73, avenue des Gobelins 75013Paris
jusqu’au 11 juin 2024
Albert Capellani (1874-1931) est aujourd’hui un nom fameux de la période du muet, encore qu’il fallût du temps et des recherches pour lui donner l’importance qu’il méritait. Comme d’autres pionniers sur lesquels le temps a passé, ce furent plusieurs coups de projecteurs qui permirent de prendre la pleine mesure de son travail, de l’étudier, de revoir sa filmographie et de considérer enfin son œuvre dans son ampleur.
Metteur en scène de théâtre passé à la mise en scène chez Pathé en 1905, il devient directeur artistique de la SCAGL en 1908, année de création de cette filiale du coq qui produira de nombreuses adaptations littéraires. Après plusieurs drames chez Pathé, il y sera l’auteur de remarquables longs-métrages.
En 1913, sa version des Misérables, nouvellement restauré en 2022 par la Fondation Pathé, est d’ailleurs LE premier long-métrage, précédant de quelques semaines la sortie du Quo vadis d’Enrico Guazzoni. Plusieurs de ses films sont adaptés de pièces, elles-mêmes tirées de romans. Il est néanmoins de ceux qui créent la vie à l’écran par de nombreux détails et par un savant jeu d’accords : en utilisant le montage à des fins dramatiques, en élargissant le champ de la caméra grâce à des décors constitués de plusieurs niveaux ou par des mouvements panoramiques, en dirigeant les acteurs de façon à ce que, loin des conventions de la scène ou de ce que l’on en suppose,
ils effectuent les gestes du quotidien, ceux de la sphère domestique et privée ou ceux en usage dans différentes classes sociales. La nouvelle rétrospective de la Fondation Pathé d’Albert Capellani s’enrichit de trois nouvelles restaurations, celles du Nabab, de Corso tragique, des Misérables
et d’un long-métrage réalisé aux Etats-Unis : The Red Lantern (avec Alla Nazimova).
Voici le programme des projections :