aucune notoriété, les marchands boudent ses aquarelles et, après en avoir acheté quelques-unes, n’en voulaient plus du tout. Acculé, anéanti, sans le sou, ce sont des maraîchers qui découvrirent au matin du 3 février 1866 son corps qui se balançait à la branche d’un arbre. Il avait quitté sa maison le 29 janvier.
Ce que nous explique Hennet c’est ce que l’on ressent en regardant son travail. L’exposition est magnifique et les œuvres proposées nous laissent sans voix.
Il y a des dessins qui sont au crayon noir et au fusain, des aquarelles de toutes beautés. Grâce au sépia, à des traits d’encre et à sa manière de capter la lumière, on a l’impression d’être face à des photographies.
Pour dire plus vulgairement on est bluffé par tant de talent ! La poésie est en ce moment à la Fondation.
De plus on peut voir une exposition impressionnante de dessins français du XIXème. Ce lieu est magique et offre souvent des expositions de très grandes qualités. 
Il reste encore quelques jours pour aller goûter ces dessins d’une exceptionnelle beauté !
